Lac de Pradeilles (Pyrénées Orientales)

Bienvenue

Ce blog comme une promenade entre amis… On pourra donc lire ou écrire, admirer la nature, ramasser des cèpes ou des morilles , pêcher à la mouche, jouer au poker, parler médecine, littérature, actualité,ou même de tout et de rien comme le font des amis en fin d'une belle journée de randonnée...

mercredi 9 avril 2014

Rodrigues


        D'accord c'est un peu loin…

Il faut survoler l'Afrique, dépasser Madagascar, La Réunion, se poser sur l'île Maurice. De là, restent encore 650 kms avant d'atterrir sur un ilôt de 18kms sur 7, vous êtes enfin à Rodrigues.

Quand on cherche un trésor, il faut s'attendre à ce qu'il ne soit pas d'accès facile. Le grand père de JMG Le Clezio s'est acharné pendant 30 ans à localiser celui prétendûment caché dans une vallée de cette île par un des corsaires qui sévissaient dans l'océan indien. Le petit livre "Voyage à Rodrigues" de l'écrivain Franco Mauricien montre comment cette quête au départ de richesses concrètes s'est peu à peu transformée en quête spirituelle. Et pour des métropolitains emportés par le brouhaha de la vie moderne, c'est bien l'aspiration aux plages désertes, aux bleus des lagons, au soleil intense, qui dessine toujours dans l'imaginaire les contours classiques des vacances de rêve.

      Rodrigues est encore préservée d'un tourisme massif. Hormis 3 hôtels, la plupart des hébergements sont proposés par des hôtes en demi-pension. Si vous allez comme nous chez Bernard et Claudine Moneret, vous aurez une chambre propre avec une belle terrasse, une cuisine locale variée et généreuse, et le traditionnel ti punch copieusement servi en entame quotidienne. Ambiance familiale bon enfant garantie.



              Saint François, lieu où se situe le gîte, est dans la zone des plus belles plages de l'île. Tout le monde ou presque se connait à Rodrigues, qui n'a que 40 000 habitants au total, et Claudine se charge d'avertir ses correspondants, il vous suffit de dire la veille que vous voulez passer la journée à l'île aux chats pour y manger la langouste sur la braise( + saucisses locales, poulet au miel, carangues grillées, beignets de papaye) ou visiter l'île Cocos et sa réserve d'oiseaux. Dans les 35€ par personne pour la journée… Vous pourrez aussi visiter le parc des tortues géantes et voir les fameuses roussettes, ces grandes chauve souris d'un mètre d'envergure que les rodriguais on réussi à sauver de l'extinction.

Picnic sans une faute de goût

Les tortues, plus frugales, sont d'accord

              Le bus est très bon marché, relativement ponctuel, mais s'arrête tous les 500 mètres dans un paysage plutôt montagneux, pour prendre ou déposer une ou deux personnes, ce qui fait que Port Mathurin, la capitale, seule (petite) ville où quelques achats sont possibles, réclame une petite heure pour ses 12 kms… Chaque parcours est une occasion de rencontrer la population créole, colorée et sympathique, assez semblable à celle des Antilles, mais toujours prête à renseigner ou rendre service. Une gentillesse spontanée qui fait partie du trésor de Rodrigues…


Les autres éléments du magot sont:

- l'immense lagon qui entoure l'île de sa gamme de bleus sous le long sourcil blanc des rouleaux qui se brisent en continu sur la barrière de corail.


- de longues plages de sable bordées d'une bande de verdure à l'ombre bienfaisante des filaos, bondées quand on y rencontre 2 ou 3 personnes.



              L'ensemble au crépuscule vous offre le sentiment étrange d'être présent aux origines du monde, sensation qui se poursuit quand la nuit, qui tombe tôt et vite, vous apporte sa somptueuse voûte étoilée, étonnament proche, où vous apprenez à reconnaitre entre autres Jupiter, Orion, et la célèbre Croix du Sud invisible depuis l'hémisphère Nord. La voie lactée est magnifique dans le ciel austral, mais a refusé de se plier aux réglages approximatifs de mon appareil photo.



              Un peu perplexes après avoir lu les descriptions de Le Clezio (île volcanique "pelée" balayée par de forts vents) nous avons sans doute bénéficié des fortes pluies qui avaient précédé notre séjour, car l'île était très verte, et on pouvait même… ramasser d'énormes bolets, hélas sans valeur gastronomique.

