Lac de Pradeilles (Pyrénées Orientales)

Bienvenue

Ce blog comme une promenade entre amis… On pourra donc lire ou écrire, admirer la nature, ramasser des cèpes ou des morilles , pêcher à la mouche, jouer au poker, parler médecine, littérature, actualité,ou même de tout et de rien comme le font des amis en fin d'une belle journée de randonnée...

vendredi 30 avril 2010

J'ai oublié de vous dire…

           Euh! Le vrai titre est J'ai oublié de te dire , un film de Laurent Vinas-Raymond sur la maladie d'Alzheimer…
          On y voit nombre de lieux dans les PO, Collioure, Céret, Taillet, etc… et même le lac de Pradeilles en photo sur ce blog. Hélas la lumière que sont venus chercher dans notre région tant de peintres (Jaume Valdes personnage principal (Omar Sharif) est lui même un vieil artiste peintre) se trouve à mon avis fort maltraitée dans de nombreux plans, et la beauté naturelle des sites m'a semblé bien mal exploitée…  
          L'histoire reste touchante, pour qui comme moi d'une part doit soigner quotidiennement des naufragés de la mémoire, et d'autre part a cotoyé et cotoye dans sa famille proche des victimes de cette effrayante maladie… Le début des troubles est en particulier bien rendu, quand la personne sent confusément s'installer son handicap, joue le jeu de l'espoir, et reste persuadée qu'elle aura conscience du point de non retour, se promettant de savoir ce jour là avec dignité mettre un terme à la déchéance, ce qui pourtant n'arrive  jamais… Le monde médical n'est pas montré à son avantage, sans qu'on puisse reprocher ce fait à l'auteur du film, quand on sait combien il est difficile de se résigner à voir une personne aimée irrémédiablement s'enliser quels que soient l'empathie dont on fait preuve et les traitements qu'on s'acharne à tenter.
          Les acteurs principaux sont crédibles, le scenario correct, la "catalanité" parfois forcée, quelques personnages secondaires n'apportent pas grand chose, et la lumière, donc, est souvent très approximative (équipe lumière ? assistant cameraman ? étalonneur au labo ? je n'ai pas la compétence pour juger) pour un film sensible bien qu'un peu maladroit.

jeudi 29 avril 2010

De Pekin à Buillac

                 Dix jours de congés passent vite. Même si un volcan islandais change vos plans à la dernière minute… Certes, vous ne partez pas comme prévu depuis des mois découvrir Pekin et Shangaï, ni l'armée enterrée de Xi'an et la Grande Muraille, pas question non plus de choisir une autre destination nécessitant l'avion, ou le train maintenant bondé… Mais vous reste l'auto, et après tout, flaner sur la côte d'azur au printemps reste une idée charmante…
                Vous rendez visite à votre fille étudiante à Montpellier, vous vous faites inviter le jour suivant à Avignon chez des amis de toujours, puis vous poussez jusqu'à Cassis…





Calanque de Port Miou






                    Dormez sur la presqu'ile de Giens, 15mn de bateau vous mèneront le lendemain à l'île de Porquerolles.




                    Au retour, faites halte au Lavandou, et comparez ensuite avec Port Cros, c'est beaucoup plus loin, au moins 25mn de traversée !!


Le village

La pointe du Cognet

                        Le soir si vous avez exploré ces îles à pied vous appécierez la daube de poulpe ou l'aïoli, j'en suis certain, et une nouvelle journée vous permettra une visite à Saint Tropez, juste pour vous remettre en mémoire ce petit port mythique, enfin des escales à Aix et Saint Remy de Provence vous ramèneront auprès de vos amis avignonnais.

                     Lesquels auront le temps de vous faire découvrir un peintre étonnant nommé Cy Twombly  (dont je me demande encore ce qui m'attire dans cette œuvre à la fois primitive et cérébrale, chargée de gribouillis mais aussi de références psychanalytiques et mythologiques), et de vous emmener à Arles contempler les résultats de 20 ans de fouilles archéologiques dans le fleuve Rhône, dont cette tête magnifique de César.


                            Alors, et Buillac dans tout ça ?
                           
                       C'est pourtant simple, il vous reste 2 journées, et la seule chose qui vous chagrinait (à peine) dans votre projet de voyage en Chine était que la période prévue correspondait probablement à celle que les morilles choisissent d'habitude pour se montrer…
                             Le bénéfice secondaire que vous retirez du caprice naturel islandais est donc évident… Cap sur le pays de Sault, où ma foi les paysages ne sont pas forcément décevants…

                   




Même quand vous changez la focale au point de vous rapprocher très près du sol…





samedi 17 avril 2010

Dites 23…

                    Décidément, j'ai beau vouloir me promener le nez en l'air, ce ne sont pas les pollens qui me font éternuer, mais les annonces ayant un rapport avec mon activité professionnelle…
                    Vite fait, car je ne voudrais pas être ennuyeux, après les grèves ( comment ça fait grève un médecin ? ça fait grève un seul jour habituellement, donc soit vous bossez 2 fois plus mardi si vous avez fermé lundi, soit il y a "urgence", et vous bossez malgré la grève, non ?) après les timides incitations syndicales à encaisser 1€ hors la loi, le président lui même annonce que la consultation pétrifiée à 22€ depuis le…1/7/2007 atteindra 23€ le … 1/1/2011.

