Lac de Pradeilles (Pyrénées Orientales)

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Ce blog comme une promenade entre amis… On pourra donc lire ou écrire, admirer la nature, ramasser des cèpes ou des morilles , pêcher à la mouche, jouer au poker, parler médecine, littérature, actualité,ou même de tout et de rien comme le font des amis en fin d'une belle journée de randonnée...

jeudi 15 juin 2017

Un péché de n’aller pas à la pêche en été



 J’adore ce passage écrit par John Gierach  dans son livre « Même les truites ont du vague à l’âme » aux éditions Gildemeister :

            « Lorsque j’étais enfant, les garçons qui préféraient pêcher plutôt que jouer au foot ou faire les fous en voiture étaient des abrutis. Aujourd’hui ce sont des demeurés-ce qui revient au même. Vous pouvez trouver ça un peu dur à vivre lorsque vous êtes gamin, mais il est possible que ça vous aide à grandir pour devenir un de ces rares adultes qui, dans la vie, savent faire la différence entre les choses qu’on peut contrôler et celles que l’on ne peut pas contrôler, qui sont capables de considérer l’erreur comme un phénomène naturel et qui savent tout simplement, et de manière générale, garder leur calme. Devenir une personne qui vous dira, si l’on insiste vraiment, que l’univers a peut-être un sens ou peut-être pas, mais que tout porte à croire qu’il a un sacré sens de l’humour. 
              C’est, je crois, une philosophie à la fois bienfaisante, rassurante et exacte, qui vous pousse, entre autres choses, à avoir envie de passer beaucoup de temps à la pêche, non pas-comme l’a souligné Robert Traver (plus connu sous le nom de John D. Voelker ) parce qu’il s’agit d’une activité importante, mais parce que toutes nos autres activités sont pareillement sans importance. »


           Je ne veux pas dire pour autant « allez à la pêche » plutôt qu’ »allez voter », bien que je ne sois pas certain que l’enthousiasme difficilement expliquable pour l’homme apparemment neuf qui emporte tout sur son passage soit payé en retour, il n’en reste pas moins que la pêche reste une activité noble. Et peu importe que la baisse d’énergie de mon âge me fasse maintenant préférer la pêche à la dorade en bord de mer à la traque des truites de lacs de montagne à > 2000 m d’altitude, la soupape tant chérie de mes années actives. 

         Pêcher reste un vrai plaisir, et une occasion de rencontrer des gens. 

         JL vient de Toulouse, passe l’été en bord de mer en camping car, et peut rester 4h en plein soleil et sans chapeau bien qu’il prenne des médicaments pour le coeur qui ne font pas bon ménage avec les UV.  Sa femme est en mauvaise santé, et à ce que j’ai vite compris son caractère s’en ressent fortement quand il la cotoye au camping.

         P., bien plus jeune, vapote continuellement entre deux touches ou deux changements d’appât. Il en faisait aussi son métier, en Belgique, jusqu’à ce que la loi interdise de vendre ces produits de substitution par internet. Il s’offre en ce moment une année sabbatique avant de reprendre une activité professionnelle dont il ignore encore la nature, et fait quasiment tous les jours 50 kms depuis les Corbières où il réside pour vivre sa passion du moment, que partage parfois sa compagne, brune, mince, tatouée et mère d’une fillette à l’évidence d’un autre lit.

         JP arrête sa session de pêche à 8h, il a commencé à 2h du matin car chez lui le soleil est encore plus dangereux que pour JL, puisqu’il est gravement malade, une confidence qu’un autre pêcheur m’a faite, et c’est sans doute pour ça qu’il s’intéresse un peu à mon statut de médecin, qu’un autre encore lui a dévoilé, mais sans pourtant s’étendre sur ce qui le mine. Il se révèle aussi parent par alliance avec ma belle fille.

         R était boulanger, se lever à 3 ou 4h du matin relève donc chez lui d’une routine banale, même s’il est maintenant retraité. 

         JP revient faire un tour en milieu de matinée, juste pour offrir 5 mn de liberté à son jeune épagneul, et pour voir « si elles se décident enfin ». A ce détail on voit qu’il resterait aussi chasseur, s’il pouvait bouger comme avant son opération. 