Cèpe rodriguais

            Car pour être un trésor, Rodrigues n'est pas un pays de cocagne, très peu de fruits après les dégâts du cyclone de janvier, assez peu de poissons comestibles, beaucoup étant porteurs de la ciguatera ou simplement immangeables malgré leurs belles formes/couleurs.

Beau poisson lune, non comestible

            Certes les fameuses ourites (poulpes) même bien moins nombreuses qu'autrefois, restent délicieuses et s'accomodent de toutes les façons (salade, curry, daube, beignets, etc…)

Ourites au séchage

                Les plongeurs capables de décoder les marées et leurs conséquences sur les courants parfois forts qui siphonnent le lagon se régaleront, et les pêcheurs aux gros trouveront leur bonheur (à condition d'avoir les moyens et de réserver longtemps à l'avance car les bateaux permettant ces sorties sont rares) Nos activités sont restées plus contemplatives, question d'âge et de chaleur, 30° sous les tropiques ayant des conséquences notables sur la capacité des marcheurs à crapahuter en plein soleil...
        Rodrigues est un lieu de repos pour nombre de Mauriciens, lesquels ont longtemps pris les Rodriguais pour des ploucs, mais se plaignent maintenant de plus en plus du "stress" de la vie à Maurice (si, si) Si vous tentez l'expérience, vous comprendrez vite pourquoi faire 11 000 kms pour visiter une aussi petite terre n'est qu'un faux paradoxe.
            Pour finir en musique, voici un échantillon représentatif de la gaieté rodriguaise (vous pouvez passer la 1è minute de mise en place du morceau)






















samedi 15 mars 2014

Arrivée chez ma mère (89 ans)

Non, ce n'est pas elle, pourquoi ?




Bonjour maman

Bonjour mon fils, bon voyage ?

Oui, pas trop de monde 

Pas compris

Je dis oui, s'est bien passé

Comment ?

Je montre les oreilles: ça s'améliore pas !(sourire)

Oh! c'est pas trop mal, enfin, à mon âge, un peu moins bien, c'est normal, eh bien, on peut manger si tu veux (il est 17h30) mais on a le temps…

Beau soleil, dans la maison tous les volets sont fermés, je vais pour les ouvrir

Ah! je viens juste de les fermer (je suis sûr qu'elle ne les ouvre jamais)Alors, vous allez bien ?

Oui, tout va bien 

Pas compris

Je dis tout va bien

Eh bien tant mieux, moi ce n'est pas mal, sauf ces jambes, je ne suis pas encore au Puy de dôme, mais j'y remonterai, et aussi au Canigou (prévoir 40 répétitions en 3 jours)

Tu veux un petit péri ?(apéritif )(prévoir 5 répétitions ds la 1/2 heure qui suit)

Non, non, merci

Pas compris

Je fais signe avec la tête et la main

Eh bien moi je vais me prendre une goutte de rosé (se sert un petit verre en y ajoutant du sirop de cassis)

Et toi, tu veux rien prendre ? (je vous ai avertis, on n'en est qu'à la deuxième)…

Silence

Alors, tout va bien à Perpignan, et Corinne? elle n'est pas venue ?

Elle travaille

Comment ?

Elle tra-vai-lle

Comment ? ah oui, elle travaille, eh oui, eh bien, c'est la vie, garce de vie, tiens, enfin, chacun mène la sienne, c'est comme ça ! Eh bien moi, je marche, je m'efforce de marcher, et je remonterai au PDD (PDD= Puy de dôme)S'il n'y avait pas ces jambes, ça irait plutôt pas mal…

Et les oreilles !

Comment ? Mais enfin, c'est pas bien méchant ces oreilles ! Pfff, les oreilles ! Ce type voulait me mettre un appareil avec un fil derrière l'oreille, je pouvais plus me peigner avec un truc comme ça, j'en veux pas, il voulait me fourguer ça pour s'en débarrasser, mais oui, la vieille, on va faire du fric avec les invendus ! j'y suis plus retournée ! (elle est partie de chez l'audio prothésiste en insultant tout le monde) Bon, tout va bien à Perpignan ? Et Corinne ? ah oui elle travaille, ma foi, c'est la vie. Qu'est ce que tu me racontes ? tu dis rien ?  eh bien, si tu crois qu'il va me distraire…
.......

