Lac de Pradeilles (Pyrénées Orientales)

Bienvenue

Ce blog comme une promenade entre amis… On pourra donc lire ou écrire, admirer la nature, ramasser des cèpes ou des morilles , pêcher à la mouche, jouer au poker, parler médecine, littérature, actualité,ou même de tout et de rien comme le font des amis en fin d'une belle journée de randonnée...

dimanche 15 septembre 2013

Ouch !


                Il n'est pas fréquent qu'un livre marque son lecteur au fer rouge. J'avais ressenti cette brûlure par exemple en lisant Les Bienveillantes de Jonathan Littell .  J'ai failli abandonner Anima  à plusieurs reprises, tant certains passages sont difficilement soutenables. Et pourtant son originalité, son souffle épique et son intense poésie ont chaque fois eu raison de ma peur à retourner vers lui, comme si de s'être brûlée ne pouvait empêcher la main de retourner se coller à l'objet brûlant…

              Un homme, né au Liban et immigré au Canada, découvre sa femme victime d'un crime absolument horrible. Sa quête qui n'est même pas de vengeance (il voudrait simplement voir le visage de l'assassin se persuade-t-il) va l'entrainer à la poursuite de ce monstre, mais il va confusément et progressivement prendre conscience d'un enjeu encore bien plus profond (mais oui, c'est possible !) que l'intense douleur qui l'anime après l'horreur de la scène inaugurale. Si je vous dis qu'il est né dans les camps de Sabra et Chatila et qu'il n'en sait guère plus sur ses origines, je dévoile un fil rouge de sang, et vous propose une piste qui vous désorientera pourtant souvent, si vous avez le courage de suivre son odyssée à travers l'Amérique des réserves indiennes, de la guerre de sécession et des chiens de combat. Vous y rencontrerez, choix étrange et très original, un bestiaire étendu, de la fourmi à l'aigle en passant par les chats, les chiens, les oiseaux, les chevaux, les lucioles ou les rats, autant de narrateurs qui proposent leurs points de vue d'êtres vivants concernés par l'immense détresse des hommes, chacun étant le maitre sensible de courts chapitres balisant un parcours Shakespearien.

            Content, mais aussi au sens de soulagé, d'avoir réussi à finir cet ouvrage impressionnant, toujours écrit dans une langue superbe. 


mardi 10 septembre 2013

Visa 2013




              25è anniversaire de Visa pour l'image, festival du photojournalisme ayant atteint maintenant une dimension internationale. Cette manifestation au départ quasi confidentielle, sujette d'abord aux nombreuses critiques de gens lassés ou choqués par des photos traquant systematiquement la guerre et la misère à travers le monde entier obtient de plus en plus un consensus d'opinions favorables. Les sponsors suivent, et notre ville se fait connaitre dans le monde entier pour la qualité des reportages présentés. Plus grand monde ne boude Visa, les plus célèbres photoreporters se rendent au moins une fois dans le Roussillon, le public est chaque année plus nombreux, le succès d'estime est devenu succès tout court.

                 L'entêtement de son directeur JF Leroy à poursuivre ses objectifs de gratuité, de convivialité (rencontres entre photographes et public quotidiennement possibles la première semaine), de qualité, de pédagogie (la semaine des scolaires), lui a valu quelques inimitiés, mais bien plus de respect et de reconnaissance qu'il n'en aurait espéré, cet anniversaire l'a bien montré.

              Beaucoup de reportages sur la Syrie, bien sûr, le conflit le plus "actuel": selon moi le plus marquant étant celui de Goran Tomasevic  avec des photos incroyables de proximité dans des combats rapprochés. Pas de recul, toujours en première ligne, espérons qu'il ne paye pas ce parti pris ultra dangereux de sa vie.

                Magnifique reportage de Sarah Caron sur les femmes pachtounes . J'aurais aimé apprendre d'elle comment elle avait réussi ce tour de force dans un bastion taliban, mais n'ai pas pû me rendre à sa conférence.

               Les "restaveks"de Vlad Sokhin sont également très émouvants, ces enfants de familles misérables en Haïti placés dans des familles aisées et… transformés en esclaves par ceux qui sont censés leur assurer une condition meilleure. 

             Pas beaucoup d'endroits où respirer sans opression, certes, si vous avez des petits enfants, seuls les lions de Michael Nichols pourraient offrir une récréation, tout en montrant aussi combien dans la nature la vie est difficile et dangereuse.

             Rétrospectives de maitres du genre comme Don McCullin ou  Joao Silva .

             Moins médiatisés que les guerres qui font la une, nombre de sujets ont été choisis avec soin, et permettent de lutter contre l'oubli, ou génèrent au moins une prise de conscience: les conséquences dramatiques de la crise économique en Grèce ou en Espagne, la tentative de "nettoyage" des favelas de Rio avant les Jeux Olympiques, le scandale des usines textiles au Bengladesh, dépourvues de toute sécurité pour des milliers de travailleurs misérables, etc…

            Visa pour l'image c'est jusqu'au 15 septembre, vous avez encore le temps !

Le regard d'un SDF sur Don McCullin

vendredi 6 septembre 2013

Trop tard

Déjà moderne par son orthographe…

                J'ai toujours trouvé lorsque j'étais médecin en exercice que l'adolescence était une période particulièrement difficile de la vie. Soigner des ados exige de la patience, du tact, énormément de psychologie. Il est fréquent de voir des parents aimants et concernés complètement perdus devant ces chrysalides maladroites qui n'arrivent pas à choisir quelles couleurs auront les ailes des papillons qu'ils deviendront. Ils se tournent vers le médecin "de famille" qui semble le seul interlocuteur ayant dans leur esprit une parole d'empathie à la fois non répressive et pourvue d'autorité morale. En un mot "paternelle".
                Bien des parents sont aussi aimants mais peu concernés, d'autre concernés mais maladroitement aimants, certains même ne sont ni l'un ni l'autre… Il n'est pas question de jeter la pierre à quiconque, la vie est dure et même dans la misère les hommes ont des enfants, en nombre d'ailleurs souvent inversement proportionnel aux ressources dont ils disposent. Seulement les enfants ont besoin d'un père, qui n'a pas toujours la présence qu'ils attendent de lui. Cette nouvelle voudrait illustrer le problème, avant qu'il devienne grave au point d'aboutir à ce genre d'issue effrayante dans son délire 


dimanche 1 septembre 2013

V) Menu Voleur


Choux-raves aux petits larrons

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Filou au fenouil
ou
Aigrefin corsaire

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Pégriot au kirsch

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Escroquembouche