Lac de Pradeilles (Pyrénées Orientales)

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Ce blog comme une promenade entre amis… On pourra donc lire ou écrire, admirer la nature, ramasser des cèpes ou des morilles , pêcher à la mouche, jouer au poker, parler médecine, littérature, actualité,ou même de tout et de rien comme le font des amis en fin d'une belle journée de randonnée...

jeudi 23 mars 2017

Père et impair


   Pas vraiment passionné par les romans que j’ai lus depuis quelques mois, je me suis tourné cette fois vers une histoire vraie, celle que raconte Eric Fottorino avec beaucoup d’émotion et une grande justesse de ton dans « Questions à mon père », que je recommande chaudement.



         Fottorino, ancien directeur du journal Le Monde, retrouve tardivement son géniteur et finit par retisser des liens fil à fil avec celui dont il ne savait rien ni ne voulait rien savoir, persuadé depuis l’enfance avoir été, comme il est hélas courant et banal,  abandonné par celui-ci. Choyé par son beau-père qui l’avait reconnu et lui avait donné son nom, il n’avait d’ailleurs jamais ressenti le manque de son père biologique, et même lui porter un intérêt aurait été une sorte de trahison vis à vis de celui qui l’avait élevé avec amour.

        Quand cette « trahison » devint vide de sens à la  mort (tragique) du père en charge de sa jeunesse, des approches méfiantes, timides et espacées,  ont commencé. Et sans compter que l’« abandon » relevait d’une situation bien plus complexe que prévu, Eric découvrit chez son père des racines profondes dans un terreau juif dont il savait bien peu de choses. Sa curiosité grandit tandis que bourgeonnait progressivement l’affection pour un homme cultivé, d’une grande humanité, accoucheur brillant adoré de ses patientes mais souvent jalousé et/ou boycotté par ses pairs pour le fait d’être juif.

     Une excellente critique était proposée par Bernard Pivot au moment de la parution de cet ouvrage.

   
     Lorsqu’on prend de l’âge, que le père soit encore là ou non, son image surgit peut être plus souvent. Dans la jeunesse, le père est un référent positif ou négatif selon qu’on se construit en identification ou en opposition. On peut l’aimer, l’admirer, le détester ou l’ignorer. Plus tard, on n’a plus besoin de son image pour se construire, mais dans notre propre ouvrage on voit souvent à l’improviste des reflets qui parfois nous plaisent et d’autres fois nous rebutent, mais font écho au père. Tel goût, telle manie, telle attitude, tel comportement, indique avec plus ou moins de netteté la filiation. Et ce qui est vrai pour le  père l’est parfois pour les grand parents et au delà. 

     Pour avoir eu des rapports assez conflictuels avec le mien, dans mon enfance aimant mais peu ouvert et très sévère, inapte à guider et se contentant d’interdire, j’étais très inquiet quand l’amour de ma vie m’a dit très vite après notre rencontre être déjà  maman d’un petit garçon de 6 ans. Je me jetai à l’eau dans ce nouveau rôle de père, mais dans une situation toute autre que celle décrite par Eric Fottorino puisque Yan a toujours vu son père biologique, les week-ends et une partie des vacances, partage entre deux familles qu’il voulait aimer de la même façon, mais très déstabilisant pour lui à chaque changement de lieu, d’autant qu’à son grand dam, ses deux pères n’avaient guère d’atomes crochus. 

     Maurice Maman, le père d’Eric, explique à son fils dans le livre pour tenter d’extirper ses restes de culpabilité, qu’on peut bien aimer deux pères. C’est sans doute vrai, mais pas pour autant facile. J’avais souvent l’impression que notre garçon tanguait comme un ludion entre les deux images paternelles, choisissant l’une ou l’autre selon les moments… ou selon les impairs que nous commettions. Je me souviens encore d’une soirée d’été où un ami maladroit m’avait confié en riant désagréablement la réflexion de notre pré-ado que j’avais grondé pour je ne sais quoi « j’en ai rien à faire, c’est pas mon père… » J’avais mis des semaines à m’en remettre… Et j’avais aussi vu l’ombre de mon père à moi dans ma façon stupide de tancer un adolescent devant témoins.

