Lac de Pradeilles (Pyrénées Orientales)

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Ce blog comme une promenade entre amis… On pourra donc lire ou écrire, admirer la nature, ramasser des cèpes ou des morilles , pêcher à la mouche, jouer au poker, parler médecine, littérature, actualité,ou même de tout et de rien comme le font des amis en fin d'une belle journée de randonnée...

vendredi 22 février 2013

Les plaisirs simples (3)

                 Faute de grives, on mange des merles dit le proverbe. Et faute de truffes, puisque ces années de sécheresse ont étouffé le mycelium des truffières sauvages, le cueilleur se rabat sur un petit être gracile parfois bien caché mais amusant à chercher, l'asperge sauvage, qui lui permet de préserver un mois et demi de promenades nature en hiver sur les trois consacrés "avant" à tuber melanosporum.

                 Dès le 15 Février selon le  temps et jusqu'à début Avril, nos garrigues offrent ces petites gourmandises, pour peu qu'y pousse l'asparagus acutifolius

Asparagus acutifolius

                 Elle est loin d'être toujours facile à voir:


              Il faut remonter la tige jusqu'à ce qu'elle casse à la moindre pression du doigt pour ne garder que la pousse tendre.
                 Elle ressemble parfois à une asperge du commerce en nettement plus fin (cas n° 1), ou quand elle a "monté"(souvent dans les endroits touffus où elle cherche la lumière) on pourrait presque la confondre avec des graminées. (cas n° 2)

Cas n°1
Cas n°2

                      Si votre oeil est suffisamment exercé, la cueillette suffira pour une surprenante omelette bien parfumée au goût très délicat.





                    Coupez les pousses au ciseau en tronçons de 2 cms, faites revenir 1mn à la poêle dans une cuiller à soupe d'huile d'olive bien chaude, cassez vos oeufs dessus, un peu de sel, poivre, et vous serez correctement vengé de n'avoir pu faire cette année votre brouillade aux truffes.

vendredi 8 février 2013

Bis cannabis





                 Un article récent du Figaro revient sur les dangers du cannabis, en ajoutant à ceux déjà connus l'augmentation des risques d'accident vasculaire cérébral. Je dis à ceux déjà connus alors que je ne suis pas sûr qu'ils le soient effectivement, à voir combien banale est devenue la consommation de cette drogue chez les jeunes. Peut être Le Figaro souhaite-t-il influer quand le débat sur sa dépénalisation rôde toujours...

                L'effet pervers que j'ai constaté le plus souvent  au long de mon parcours de médecin et qui me semble le plus notable mais aussi le plus négligé parce que le plus sournois, est pour moi la démotivation progressive chez les fumeurs réguliers, qui ajoute sa touche brumeuse aux démotivations dont est responsable une société qui effraye plus qu'elle ne sollicite. Voir des jeunes ne sachant déjà pas quoi faire de leur vie préférer flotter dans une anesthésie progressive en attendant qu'un déclic tombe du ciel est plutôt attristant. Ils finissent par se foutre de tout, et c'est au moins aussi grave que les accidents cérébraux, ponctuels et avec donc bien peu d'effet repoussoir. Cette constatation n'aide en rien pour savoir s'il faut ou non quand on veut traiter, dépénaliser...

                Je n'ai eu à soigner que peu de jeunes "accros" aux drogues douces ou dures, je veux dire à les soigner précisément "pour" leur addiction. Car il est très difficile d'établir un contrat de soins avec des personnes dépendantes prétendant vouloir se libérer de cette dépendance. Trop de ruses, de faux fuyants, de récupération, en fait un jeu de dupes pour un généraliste ne s'étant pas investi "en spécialiste" pour cette mission. C'était souvent pendant les gardes qu'on se trouvait confronté brutalement au problème devenu urgence. La nouvelle intitulée "Lettre anonyme"que j'ai choisi de vous présenter aborde une situation me semblant localement un peu moins fréquente que disons il y a une quinzaine d'années,  peut être une illusion à voir ce bilan européen.