         R. passe aussi prendre des nouvelles en fin de matinée, avec sa compagne dont il a dit une fois que « bien que plus âgée que moi, elle en demande encore » .  

        D. garde son bonnet de laine même sous le soleil, il m’apprend que le Gargal aujourd’hui est responsable de nos bredouilles. Le Gargal est quelque part entre la Tramontane et le « Narbonnais », en plus humide. Très mauvais pour la dorade, soit, mais comme il fait beau…

         J vient pêcher parfois  avec sa femme, parfois avec Pepito, son moineau apprivoisé, qui le suit en sautillant sur le sable quand il va relever sa canne, volète un instant, puis finit par se percher  sur son épaule. Sa vieille camionnette n’en peut plus, et ses cannes ne sont guère plus jeunes que lui. Quand elle est présente, madame gère le panier picnic et les besoins (modestes) de Pepito.

        F par contre est un riche octogénaire, à voir son puissant Mercedes 4°4 rutilant, ses 3 cannes haut de gamme aux moulinets de prix dont les bobines sont impeccablement remplies de fils de 3 couleurs pour être sûr de noter qu’elles portent chacune un appât différent, bibi, crabe et mouron, par exemple. Sa technique de lancer est un peu surprenante, puisqu’il laisse reposer le plomb en arrière sur le sable avant de le propulser brusquement dans un quart de tour proche d’un début de mouvement de discobole. A ceux qui l’interrogent, étonnés de la performance finale (5 à 10 m plus loin que les autres), il déclare alors avoir longtemps fait des concours de lancer. Mais sans forfanterie, c’est juste un perfectionniste, un amoureux du travail bien fait, ancien chef d’entreprise dans la région parisienne, appliqué, sûr de lui mais pas m’as-tu-vu du tout.

        L’ambiance est donc étonnamment conviviale entre ces « habitués », celui qui réussit une prise est félicité sans jalousie, personne ne se bagarre pour obtenir une place, beaucoup s’inquiètent de l’arrivée des « touristes », et de la multiplication des filets des pêcheurs professionnels. La dorade est un poisson relativement démocrate, elle ne choisit pas forcément la belle canne, le beau lancer ou l’appât le plus cher. Elle se promène en bancs et quand elle n’est pas sur zone la bredouille est souvent équitable. 

         Sans doute faut il plus que pêcher ce beau poisson dans les mêmes eaux pour faire vraiment connaissance. Mais ce qui est rassurant, c’est qu’aucun d’entre nous ne lance des promesses de réussite, ni ne sollicitera Dimanche le vote des autres…








lundi 5 juin 2017

Finalement…

22-16, un peu court mais suffisant...


           Après je crois 11 échecs à ce stade en France ou en Europe, Clermont remporte enfin ce bouclier de Brennus qui se refusait systématiquement à une équipe pourtant flamboyante en cours de saisons… On est heureux pour eux, cent fois sur le métier…

           Je ne vais pas faire mon petit journaliste, la partie sera bien mieux disséquée par les spécialistes, disons simplement que le carton jaune de Fritz Lee, joueur si important dans le pack clermontois, a bien failli, comme cela avait été le cas pour les demi-finales, saborder le beau travail du début de la première mi-temps, et que Toulon a encore réussi à imposer sur quel mode aurait lieu l'affrontement, arrivant à exprimer toute sa puissance. Il s'agissait pour l'ASM de ne pas s'échapper, jamais, faute d'avoir réussi à imposer son propre jeu complet, hormis le premier quart d'heure, et bien sûr on a eu droit à la série maintenant habituelle des protocoles commotion. J'en parlais déjà dans le précédent billet, et JB Lafond est clair sur le sujet

           En voyant notre nouveau président serrer la paluche avec constance et gourmandise à tous les colosses des deux équipes, un par un, avant le match et à la remise des prix, je comprends mieux l'histoire de la poignée de main avec Donald Trump qui avait fait le buzz…

Le président à l'entrainement avant l'épreuve de la finale…