Lac de Pradeilles (Pyrénées Orientales)

Bienvenue

Ce blog comme une promenade entre amis… On pourra donc lire ou écrire, admirer la nature, ramasser des cèpes ou des morilles , pêcher à la mouche, jouer au poker, parler médecine, littérature, actualité,ou même de tout et de rien comme le font des amis en fin d'une belle journée de randonnée...

dimanche 28 novembre 2010

Déculottée

  


            Un terme qu'on employe quand on se retrouve à poil pour subir la fessée, qu'on pourrait employer pour signifier qu'on n'a plus de "culot"… Dans les 2 cas il convient pour définir l'écrasante défaite de l'équipe de France de rugby face à l'Australie hier… On grimpe péniblement une marche, deux marches, trois marches, et zou, retour brutal au rez de chaussée, cul pardessus tête… Argentine, Afrique du Sud, Australie, la case départ change de nom, mais pas d'altitude…
            Deux façons de prendre les choses, ou bien on a voulu présenter "la meilleure équipe", et on a vraiment du souci à se faire, ou bien on a continué imperturbablement à faire des essais en vue de la fameuse Coupe du monde, seule échéance valable, et ma foi, plus qu'à jeter ce brouillon là…
            Les australiens ont reculé en mêlée, et les français se sont dépêchés de faire les coqs, bien sûr, croyant sans doute que cela suffirait… Me revient en mémoire ce ridicule poing levé de Barcella parce qu'il avait pris le dessus sur son opposant à la première mêlée d'un test France-Nouvelle Zélande dont le résultat final avait pourtant ressemblé à celui d'hier…
             En France nous sommes tous sélectionneurs, c'est un autre de nos défauts, on peut préférer tel joueur à tel autre, et on peut en discuter sans fin, je me contenterai pour ma part d'être agacé de voir des joueurs non utilisés à "leur" place. Rougerie n'est pas un trois quart centre, Traille est un demi d'ouverture de dépannage, un trio Traille-Jauzion-Rougerie, certes de fort tonnage, me semble être un bricolage hésitant de joueurs souvent perdus en défense et pas vraiment vifs en attaque. Ajoutons des ailiers jamais bien servis et un arrière intimidé ou nonchalant… Quant au pack, rien à dire en mêlée, donc, par contre en touche et dans les rucks… Un Thion a son avenir derrière lui, lui non plus n'est pas particulièrement pétillant… L'Australian flair l'a bien compris, et a su faire tourner les têtes… et le compteur de points.

vendredi 19 novembre 2010

Les bancs de la fac (16-20)


16.

Le formol piquait les narines et faisait pleurer les yeux.  Derrière lui, la mort avançait masquée, franchissait les gorges, pénétrait les voies respiratoires...

Plusieurs d'entre eux toussaient pour rester vivants.



17.

Question d'oral.  Le professeur, sans ironie, ni rien à quoi se raccrocher:

- Quel goût, monsieur, rappelle celui des menstrues ?

- Maître, sauf votre respect, euh...c'est de très mauvais goût...

Il a fallu apprendre la vie, durant les mois d'été.  Du coup, trop peu de temps pour réviser...
Recollé en Septembre.



 18.

Soirée médecine au Tiffany's.  Il cherchait les filles de l'amphi, histoire de lier connaissance. N'en a reconnu aucune.  A vu des arbres de Noël.  Des amazones échevelées.  Des goëlettes illuminées.  Des Venus callipyges.  La tête lui tournait de ces feux d'artifice.  Avait forcé sur le whisky.

Le lendemain, en cours, la gueule de bois.  Il parcourait des yeux les travées de l'amphithéâtre.

Se demandait pourquoi aucune de ces idiotes n'était venue hier soir.



19.

Elle, par exemple, était à cette soirée.  Ne se souvenait pas non plus de grand-chose. A la rigueur se rappelait les cigarettes pas comme les autres.  Le nom du garçon, parce qu'il s'appelait Galet.  Et que c'était la première fois qu'elle avait fait çà.

Elle a encore le cerveau qui flotte.  Le doigt qui dérape en soulignant les sous-titres.  Deux types un peu plus bas ricanent.  Elle est seule en bout de rangée.  N'a pas senti le danger.  Les mots volètent de table en table comme des avions de papier:

- T'as vu ? Dans le coin là-bas ! eh! t'as vu ?

-  Ouais, ouais, c'est la pipe à Galet ?



20.

