Lac de Pradeilles (Pyrénées Orientales)

Bienvenue

Ce blog comme une promenade entre amis… On pourra donc lire ou écrire, admirer la nature, ramasser des cèpes ou des morilles , pêcher à la mouche, jouer au poker, parler médecine, littérature, actualité,ou même de tout et de rien comme le font des amis en fin d'une belle journée de randonnée...

samedi 30 octobre 2010

Lascaux

  Dans mon dernier billet, j'évoquais succintement quelques projets d'utilisation du réseau internet dans le domaine médical. Bien utilisée, l'informatique est un formidable outil, j'en veux pour preuve l'extraordinaire visite des grottes de Lascaux qu'elle permet… Les longs discours sont inutiles, je vous laisse admirer…

mardi 26 octobre 2010

Télémédecine



- Allo, docteur, j'ai très mal à la gorge et de la fièvre
- Oui, j'écoute, et  vous semblez bien peu en forme sur mon écran, c'est vrai, pouvez vous brancher la caméra et la diriger vers votre gorge en ouvrant grand la bouche ?
- ……
- Réglez la luminosité sur 4, voulez vous, et tirez bien la langue… voilà, je vois, c'est une belle angine blanche, pouvez vous vous palper le cou ici et ici (le médecin montre les endroits sur lui même) et aussi sous les bras à la recherche de boules, les sentez vous ? seulement une du côté droit sur le cou ? un peu douloureuse au toucher ? très bien, vous n'avez pas d'allergie connue ? pas de traitement en cours ? ok, j' envoye l'ordonnance par mail à votre pharmacien, vous aurez les médicaments d'ici 1 heure…







            La téléconsultation est autorisée en France. Le dialogue ci-dessus est caricatural. Il n'empêche. Je pense à mes professeurs pour lesquels une consultation médicale devait suivre un schéma immuable: interrogatoire puis examen clinique comprenant inspection, palpation, percussion, auscultation. Les oreilles pour entendre, les yeux pour voir, les mains pour toucher…

          Les examens complémentaires ne sont plus seulement comme le dit leur nom des "compléments", ils ont depuis des années maintenant tendance à se substituer aux oreilles, aux yeux et aux mains. Pourquoi passer dix minutes à différencier au stéthoscope des râles pulmonaires des râles bronchiques quand la radio donnera son verdict sans autre délai que celui du rendez-vous ? Pourquoi regarder avec attention une conjonctive oculaire quand une simple analyse de sang offrira bien plus de détails ? Pourquoi s'échiner à déceler un rein ou un foie à la palpation quand l'échographie ou le scanner sont à portée de téléphone ? Même les plus fins cliniciens ont tendance à se reposer sur l'imagerie, devenue tellement performante.… 


          Certes la télémédecine permettrait, si on souhaitait toutefois s'en servir  encore, les oreilles, les yeux, mais pas les mains… La statue dressée à la mémoire de la "clinique" par nos enseignants n'aura plus de bras…





         Ce qui n'empêchera pas le médecin d'avoir toujours lui même les siens liés par sa responsabilité…

         Et c'est dans cette marche manquant à l'escalier de la consultation que je vois se glisser le risque croissant de procédures…

          Par ailleurs on  dit que la télémédecine servira  à la surveillance de pathologies et de malades connus bien plus qu'à l'établissement de diagnostics. Elle est censée permettre la surveillance des patients isolés, des patients âgés, et réduire significativement nombre de coûteuses hospitalisations. Mais  se connecter au centre de soins nécessitera de savoir manipuler un ordinateur et savoir gérer les connexions à distance, autant que l'"oeil" de la caméra numérique portable. Donc indépendamment de l'écheveau technique, présence nécessaire d'un tiers compétent auprès de la personne âgée et malade, conditions qui ne me semblent pouvoir être remplies que par un soignant sur place, non béotien en informatique et techniques nouvelles, apte à entrer en communication avec l'"expert" à distance.