                   Tous mes patients m'ont demandé chacun plusieurs fois depuis 2007 à combien nous étions augmentés "puisqu'on en parle à la télé". Et chaque fois "qu'on en parlait à la télé", même s'ils payaient la même somme, ils retenaient que les honoraires avaient été valorisés… formidable, non? Exemple de l'effet d'annonce:
On annonce, et il ne se passe rien, mais l'annonce est suffisante pour faire croire qu'elle est suivie d'effet… Quand on veut réformer les retraites on sort des chiffres au bon moment, quand on veut figer les honoraires on discute dans le vide autant de fois que nécessaire, si possible devant les journalistes, et on finit par dire oui… mais pour l'an prochain, n'est ce pas? Soyez gentils, tous en rang par trois, je ne veux voir qu'une tête …
Allez, respirons plutôt un peu d'air pur...
Première sortie pour chercher des morilles, mais rien, seulement quelques morillons et quelques verpes de Bohême (combien ? euh! 22 je crois, pas terrible, l'année prochaine faut que j'en trouve au moins 23…)

Morillons


                                                                                                  Verpes







mercredi 14 avril 2010

Abyssal

                 Avez vous remarqué comme le timing est précis ? Alors que le gouvernement va s'attaquer à son projet de bouleversement des retraites, le terrain de l'opinion publique est aussitôt préparé: http://www.france-info.com/france-societe-2010-04-13-vers-un-deficit-abyssal-des-regimes-de-retraite-429462-9-12.html

                 Je ne vais pas me lancer dans une discussion de café du commerce, juste dire qu'il ne semble plus exister de limites à la régression des "acquis". Vivre plus vieux qu'en 19xx = travailler plus longtemps, ça semble logique, même si bien sûr on produit xx fois plus de richesses qu'en 19xx…Il faudra bientôt revoir à la baisse la durée des congés payés, sinon notre compétitivité risque d'en souffrir…
               Pas de touche "partager" sur ma calculette…
                1968 est au rebut, cap sur 1936…
               Car ceux qui arrivent maintenant à l'âge de la retraite sont les mêmes qui écoutaient les radios pirates en 1966 comme dans le film "Good morning England" d'hier soir sur Canal +, où les potaches du bateau Radio Rock  réjouissaient les auditeurs et choquaient les bien-pensants en répétant le mot" fuck"sur des riffs de guitare à l'antenne… Le bateau pirate a coulé dans la mer du Nord, relativement profonde, mais de ses cales se sont quand même échappés des centaines d'alevins-radios-pirates, quant à nous, des profondeurs abyssales où nous sommes entrainés, seul le mot "fuck" en transgression dérisoire remontera sans doute des bulles de la noyade…

samedi 10 avril 2010

La tueuse

Un film sur le poker, vu Vendredi 9 avril sur Arte. Le synopsis, d'après Manuel Bevand, connu comme joueur de poker professionnel sous le nom de ManuB:
      

Mathilde est trentenaire, sans emploi malgré son diplôme d’infirmière. Elle découvre le poker au moment où elle tombe enceinte. Son surnom, « La Tueuse », elle le doit à quelques premiers succès écrasants dans un cercle de jeu, qui lui rendent temporairement service sur le plan financier. Mais voilà… Mathilde devient accro, et sa vie  bascule. Un film sur l’exaltation du jeu, menant à l’addiction : on y découvre l'ambiguité du Texas Hold’em, machine à rêves, sécréteur d’adrénaline, drogue dure.
         Le film est encore visible sur le site d'Arte jusqu'au 16 ou 17 avril


          On n'échappe pas au ressort dramatique j'allais dire "obligatoire" quand on parle poker, à savoir l'addiction…

dimanche 4 avril 2010

Oeuf

A quelques jours d'intervalle, Laure Manaudou et Marie Josée Pérec ont donné naissance à leur premier bébé. Si Laure (23 ans) est une maman plus précoce que Marie Josée (41 ans), je vois des similitudes entre ces 2 grandes championnes, qui ont osé s'affranchir du qu'en dira-t-on, des contraintes féroces du sport de haut niveau, et de leur rôle exposé de porte drapeau (cocorico !) , qui ont su mépriser les commérages des médias, sortir de leurs couloirs, même en perdant un peu… la ligne (de piste ou d'eau) et s'ouvrir à une vie de femmes. De tout cœur bravo et bonne chance à Manon et Nolan.

