Lac de Pradeilles (Pyrénées Orientales)

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Ce blog comme une promenade entre amis… On pourra donc lire ou écrire, admirer la nature, ramasser des cèpes ou des morilles , pêcher à la mouche, jouer au poker, parler médecine, littérature, actualité,ou même de tout et de rien comme le font des amis en fin d'une belle journée de randonnée...

lundi 7 octobre 2013

Battre la campagne…


                  Beaucoup de monde au col de l'Ouillat ce samedi. Pour des tas de raisons leur appartenant, personne parmi une douzaine d'amis intéressés habituellement par la cueillette n'était disponible. Il est vrai que je n'avais pas sonné le rappel pour tout le monde également. Bref, une sortie solitaire. J'ai moins de goût qu'avant pour les explorations solitaires. Il faut dire qu'"avant" ma curiosité était insatiable pour de nouvelles pistes, de nouveaux coins, je voulais connaitre le département comme ma poche, et j'écoeurais même parfois mes compagnons à vouloir profiter jusqu'au bout d'un jour de liberté quitte à finir sur les rotules, résultat ou pas. L'âge y est sans doute pour quelquechose, après avoir crapahuté 2 ou 3h dans des pentes peu productives, j'ai moins d'énergie pour remettre le couvert à 30 kms de distance au prétexte qu'il n'est que 14h… 

             Donc j'arrive au col de l'Ouillat et le nombre de voitures (étonnamment beaucoup de gros Nissan ou Mercedes ou monstres coréens 4*4, moins de fourgonnettes, on est plus riche les Dimanches sans doute) signe la poussée. Le clin d'oeil du jour, c'est que les poussées qui survenaient avec régularité en semaine quand j'étais en activité, me laissant piaffer d'impatience jusqu'à mon jour de congé, se font maintenant le week-end… Mes meilleurs coins sont tous dans la partie la plus éloignée de la piste, sur laquelle un nouveau panneau affiche, à peu près en son milieu, interdiction pour tous véhicules à moteur…  Cette fois j'ai pu emmener ma chienne (voir précédent billet) mais je n'ai aucune envie de me coltiner 5 ou 6 kms à pied avant de fouiller les crêtes et les ravins prévus… La barrière accompagnant le panneau est ouverte, je considère ça comme un feu vert. Les cèpes sont beaux, frais, bien fermes...

Fleur isolée




            Au bout d'une heure ou deux, je commence à gamberger. 

             Quand on est seul, on laisse vagabonder aussi son esprit. Je pense à beaucoup de choses, entre autres au virage qu'a pris ma fille en quittant son amour d'adolescence, lequel et laquelle remontent à une douzaine d'années, et en décidant de s'installer à Paris. Ma femme a ressenti le manque de nos enfants dès qu'ils ont quitté la maison. Le grand n'habite qu'à dix kilomètres, ma fille était à Montpellier, où j'ai fait toutes mes études, autant dire qu'à mes yeux ils étaient toujours là, et ce n'est que maintenant que j'ai l'impression bizarre de perdre un peu ma fille. 

            Je suis obligé de m'arrêter une fois ou deux pour reprendre souffle dans des pentes auparavant gravies en une fois, je me dis qu'un jour peut être le parcours s'arrêtera là entre une pierre et deux hêtres, et j'aimerais autant que ce ne soit pas aujourd'hui (certes, je n'y crois pas vraiment…) … La tramontane, supportable, commence à ronfler dans la hêtraie et ma chienne n'est pas sereine, en alerte avec ces frissonnements de feuilles et ces craquements de bois mort. Elle grimpe sur le moindre rocher, oreilles dressées, tous sens en éveil.  Je commence à m'interroger sur les risques éventuels de PV, si le panneau a priorité sur la barrière, qui rendrait le kilo de cèpes exorbitant… La parano me guette, j'ai croisé en venant sur les lieux un ou deux 4*4 de chasseurs, puis plus personne, alors que dans la première partie de piste, une voiture était garée tous les 50 mètres. Il ne manquerait plus qu'ils aient refermé la barrière, ou qu'un abruti crève mes pneus, cf la mésaventure, subie par un chercheur dans notre département, relatée dans le journal. 
          Mon plaisir finit par s'affadir, un coup d'oeil à mon filet, assez correctement rempli, mais bien éloigné des cueillettes record de certaines années, et je décide de rentrer. Diva la chienne aussi a un peu moins d'énergie, j'ai l'habitude de la laisser courir tant que je suis sur une piste tant elle a besoin de se dépenser, cette fois elle perd un peu de terrain sur moi vers la fin, et saute dans le coffre où elle va rester couchée ou plutôt affalée sur le flanc pour le retour.

Fleurs en bouquet


               Le lendemain Dimanche, j'opte pour le Vallespir car il est plus abrité de la tramontane et parce que je suppose l'affluence excessive au col de l'Ouillat. Un ami avait réussi une petite cueillette le vendredi juste avant la pluie. Mais messieurs les cèpes avaient  décidé de prendre leur temps, et il faudra quelques jours sans doute pour une nouvelle poussée. Girolles et pieds de moutons ont remplacé les seigneurs au pied levé. A suivre…

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