Comment ?
..........

Eh bien j'ai pas compris, c'est bizarre quand même, quand c'est un étranger, je comprends, avec vous, je comprends pas,  vous êtes trop près du téléphone, et pas moyen que vous fassiez un peu un effort, non !, eh bien, c'est comme ça, sourions, Paule, sourions, et marchons ! parce que je remonterai au PDD, oui, je remonterai au PDD…

Elle demande des nouvelles de Fanny, entend le mot Paris, ah! oui, c'est vrai, eh bien, c'est la vie, une garce cette vie, enfin, sourions !

Elle m'explique comme d'hab qu'elle voit sa plus jeune soeur (73 ans) 1 fois/sem, qu'elle invite l'autre (85 ans) à manger le dimanche (asperges, confit, immuable) et que celle ci vient rarement (cette soeur, célibataire, a depuis longtemps l'instinct de survie)

Elle prétend lire et que ça lui suffit (plus de tv, plus de radio bien sûr) Je lui ai apporté le livre de Ameisen "sur les épaules de darwin"qui traite des abeilles et des fourmis, qui la passionnaient. Elle jette un oeil. 100è épisode des 30000 abeilles qui ne pénètrent dans la ruche qu'après la reine comme l'expliquait si bien son père.

Oh, ça doit être bien, voyons, eh bien cette fois il a l'air imprimé correctement !

??

Oui, le dernier, c'est une honte, ils allaient à la ligne en laissant une lettre, 2 lettres en suspens, une honte, tout ça pour faire du fric, faire un gros livre avec rien, tout est comme ça maintenant, on m'a apporté des tomates l'autre jour, tu les coupes, dedans c'est tout en purée, et ils appellent ça des tomates ! enfin, c'est la vie, sourions… Tu veux pas prendre un péri , tu es sûr ? Elle finit le sien…Alors, donc, vous allez bien, c'est l'essentiel… Quelle heure il est ? On va manger, non ? (18h45, je renonce à différer) Elle se dirige vers la cuisine où m'attend la cuisse de confit obligatoire, et la boîte d'asperges réglementaire aussi, son aliment de base depuis des années. J'en profite pour vérifier le frigo, correct, elle tâte le pain que j'ai apporté…

Bizarre, ce pain, j'en ai jamais vu comme ça, enfin, on apprend à tout âge, bah, doivent bien mettre un peu de levure quand même. Suit l'histoire du four à pain de son enfance (100è épisode) et du pain qui se conservait des semaines. Bouteille de Volvic et de rosé sur la table.

Vous buvez quelle eau vous ?
……

J'ai pas compris, ça fait rien, Paule, sourions, moi je bois cette eau depuis 40 ans, elle vient de 800 mètres de profondeur etc etc… (100è épisode des tribulations de l'eau de volvic) Je vais en prendre un peu, avec une goutte de rosé pour le goût, avec le rouge c'est pas bon. Oh mon père faisait un de ces rosés, c'était qqchose (100è épisode du vin de son père) Eh bien, tu me racontes rien ?

Je lave les poêles, sors la cuisse de canard de sa gangue de graisse, les asperges, les haricots de leurs boîtes, commence à préparer.

Tu devrais pas mettre la graisse là, bien cuit, hein, ah, tu fais les haricots au micro ondes ? suffisait de les mettre à la poêle, et pourquoi tu  mets la puissance à 300 ? Moi je change jamais la puissance, seulement la durée, enfin, c'est comme ça, mais je reconnais, pour une fois c'est une belle invention ! quoique ce four (elle montre la cuisinière) il y était quand on a acheté la maison, très bonne construction cette maison, figure toi avec même un robinet dans les toilettes (100è épisode de la bonne affaire, robinet compris, de l'achat à un couple marié qui divorça dès la maison construite) Bon, donc vous allez bien, et Yan, il a un enfant, non ? Comment il s'appelle, Christophe, je crois ?

Raphaël

Comment ?

Ra-pha-el

Ah oui, pourquoi Christophe ? Dieu seul le sait, enfin, c'est la vie, cette gaaaarce de vie…

Man tu n'entends vraiment plus rien !