Manon
Nolan

vendredi 2 avril 2010

Tristesse…

       Je ne pensais pas écrire si vite un nouveau billet sur ce blog, mais… sur France info ce matin, l'annonce du suicide d'un anesthésiste de 31 ans, suite au décès par sa faute d'un bébé de 7 mois en bloc opératoire…
     Comme est terrible l'erreur médicale… Tout médecin sait qu'elle est possible à tout moment de sa carrière, il se doit donc d'avoir en permanence sa vigilance au maximum; il sait aussi hélas puisqu'il est homme que malgré toute sa conscience professionnelle, il n'est pas à l'abri, et ses patients non plus…
     L'erreur médicale n'est pas toujours mortelle, n'est pas souvent le fait d'un médecin consciencieux, mais quand elle est l'une et l'autre, un second drame comme ici s'ajoute parfois au premier… Comment puis je prétendre que ce médecin probablement était consciencieux ? Je peux seulement dire en effet qu'il était un homme n'ayant pas supporté d'être responsable de la mort d'un enfant...  Combien de fois me suis je demandé comment supporter une horreur de ce genre, si par malheur… ? Serions nous, médecins, comme les membres d'un commando chargé d'une mission ultra pointue à qui on confie une ampoule de cyanure comme seule échappatoire si la mission tourne mal ? L'épée de Damocles est bien là, durant toute notre carrière, aussi menaçante à la fin qu'au début de celle ci, puisqu'après de longues années d'exercice, l'"expérience " ne nous donne le plus souvent qu'une fausse sécurité.
     Non, nous ne faisons pas partie d'une caste qui s'auto-protège, comme l'insinuent souvent ceux qui traquent nos erreurs, nous avons en général une conscience aigüe de nos responsabilités, nous avons peur en silence, chaque jour, peur de détruire ou d'abimer une vie sur une erreur, et de détruire ou gâcher la notre, par voie de conséquence, avec ou sans suicide. Bien plus que le poids des consultations, ou les exigences de nos patients, ou les contraintes administratives, c'est cette obsession constante, cette exigence muette de sentinelle pour une vigilance de tous les instants, qui rend ce métier usant…

jeudi 1 avril 2010

Poisson d'Avril

 Bonjour,

           Comme indiqué dans le message de bienvenue, cet espace sera prétexte à expressions diverses sur des sujets divers. Le massif du Carlit dans les Pyrénées Orientales abrite beaucoup de merveilles et nous essayerons d'en partager certaines, depuis sa parure de lacs d'altitude où les truites sauvages sont des bijoux de glace, jusqu'aux petits cèpes blottis aux pieds des pins… Mais nous visiterons aussi d'autres endroits de charme. Disons que le pic du Carlit restera notre phare.

          Depuis le temps que j'arpente des lieux qui m'aident à m'évader d'un métier prenant, l'envie m'est venue de partager les émotions que suscite la nature splendide de mon département. Je m'aperçois qu'il est difficile de commencer un blog, vous ne me connaissez pas plus que je ne connais ceux qui vont me rendre visite, je parlais d'écriture dans mon en tête de bienvenue, de littérature, c'est un autre passe temps, mis en veilleuse depuis quelques années, le Carlit et ses lacs sont encore sous la neige au printemps, mon premier billet sera donc une "nouvelle", autrement dit un texte court qui pourra intéresser (ou pas…) ceux qui aiment la lecture. Enfant, déjà, les truites fario dans leur robe constellée d'étincelles me fascinaient, même si je me contentais alors de pêcher les ruisseaux, sans connaître les lacs pyrénéens …
       Au moins un point commun avec le grand écrivain américain Jim Harrison, dont voici un court extrait d'une interview:


         Vous écrivez qu'il y a dans la pêche à la truite une «grâce» similaire à celle que l'on trouve dans l'acte d'amour. Qu'est-ce à dire?

      JH: C'est l'intensité de l'activité qui apporte la grâce. Quand on fait l'amour à une femme que l'on aime, rien ne peut interférer avec la conscience qu'on a de ce qu'on est en train de faire, même si ce désir n'est là que pour des raisons biologiques. De même, l'amour de la pêche a une explication purement biologique, comme ramasser des champignons. Mais au bout d'un moment, une intensité similaire peut apparaître: quand vous faites l'amour, vous ne pensez qu'à ce que vous faites; et quand vous pêchez, c'est la même chose. Moi, je pêche à la mouche depuis l'âge de cinq ans. Ça crée une certaine intensité.