     Oui, choisir un père, ne pas exclure, ne pas « trahir » l’autre, est une tâche difficile, et de plus en plus souvent proposée aux enfants en ces temps de familles recomposées. L’important reste tout de même qu’il existe ou qu’ils existent, pour ne pas avoir à constater comme dans cette nouvelle qu’il est « Trop tard ».


samedi 4 mars 2017

Off limits


          Billet d'humeur aujourd'hui après le refus de l'ASCPA, qui prétend chercher des adoptants pour ce petit chiot femelle, 7 mois actuellement, récupérée par l'association quand elle avait 4 mois…

  




          Notre  Raphaël de 7 ans se faisait une joie de jouer avec "Lucie" quand il vient chez nous, et de s'en occuper pendant nos absences, hélas ses grands parents, qui, promis, n'avaient pas commis l'erreur de  rendre visite aux chiens en fauteuil roulant, ont été jugés inaptes, pour avoir dépassé la limite d'âge selon l'ASCPA !!

         Je vous joins le commentaire que j'ai fait sur leur page facebook, bien sûr effacé immédiatement par eux… Je comprends hélas mieux pourquoi ce chiot sympa n'a toujours  pas été  adopté après 3 mois, il semble que les abus de pouvoir ne se voient pas seulement dans le  domaine politique…









dimanche 26 février 2017

Essaie encore…



           L’ambiance est tellement frelatée dans cette perspective d’élection présidentielle que je dois un peu me forcer pour faire un simple billet sur ce blog à vocation récréative… On ne peut pas ouvrir un journal ou lire un article du web sans être submergé par les propos commentés des différents candidats du « top chef » électoral…

           Et pourquoi untel et unetelle ont triché pour des centaines de milliers d’euros mais restent droits dans leurs bottes (dont certaines font un bruit… de bottes) quant à leur prétention à devenir président(e) du pays et restent en tête des sondages, tête haute et regard clair. Pourquoi tel autre va s’associer avec celui dont il disait pis que pendre il y a peu de temps. Pourquoi ces deux là n’ont aucune chance de s’entendre alors qu’ils prétendent avoir plein de choses en commun (des choses, pas forcément des idées néanmoins)… Un régal pour les journalistes enfin libérés des déprimantes analyses à proposer sur les migrants (toujours plus nombreux), les terroristes (toujours à l’affût d’un carnage possible)  ou l’attitude du nouveau « m’as-tu-vu » américain (toujours  plus caricaturale)…

          J’essaye de faire comme mon petit Raphaël, plongé du matin au soir et hélas un peu trop dans les aventures de Schtroumpfs ou de la Guerre des Etoiles, c’est à dire me distraire, chic, y a le tournoi des 6 nations de rugby… Raphaël tu ne voudrais pas regarder les matchs avec moi ? Tu ferais plaisir à tes papys ! Non ? Tu préfères attendre que l’équipe de France gagne ? Je comprends, mais ça risque de prendre un moment… Et quand on voit la mine de Guy Noves dans le  bus à l’arrivée au stade de Dublin, on sait que lui aussi l’a compris.

           Ce tehnicien compétent doit savoir ce qui manque encore pour que l’EDF redevienne vraiment compétitive et pas seulement un groupe valeureux à qui on dise « good game » en fin de match. Mais quand il fait sa tête d’angoissé, c’est qu’il est perplexe sur la façon d’obtenir enfin les résultats qu’il escompte. Il reconnait que son équipe « stagne », et même si sa légimité n’est pas remise en cause, l’état de grâce dont il bénéficie ne durera pas éternellement. La stagnation est plus dûe à l’élévation générale du niveau (sauf l’Italie ?) qu’à une absence de progrès. Car les progrès existent, incontestables, mais on sent bien que la partition parfaite n’est pas encore intégrée. Quand la défense est intraitable, l’attaque est mal construite, quand l’attaque commence à scintiller, la discipline défensive est à revoir, ou les maladresses provoquent des couacs… Le mal du rugby français est profond, avec des couches superposées de tissus lésés. 