Pas compris 

Je répète et déclenche l'orage. Canne en l'air, invocation des proches décédés, eh bien qu'est ce que j'ai fait au bon dieu, c'est un scandale ! mon propre fils qui me dit ça, jamais personne ne m'a fait ces reproches, les étrangers, c'est bizarre quand même, pour eux j'entends, un peu moins bien, bien sûr je n'ai plus 20 ans ! eh oui, vous verrez, vous verrez, on en reparlera…

Seule solution, s'éloigner, ça se calme tout seul, au prix de 4/5 demandes consécutives pour savoir si je veux du jambon cru en entrée.

Ben moi j'ai pas faim, je dépense rien, et puis je n'ai plus 20 ans, je vais peut être juste en manger une tranche, tiens, que ça qui me fait envie…

Elle va manger sa tranche (100è épisode de la tranche trop fine, ils se moquent du monde avec ces feuilles de papier) 3 asperges, 1/2 cuisse, cuiller de haricots, effectivement bien assez à son âge. De l'eau et l'inamovible goutte de rosé mais rien d'inquiétant question alcool.

Pendant le repas, radotage permanent qui revient en boucle sur l'eau, le pain, les légumes d'avant, le livre imprimé, sa soif d'apprendre auprès de son père qui connaissait presque tout, et pourquoi je n'ai pas pris de jambon cru, hélas ce ne sont pas des tranches, mais des chiffons, je laisse dire, elle n'arrête pas…

Le lave vaisselle n'a jamais été autorisé ici, donc vaisselle à la main, que je fais et qu'elle tient à essuyer.

Puis, rituel du scrabble, préférable à une "conversation" impossible, et seul moyen de couper court aux monologues désenchantés sur tous les détails décadents de la vie quotidienne.

2 parties s'il vous plait, et… elle gagne la seconde malgré certains barbarismes défendus mordicus. Elle prend beaucoup de temps, je fais des mots croisés pour patienter.

Je vais me coucher épuisé, elle m'a forcé à regarder quelques uns des tableaux qu'elle peignait parfois et que j'ai toujours vus, a reparlé de l'excellence de sa maison, demandé  des nouvelles de Christophe, célébré avec un air de défi le stilnox (oh! 10 mg c'est presque rien, hein) qu'elle prend depuis 50 ans, même s'il n'existe que depuis 20, a proposé la tournée des tombes pour le lendemain, fait plusieurs allers retours ds le hall en tapant sur la canne vigoureusement et en répétant je remonterai au PDD, au PDD, et m'a demandé une dizaine de fois si je ne voulais pas quelquechose de chaud, les 2 dernières quand j'avais déjà éteint, naufragé sous les couvertures…

samedi 1 mars 2014

Allez vous faire voir chez les Grecs




                   Cette expression un peu vulgaire deviendra obsolète maintenant que sont fermés les centres de santé de la sécurité sociale grecque , lesquels essayaient tant bien que mal de soigner la population la plus pauvre du pays, en extension constante. La menace couvait depuis longtemps, et plus particulièrement depuis Décembre 2013, après la grève des médecins de ces centres.  

                 Et donc les médecins de ces centres se retrouvent à la rue, et les patients les plus démunis n'ont plus le choix qu'entre les cabinets privés pour eux inabordables, les hôpitaux complètement débordés, et les consultations organisées sur les trottoirs en actes de résistance par ces praticiens récemment devenus SCF (sans cabinet fixe). La "médecine du coeur"comme les restaus du même nom. Compter bien sûr une dizaine d'heures pour simplement vous "faire voir" par un professionnel dans ces salles de soin improvisées...

               La crise est en effet telle que le gouvernement grec a licencié 5500 médecins qui travaillaient dans les centres de la sécurité sociale. Le but étant de colmater à la hussarde les voies d'eau de secteurs déficitaires, austérité maximale pour continuer d'espérer des prêts bancaires…. Car évidemment plus vous êtes pauvres, plus vous avez besoin qu'on vous prête, et moins les banques sont disposées à prêter, dura lex en économie libérale.

             Ceci montre une fois de plus s'il en était besoin que le domaine de la santé n'est en aucune manière protégé des défaillances les plus graves et que les décisions politiques se font selon des impératifs politiciens et comptables qui se fichent comme d'une guigne des besoins des peuples gouvernés.

