Lac de Pradeilles (Pyrénées Orientales)

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Ce blog comme une promenade entre amis… On pourra donc lire ou écrire, admirer la nature, ramasser des cèpes ou des morilles , pêcher à la mouche, jouer au poker, parler médecine, littérature, actualité,ou même de tout et de rien comme le font des amis en fin d'une belle journée de randonnée...

mardi 29 octobre 2013

Apothéose



                   Encore une… Pas su résister… Car la possible dernière cueillette de l'année sera sans doute la plus belle. Nous étions trois, avec un tableau à peu près équivalent pour chacun à celui ci:



                  Ce Dimanche était jour de brouillard, et jour de chasse, deux raisons sans doute limitant l'affluence et nous avons du coup apprécié d'avoir programmé tout de même une sortie. Car petit Raphaël, encore trop jeune pour m'accompagner, allait avoir besoin de moi les jours suivants en période de vacances scolaires… 

                    Mais j'ai regretté de ne pas avoir l'appareil photo sur place (les Albères encore) car cette fois ces messieurs allaient par groupes (les fameux "claps") de 3 à 7/8 individus, "comme au bon vieux temps". De magnifiques clichés m'attendaient pourtant, autrement plus parlants. La montagne devient magique quand elle décide d'offrir brusquement ses bijoux sur un signe  invisible de la météo. 

                Vous citadins exclusifs parmi mes amis ne pouvez sans doute pas vraiment comprendre l'émotion que procurent ces offrandes de la nature… 

              Quand la brume se déchire à la faveur d'un rayon de soleil, que les hêtres si vieux semblent vous dire de faire silence et d'avancer avec précaution vers les zones moussues et tendres, vers de légers tapis de feuilles entre leurs branches mortes et les rochers, vous pouvez surprendre ces petites marmottes immobiles qui font discrètement le guet autour de vous. 
             Les plus beaux cèpes ont la taille d'un poing d'enfant, l'assise pansue et ferme, une tête ronde et veloutée tellement douce au toucher. Quelques jours avant vous étiez passé là, et le sol ne montrait que rocaille, bois mort, mousses vierges et terres plus ou moins ravinées. C'est le miracle de la poussée.            

          Vous sortez votre couteau à champignons (lame en arc de cercle, petite brosse de poils durs), vous arrachez délicatement le pied pour éviter de laisser pourrir la base en terre, ce qui pourrait contaminer le mycelium, puis vous pelez délicatement la partie terreuse, brossez consciencieusement les souillures restantes, et ce faisant votre regard qui s'est cru repu de cette première découverte se pose calmement sur plusieurs autres sujets de même élégance, incroyablement proches... Alors vous faites durer le plaisir, vous terminez lentement de nettoyer votre première conquête, sans pouvoir vous empêcher par des clins d'oeil furtifs, de vérifier que vous n'avez pas rêvé…

             Oui, citadins irréductibles, enfermés dans le manège illuminé et épuisant des villes, j'essayerai de mieux vous expliquer un jour ces merveilleux instants de grâce à condition que de votre côté, vous m'expliquiez comment vous faites pour vous en passer...


4 commentaires:

  1. cher Claude, pour y avoir gouté en juillet et apprécier le moment, sache que nous les citadins nous sommes victimes de notre réputation d'inculte en "cueillette champignonesque". Conclusion, au boulot Claude

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    1. Je ne te classais pas toi parmi les citadins irréductibles, même si tu sens un peu le gaz de ville ;-)

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  2. L'amour de la nature c'est comme la foi,tu l'as ou tu ne l'as pas!!El Desdichado .

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    1. @ El Desdichado: sauf que la foi tu la perds souvent, l'amour de la nature non…

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