          Ne soyons pas passéistes, attendons de voir… La médecine générale s'oriente de plus en plus vers une médecine "de tri", et les compétences du généraliste servent de plus en plus à orienter les gens vers telle ou telle spécialité, que ce soit pour avis ou prise en charge ultérieure… Dans certains cas, je serais ravi effectivement d'avoir le "téléavis" du spécialiste, même en lui prêtant mes propres "mains" pour palper ou manipuler à sa place, sans négocier difficilement une consultation pour mon patient ou un bilan hospitalier…En passant de la consultation téléphonique donnée au conseil télévisuel reçu, peut-être pourrons nous même qui sait revendiquer un droit à rémunération pour cette tâche déjà depuis longtemps quotidienne et gratuite, où seule l'oreille est (mais tellement souvent) sollicitée…

dimanche 24 octobre 2010

Histoire de chasse

               La chasse n'a pas bonne réputation de nos jours. Tuer des animaux semble barbare à beaucoup de gens. Je n'ai moi même chassé que 2 saisons, quand j'étais encore étudiant, et devoir achever un perdreau blessé a eu raison de moi… Je réclame l'indulgence pour deux raisons, dans le village de mes grands parents, tout le monde chassait, c'était aussi banal que travailler la terre. Déjà fervent d'activités de nature, je connaissais souvent le gîte d'un lièvre ou les remises des compagnies de perdreaux, et rêvais de montrer quelques talents de pisteur. Mon oncle chassait mais mon père n'avait jamais voulu que je l'accompagne. Les jours où la chasse était ouverte, je n'avais même pas le droit de sortir, et devais ronger mon frein sans dépasser les palissades de notre cour…Quand j'eus l'occasion plus tard de me rendre souvent dans un autre village tout aussi "évidemment" chasseur, il m'avait fallu compenser ce manque, et faire ma propre expérience. Et puis, encore une fois, cette chasse "de village" comme on parlait de "rugby de village" représentait un lien social fort que ne devait négliger quiconque envisageait d'être adopté, en même temps un couple de perdreaux rôtis, un lièvre à la broche, un civet de lapin de garenne représentaient de réelles friandises que ne méprisaient pas des agriculteurs souvent modestes.
           Hier donc, à l'occasion d'une des probables dernières sorties cueillette de cette saison "cèpes" (comme j'en avais peur hélas des jours entiers de tramontane ont eu raison de la poussée) la vue d'un panneau  d'avertissement "chasse au grand gibier" m'a donné envie de ressortir une nouvelle sur le thème de la chasse, qui était si mes souvenirs sont exacts ma première tentative d'écriture, très (trop ?) classique de forme mais que je laisse en l'état…


jeudi 21 octobre 2010

Retraites

          Manifestations dans tout le pays ces temps-ci, la gravité du sujet n'excluant pas un peu d'humour, je donnerai une mention à ce slogan:




      En voyant ce que dit notre président, sans sourciller, il est en effet difficile de trouver cette déclaration à la (bonne) hauteur …

        Quant au fond du débat, vous trouverez ICI, et ensuite ICI une mise en scène d'après des arguments de Bernard Friot, sociologue, dont mes piètres qualités d'économiste ne me permettent pas de juger de la pertinence, mais qui ont le mérite de nous brosser les neurones et nous inciter à dépasser la rengaine habituelle "la durée de vie augmente, travailler plus longtemps est donc normal".


     

vendredi 15 octobre 2010

Clap/Basquiat

        Je ne connais pas l'origine du mot clap, ni s'il est spécifique d'une région (si vous en savez plus, n'hésitez pas !) En tout cas chez nous, quand ils sont plusieurs au même endroit, on parle d'un "clap" de cèpes, autant dire une merveille, de plus en plus rare, semble-t-il, eu la chance d'en trouver un hier (encore dans les Albères), qui mérite évidemment photo…




       Autre merveille qui n'a rien à voir, mais offrira certainement beaucoup à regarder, pour ceux qui pourront s'y rendre, une exposition prometteuse au Musée d'art moderne de Paris, des oeuvres de ce peintre hors normes qu'était Jean Michel Basquiat

mercredi 13 octobre 2010

I) Menu Idiot


Andouille ou Saucisson d'âne
*
Oie blanche
*
Nouilles aux truffes
*
Tarte aux noix ou Bêtises de Cambrai

NB: cruche de vin non comprise

dimanche 10 octobre 2010

Les Albères

       Probablement l'endroit de mes plus beaux souvenirs de cueillettes de cèpes… Une montagne qui a besoin de la douceur d'Octobre, du soleil, et des gros nuages, gonflés par les entrées maritimes, qui couvent sa hêtraie ( une des plus belle d'Europe,  maintenant par endroits saccagée par les séquences brutales de la nature, sécheresse excessive, tempêtes de vents, pluies brutales et torrentielles) pour révéler ses merveilles…
       Hier était un jour de brume dense, facile de se perdre, de franchir la crête de trop, se tromper de versant, s'engager dans un ravin… Il fallait rester en zones connues, par chance certaines me sont très familières… Mais ce n'était guère un temps à sortir l'appareil photo, allez, un petit exercice…