             Si Galien, qui disait "le meilleur médecin est aussi philosophe", trouverait peut être dans la philosophie quelques biais pour atténuer sa peine, Hippocrate est en train de se retourner dans sa tombe, j'en fais le serment...

Médecin grec nourri du précepte de Galien

mercredi 26 février 2014

Notes de lecture


           Pas mal de livres lus ces derniers mois surtout des romans sans avoir déniché de pépite, même si "L'intensité secrète de la vie quotidienne" de William Nicholson se lit avec plaisir  et intérêt.








               L'auteur propose un regard plein d'empathie et d'humour sur une douzaine de personnages de la bourgeoisie contemporaine du Sud de l'Angleterre, dont les problématiques pourtant nous parlent car elles ont quelque chose d'universel. On peut par son approche lucide étonnament douce, au prix d'un effort humble d'attention à l'autre, les comprendre avec indulgence au lieu de hâtivement les juger.

              Je jette maintenant des regards en coin au pavé qui m'attend, à cause de ses 1000 pages, un roman somptueux m'a-t-on dit: "Dans la grande nuit des temps" de Antonio Muñoz Molina. Sujet d'une future note ?


            Mais c'est un livre d'un autre genre, à la fois scientifique et poétique, qui m'a récemment enthousiasmé. "Sur les épaules de Darwin, je t'offrirai des spectacles admirables"de Jean Claude Ameisen, responsable d'une émission hebdomadaire de même nom (sur les épaules de Darwin) sur France Inter. 




               Un talent considérable de ce médecin et biologiste pour nous aider à découvrir les beautés secrètes de l'univers, depuis l'infiniment petit, lieu de récentes découvertes stupéfiantes sur les comportements, les raisonnements (oui !) ou même les émotions (si si!) des abeilles et des fourmis, jusqu'à l'infiniment grand des comètes et du système solaire, un parcours scientifique intelligemment vulgarisé, des références parlantes aux grands poètes/penseurs de l'histoire, des liens inattendus mais concrets entre la musique et les mathématiques, l'observation de perfections géométriques décelables dans un flocon de neige, une alvéole dans une ruche, comme dans les mouvements des planètes, etc… 

            Une entreprise tendant à nous faire cesser enfin d'envisager notre terre comme centrée sur l'homme et à son service, presqu'aussi salutaire pour le futur que la révolution copernicienne après les siècles obtus qui juraient sous la houlette des religions que notre système solaire était lui géocentré. 

dimanche 26 janvier 2014

Twitt(weil)er



            Eh bien on en aura eu pour notre argent (certes en diminution, mais bon…) avec le vaudeville présidentiel depuis le début de l'année ! Espérons que cela soit terminé après le bref communiqué téléphonique annonçant la séparation d'avec la première dame, qui n'était pas la première, loin s'en faut d'ailleurs, on le savait déjà. Monsieur n'a pas osé le twitt, même si l'annonce ne devait pas dépasser les 150 caractères permis sur Twitter. Il s'est sans doute souvenu que sa désormais ex compagne s'était elle même  fourvoyée dès le début du mandat avec un twitt maladroit. Mais donc il l'a fait. 

              Une étape de plus susceptible de ravir les féministes, quand on pense au nombre de maitresses qui attendent pendant des années et parfois toute leur vie que leur grand amour, marié à une autre, choisisse une bonne fois de justifier les promesses tant de fois susurrées sur l'oreiller. Mais oui il n'y a que toi, tu le sais, mais tu comprends, je ne peux pas lui dire maintenant, ce serait trop cruel. Laisse moi un peu de temps, je te promets que… Que quoi ? ben que je vais procrastiner pendant cent sept ans,  non, j'rigooole !, j'attends l'occasion, c'est tout, restons dignes, "nous" devons patienter.

               Ainsi cette fois, tous ceux qui prétendent que notre président est toujours un peu hésitant, du genre "mou", à ménager la chèvre et le chou, à naviguer entre deux eaux sans définir un cap précis, ils en sont pour leurs frais (en augmentation constante vous aurez remarqué). Comme les méchants, qui lui trouvaient une allure peu sexy courante au marché de Rungis, sont obligés de la mettre en veilleuse, en constatant que la dernière conquête a comme les autres une certaine classe, avec peut être en plus un sourire bien plus vrai et une pétillante douceur. La silhouette du héros qui peine à ne pas être franchement rondouillarde cacherait-elle un joujou extra qui fait crac boum hue ? On va jaser longtemps dans les couloirs de l'assemblée et les cuisines de l'Elysée.

