Lac de Pradeilles (Pyrénées Orientales)

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Ce blog comme une promenade entre amis… On pourra donc lire ou écrire, admirer la nature, ramasser des cèpes ou des morilles , pêcher à la mouche, jouer au poker, parler médecine, littérature, actualité,ou même de tout et de rien comme le font des amis en fin d'une belle journée de randonnée...

vendredi 2 avril 2010

Tristesse…

       Je ne pensais pas écrire si vite un nouveau billet sur ce blog, mais… sur France info ce matin, l'annonce du suicide d'un anesthésiste de 31 ans, suite au décès par sa faute d'un bébé de 7 mois en bloc opératoire…
     Comme est terrible l'erreur médicale… Tout médecin sait qu'elle est possible à tout moment de sa carrière, il se doit donc d'avoir en permanence sa vigilance au maximum; il sait aussi hélas puisqu'il est homme que malgré toute sa conscience professionnelle, il n'est pas à l'abri, et ses patients non plus…
     L'erreur médicale n'est pas toujours mortelle, n'est pas souvent le fait d'un médecin consciencieux, mais quand elle est l'une et l'autre, un second drame comme ici s'ajoute parfois au premier… Comment puis je prétendre que ce médecin probablement était consciencieux ? Je peux seulement dire en effet qu'il était un homme n'ayant pas supporté d'être responsable de la mort d'un enfant...  Combien de fois me suis je demandé comment supporter une horreur de ce genre, si par malheur… ? Serions nous, médecins, comme les membres d'un commando chargé d'une mission ultra pointue à qui on confie une ampoule de cyanure comme seule échappatoire si la mission tourne mal ? L'épée de Damocles est bien là, durant toute notre carrière, aussi menaçante à la fin qu'au début de celle ci, puisqu'après de longues années d'exercice, l'"expérience " ne nous donne le plus souvent qu'une fausse sécurité.
     Non, nous ne faisons pas partie d'une caste qui s'auto-protège, comme l'insinuent souvent ceux qui traquent nos erreurs, nous avons en général une conscience aigüe de nos responsabilités, nous avons peur en silence, chaque jour, peur de détruire ou d'abimer une vie sur une erreur, et de détruire ou gâcher la notre, par voie de conséquence, avec ou sans suicide. Bien plus que le poids des consultations, ou les exigences de nos patients, ou les contraintes administratives, c'est cette obsession constante, cette exigence muette de sentinelle pour une vigilance de tous les instants, qui rend ce métier usant…

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