Simple, quand même, je vous ai mâché le travail… Allez, on s'approche



Au total, une fructueuse journée, avec quelques beaux exemplaires…que j'ai préféré ramasser plutôt que photographier, car les chercheurs étaient nombreux…



Hélas aujourd'hui c'est le déluge, donc pas de seconde journée, et demain, au boulot…mais si les pluies du Dimanche ne sont pas suivies de la maudite tramontane, la poussée actuelle pourrait bien faire date !


mercredi 6 octobre 2010

LOL

LOL pour qui ne serait pas familier d'internet, est l'abréviation anglaise pour "Lot Of Laugh" selon certains, de "Laughing Out Loud" selon d'autres , ce qu'on pourrait traduire par "mort de rire"…


Vive la Société Génér…(euse)…




       Apparemment, le ridicule ne tue ni les banques, ni les juristes. Il faut dire que ces derniers n'hésitaient déjà pas forcément à condamner un homme à 300 ans de prison…



        La phrase de l'année (du siècle ?) :

"Il n’est pas question d’aller réclamer de telles sommes à un homme seul. Nous sommes une banque responsable et qui n’a pas envie d’endetter un homme sur autant  d’années " 


 Bah… 4,9 milliards d'euros à rembourser, allez, en 60 ans, puisque vous allez bientôt travailler jusqu'à 70 …

vendredi 1 octobre 2010

Les bancs de la fac (11-15)



 11.

Elle lui plaît, cette chambre, à Samir.  Propre, avec un balconnet, l'ombre d'un mûrier platane, et la mer qui affleure l'horizon des toits.  Il y a même une KITCHENETTE, a dit la propriétaire.

- Alors comme çà vous êtes étudiant en médecine ?

- Oui madame, a dit poliment Samir . 

- Et vous êtes français ?

   Où était donc cette liste d'annonces, maintenant ?
 ( il aurait juré l'avoir mise dans la poche droite de sa veste )



12.

Valérie triple son année.
C'est une rousse fulgurante.  Minijupe,  bottes  de  cuir,  veste fourrée.
Assidue, elle arrive dans l'amphithéâtre précédée par son parfum, et suivie par son chien.
Tamtam est la mascotte de la promotion.  Les étudiants le titillent, l'embrassent, le renversent sur le dos, lui massent le ventre avec une tendresse excessive.
Leurs doigts nichés dans son pelage frissonnent au contact de cette peau de rousse qui les intimide.



13.

Celui-là, un gamin presque blond, aux yeux presque bleus :

Très sage, pense la logeuse, à décolorer ses yeux dans les livres !

- Quel est votre nom ?

- Ben m'Barek Abdellatif, madame

Oh ! Trouver quelquechose à dire...

- Euh!...Vous êtes de la région ?



14.

L'interne a de la prestance.  Le col de sa blouse immaculée, relevé en une fausse négligence, éparpille les boucles brunes de sa nuque.  Il fait la visite en l'absence du patron, suivi par un aéropage d'étudiants et d'élèves infirmières.  Deux ou trois familles piétinent leur inquiétude à la sortie du corridor des chambres.  Comme ce professeur est jeune ! doivent-elles penser.  Après d'ultimes recommandations à la surveillante, l'interne se dirige vers son bureau d'un pas las, l'air distraitement préoccupé.  Il ne regarde personne, mais sait que cette femme, sur la droite, sera la première à l'aborder.

- Excusez-moi, risque-t-elle en se dandinant, vous êtes bien l'infirmier du service ?

Et notre interne, là, par terre, comme un sac de linge.
C'était un interne au coeur fragile...



15.

Leçon d'anatomie.  Cérémonie initiatique.  Tous en blanc autour de l'autel de marbre.  Secte des fouilleurs de cadavres.

- C'est quand même autre chose que de tripoter sa boîte de Lego !

Signé Philippe, qui chuchote à voix haute.

- Ce mec est beau, mais il est vraiment con, remarque une petite boulotte.

Elle et sa voisine secouent leurs mèches d'un air dégoûté...