           Bref, il ne manquerait plus maintenant que la crise s'essouffle et que la courbe du chômage s'inverse, et de mal aimé record dans les sondages, il pourrait d'un moment à l'autre devenir bien plus que le chouchou de ces dames. La technique du judoka, en quelque sorte, se servir des forces contraires et des quolibets adverses pour les retourner contre eux. On commence déjà à lire qu'il a "pas mal géré cette affaire personnelle

            N'empêche, la suivante ne va pas comme qui rigole prendre la place laissée vacante. Tu n'y penses pas, François, t'as vu les rideaux qu'elle a choisis ? Une horreur, et puis cette coiffeuse à la con dans la chambre, oh!… et cette couette ridicule sur le lit ! Pas question, j'ai autre chose à faire que les soldes au BHV pour aller changer tout ça. Non, tu as fait un grand pas, les copines t'en sont reconnaissantes, même si Closer t'a un peu aidé, bon, on  pourra se voir un peu plus tranquillement, et même Ségolène ne viendra plus en rasant les murs, je m'entends pas mal avec tes enfants, en plus, tout ça suffit à mon bonheur…

            Pas sûr que cela suffise à celui des français, m'enfin après la fille cachée du sphynx, la saga amoureuse et cynique du jogger "balla"  précédent, ils pourront au moins dire "on n'est toujours pas bien payés, mais qu'est-ce qu'on rigole !"



Bonus: le dessin percutant de Willem



mardi 14 janvier 2014

Les bancs de la fac (46-50)


46.

En cours:
La séméiologie doit cerrrrner le symptôme. Exemple la douleur, ne lui laisser aucune chance : localisation, irradiation, horaire d'apparition, signes associés, et surtout natuuuuure: piqûre, brûlure, serrement, poids, torsion, douleur sourde, paroxysme, etc…

Travaux pratiques: Julien D, externe:

Observation n°3, Mr V…, 54 ans

- Que vous arrive-t-il ?

- J'ai mal au ventre…

- Où exactement ?

- Là, indique une main large couvrant l'abdomen

- Depuis longtemps ?

- Un paquet…

- Quel type de douleur ? Ca pique, ça brûle, ça pèse ?

- Ca fait mal…

- Plus précis, c'est un poids, un étau, un éclair, une pointe ?

- Comme une douleur…






47.

De garde, un Dimanche, le Dr Schweitzer, interne 1è année:

- Madame, un examen gynécologique s'impose…

- Euh!… Docteur… C’est que…j'ai mes affaires…

- Mais pas de problème, madame, laissez-les dans le couloir, à l'entrée…








48.

On disait de Rémi qu'il était dans la lune

Sa lune avait des taches blanches et noires, comme des touches de piano…

En 5è année, il a quitté la faculté,

Devenu musicien…





49.

Valérie ne comprend toujours pas la biochimie.

Bernard pense avoir réussi, il travaille avec elle depuis 21h, il est 2h du matin…

Ne pige guère mieux que moi, j'aurais pas cru, pense-t-elle…

Il a la trique depuis un bon moment, à 2h du matin, je peux rester dormir ?

Le canapé du salon, si tu veux, mais il n'est pas terrible…

Tamtam le chien lui aussi doit s'incliner,

Se couche en rond sur le tapis, et grogne…



50

     Alex assure sa première garde de nuit en neuro, reanimation. Il n’est qu’en 4è année, et pour  les gardes on demande d’être en 5è année, mais la pénurie de volontaires permet cette fausse indulgence…

       Avant toute chose, trouver le chariot des dossiers… Personne à l’horizon, mais des bruits de conversation proviennent de l’office…

    -   On va sans doute encore bien rigo… euh, bonsoir docteur, vous prendrez un café ?

       Il est 21h…L’infirmière, et les deux aide soignants sont en pause…

mercredi 1 janvier 2014

2014, c'est du propre...


          Meilleurs voeux à tous, et pour commencer 2014, bien se laver la tête de tout le négatif…

You wash it, you wash it, you wash it. You rinse. You smell... hum ! It smells like a flower ! (Elie Kakou)