Le Dr Schweitzer a dansé toute la nuit.  Il s'est réveillé tard dans la matinée à côté d'une fille qu'il ne connaissait pas.  Perplexe, il s'est décidé:

- Vous êtes de Lambaréné ?


dimanche 14 novembre 2010

Carver… et les autres

        Mon dernier billet confiait mon admiration pour cet auteur. Lui, John Fante ou Charles Bukowski savent probablement ce qu'ils doivent à Hemingway ou encore à John Steinbeck, ce qui ne les a pas empêchés d'allumer leur propre étoile. Raymond Carver, parce qu'il écrit des histoires courtes, parce qu'il puise ses sujets dans le quotidien de gens simples, où beaucoup d'entre ses lecteurs peuvent se projeter sans effort, a été beaucoup imité. C'est après avoir  lu une ribambelle de textes se réclamant de lui mais ne réussissant qu'à raconter platement des situations banales que j'avais voulu moi même me défendre de la tentation d'essayer de "faire du Carver", en pratiquant un peu d'autodérision à ce sujet …
          L'autodérision pourrait mener loin, preuve en est, parait il, le prix Goncourt de cette année (que je n'ai pas lu), mais ne vous inquiétez pas, même si j'ose proposer une nouvelle après avoir présenté un géant du genre, même si je me permets un clin d'oeil à Monsieur Houellebecq, je ne vais pas attraper la grosse tête !…

jeudi 11 novembre 2010

Carver


          Ecrire une nouvelle peut sembler facile, c'est un texte court, avec peu de personnages, qui offre à l'écrivain une bonne visibilité des objectifs à atteindre selon l'histoire qu'il veut raconter. C'est pourtant un travail d'orfèvre…Dans ma présentation du libellé "nouvelles", j'insiste sur la concision que réclame l'exercice. Pas question des digressions que "permet" le roman, la nouvelle, c'est du concentré, un alcool si possible fort qu'on déguste dans un petit verre, pas un vin rond et ample qu'on peut siroter en prenant son temps…
          C'est donc une performance pour un nouvelliste de marquer la mémoire de son lecteur avec un texte court… Raymond Carver a réussi ce tour de force à plusieurs reprises, et sa célébrité vient en grande partie de ce sens de l'épure poussé à son paroxysme… Il disait d'ailleurs "Quand on se met à rayer des mots qu’on vient d’ajouter, la nouvelle est finie".

           Trois recueils surtout ont même contribué à ce que soit collée sur ce style dépouillé l'étiquette de  "minimalisme": 

Parlez moi d'amour

Tais toi je t'en prie

Les vitamines du bonheur

          Trois bijoux qui m'ont laissé pantois à la lecture, par ce talent que possède l'auteur à raconter avec une apparente platitude d'apparentes banalités quotidiennes, d'où se dégage pourtant une bouleversante humanité, un peu comme le réussit John Fante dans ses romans.
         Et voilà qu'un éditeur se met en tête de proposer l'intégrale des manuscrits originaux de Carver… 
       De quoi ? Les textes que j'avais lus n'étaient pas conformes aux manuscrits ? Son célèbre "minimalisme" devrait donc beaucoup aux ciseaux de son premier éditeur, qui en fait aurait "charcuté " (terme employé par Carver lui même) ses nouvelles avant publication ?
        Retoucher l'icône d'un auteur qu'on aime est à première vue tellement insolent… Ensuite bien sûr, la curiosité est la plus forte, et je n'ai pas résisté, un peu fébrile à l'idée que le correcteur puisse avoir qui sait plus de talent que l'auteur…
        L'inquiétude n'est en fait pas justifiée. Je n'ai pas encore tout lu (et je n'ai pas retrouvé, non plus, chez moi, certains livres du Carver "officiel", ne prêtez jamais vos bons bouquins, on ne vous les rendra pas…) Mais j'ai en particulier fait un test avec un des textes qui m'avaient laissé un souvenir ineffaçable,  «C’est pas grand-chose, mais ça fait du bien» - dans les Vitamines du bonheur . Il s’appelle dans Débutants «Une petite douceur». Et la poignante douleur de ces parents qui perdent un enfant le jour de l'anniversaire de celui-ci et sont persecutés par les appels anonymes du patissier à qui ils avaient commandé le gâteau sans être hélas allés le chercher vous marque au fer rouge, avec sa fin comme une rédemption où transparait tout le malheur d'être homme… A la relecture le texte original est beaucoup plus développé. La version courte admise à publication est un coup de poing qui effectivement atteint son but en vous mettant KO avec une redoutable efficacité, mais la version longue vous étouffe progressivement… et au final est tout aussi inexorable. J'en conclus que si Carver est devenu célèbre en chef de file du "minimalisme", il le doit un peu sans doute aux parti-pris de son éditeur, mais qu'il est surtout un immense écrivain, capable de transmettre avec force ses émotions comme de les suggérer grâce à trois fois rien…
         Lisez et relisez Raymond Carver, version "minimaliste"ou pas, c'est un grand moment.…
      Si je ne vous ai pas convaincus, voyez l'article de Mathieu Lindon, dans Libération, ou bien écoutez les 40 dernières minutes de cet entretien sur France Culture.






vendredi 5 novembre 2010

J) Menu Junior



                                                    Oeuf du jour sur jeunes pousses de verdure 
                                                                                *
                                                      Blanc-bec  ou tendron de veau
                                                                             *
                                                           Pommes de terre nouvelles
                                                                            *
                                                Fromage bleu et salade de fruits frais
                                                                            *
                                                     Offert: le verre de Mouton-cadet