            Le mal du pays de France l’est tout autant, à bien plus grande échelle et s’il y a consensus temporaire dans le microcosme sportif, difficile d’en espérer autant à l’échelle du pays.  J’en viens à me demander si le « top chef » actuel tant décrié qui renonce à briguer un second mandat ne sera pas regretté un jour, comme Obama est déjà en passe de l'être outre Atlantique…


            Bien sûr vous pouvez rire, ou bien faire comme moi, il fait beau, le temps des plaisirs simples est là, celui des fluettes et délicieuses asperges sauvages, dont j’ai déjà parlé dans ce billet .

jeudi 12 janvier 2017

Au bas mot



          Certes la prestance, l’intellligence, l’humour, l’empathie, l’intégrité, en un mot la classe, ne sont peut être pas suffisants pour faire un bon président. Mais à l’évidence Barack Obama était pourvu de ces qualités, et ceci semble-t-il beaucoup plus que son successeur. 

        C’étaient en tout cas des points positifs et reconnus  de tous, non négligeables pour un des hommes les plus photographiés, interviewés, commentés, de la planète. Je ne suis pas qualifié pour analyser le bilan de ce président fort sympathique, mais beaucoup de « spécialistes » le déclarent mitigé.

        Dix éléments marquants sont relevés sur cette page

        Depuis mon petit pays qui ne peut plus voir en peinture le sien, de président, je relève:

- un combat magnifique pour l’Obamacare, l’équivalent de notre securité sociale, qui a diminué de moitié le nombre de gens menacés de se trouver à la rue pour un  accident de santé. Hélas j’ai bien peur que ce beau projet soit enterré par son successeur.

- un rétablissement financier réel des USA en forte crise en 2008 dans ce domaine pour sa 1ere élection

- le rétablissement de relations « normales » avec Cuba ostracisé durant tant d’années

         Pour d’autres points on sent bien que nombre de lobbies d’intérêt l’ont empêché de faire mieux:

- dans sa lutte contre la pauvreté.  Si le nombre de déshérités n’a pas diminué durant ses présidences, il n’a pas non plus augmenté. Mais je ne suis pas sûr que la communauté noire ait réellement profité de sa présence au pouvoir.

- dans sa gestion des guerres du moyen orient, un tel sac de noeuds que je ne commenterai pas

- surtout dans sa lutte pourtant constante contre le port d’armes dans son pays. Les Américains semblent aussi bornés avec les fusils que les Espagnols avec la corrida…

    Dans ces trois domaines, hélas, le mieux risque de se faire attendre une fois Obama parti…

    Car évidemmment il part, faute de pouvoir se représenter, et son influence n’a pas été suffisante pour guider au succès celle qu’il avait adoubée… La faute aussi à un système électoral inepte…


    Et ce départ après huit années sans scandale et sans magouilles laissera je pense progressivement de la nostalgie… et des regrets… Au bas mot

samedi 17 décembre 2016

Yes we Cam



       Un petit jeu de mot simple et efficace, à l’image de son auteur le navigateur Jean Le Cam qui participe à cette régate planétaire ahurissante qu’est le Vendée Globe cette année avec sa succession quasi ininterrompue de tempêtes dans les mers australes, avec des vents de 40/50 noeuds que ce vieux loup de mer qualifie sans insister de « soutenus ».

       Je ne sais pas si mon maladroit baptême de l’eau que je vous avais conté dans « Majorquine » (voir le libellé voile sur ce blog si certains n'ont pas encore eu l'occasion d'en rigoler…) y est pour quelquechose, mais je suis fasciné par ce tour du monde. Je ne rêve évidemment pas pour autant de faire un challenge parfaitement impossible pour l’individu lambda, et les sommes gigantesques qui sponsorisent ces entreprises ne me le rendent pas par ailleurs si sympathique, mais c’est bien une « épreuve » dans tous les sens du terme, qu’un skipper a d’ailleurs qualifiée d’ « inhumaine », et dans laquelle les participants se trouvent sans cesse incités à dépasser ce qu’ils croient être leurs limites. 

      Avoir moi-même vécu une douzaine d’heures sur un petit voilier l’inconfort épuisant d’une mer formée et d’un vent pour moi « soutenu » (pardon maître Le Cam), dont le geste simple sur terre d’exonération et ses dommages collatéraux (bleus partout et le glauque mal de mer), me fait halluciner à imaginer la même chose puissance dix en intensité et en durée. La gestion du sommeil en tranches inférieures à l’heure par ces marins reste pour moi un  mystère inaccessible tout comme la capacité à grimper au mât sur un bateau qui tangue et roule ou à manipuler des voiles pesantes et matosser du matériel dans des creux de six mètres…

      Reste l’appréciation des prévisions météo et le routage, accessibles eux aux milliers de participants de la Virtual Reggata, un art essentiel aussi à la réussite pour les concurrents de la vraie course qui ne sont pas dans leur canapé…



... mais cet aspect vient bien après les « fondamentaux », à savoir les qualités de résistance physique hors du commun que tous semblent posséder. Regardez les vacations, ils en bavent des ronds de casquette et sourient à la caméra en évoquant « leur chance d’être là ».



     On comprend que le dernier arrivé aux Sables d’Olonne soit fêté au même titre que le premier, l’exploit est bien de terminer ce tour du monde, actuellement plus de 10 000kms les séparent !! mais les deux se verront probablement déceler par le médecin de la course cette particularité cachée faisant d’eux des extra-terrestres…

    Une petite video à suivre (zappez la pub au début) avec quelques séquences allant crescendo, mises bout à bout par « le roi Jean » (surnom de Jean Le Cam), et qui lui font dire simplement « ça fait un peu peur, mais c’est beau ». Puisque vous le dites, Mr Jean !




Images tempête à bord de Finistère Mer Vent... par VendeeGlobeTV

dimanche 20 novembre 2016

Du mieux

France 23 Australie 25

         Sans aller jusqu’à dire comme Sylvain  Marconnet que « pendant 4 ans sous l’ère Saint André le spectateur s’est emmerdé » (mais en le  pensant), on  doit constater qu’avec Guy Noves le jeu de l’équipe de France est nettement plus festif. Même la première mi-temps de France Australie qui a tant déçu ce perfectionniste a montré plus de jeu qu’au moins 4 matches réunis de l’ère précédente. Noves aime l’attaque, veut ses 3/4 libérés, inspirés et audacieux comme avec son Toulouse au meilleur niveau. 

        L’adage « le rugby commence devant » reste évidemment valable: pour que la cavalerie puisse s’élancer, il faut que le ballon ait  été auparavant gagné. Sauf exceptions, toutes les équipes de haut niveau ont suffisamment de savoir faire pour ne pas être constamment dominées dans les mêlées et les touches. Et une mêlée surpuissante ou des sauteurs exceptionnnels suffisent rarement de nos jours à priver complètement l’adversaire de munitions. 

        C’est à mon sens quand le ballon se trouve au sol et qu’il se forme une mêlée spontanée (ruck) que les écarts maintenant se font, car la phase de jeu exige une grande vitesse d’exécution,  une solidité  à toute épreuve, une précision absolue, toutes choses nécessaires pour « gratter » la  balle sans se faire pénaliser. Cela conduit en parallèle les attaquants à tenter de plus en plus les « offloads », transmettre le ballon après avoir été  plaqué mais avant de se retrouver au sol. Ces  gestes bien  mieux maitrisés par les treizistes, popularisés au début par un Sonny Bill Williams, justement issu du rugby à treize, sont la marque de fabrique des All Blacks, qui enrhument maintes fois leurs  opposants avec des passes acrobatiques qui déclenchent des applaudissements dans les stades du monde entier.

        Les rucks et les passes  après contact sont les points délicats à travailler encore et encore car c’est là que s’exprimera le plus le « skill » (la compétence) des équipes de classe mondiale. Ainsi, et c’est très encourageant, 26 offloads réussis par les français contre 8 aux australiens…A condition toutefois de ne pas oublier les fondamentaux, ex le 4 contre 2 négligé par Spedding (par ailleurs impressionnant d’énergie), ou le drop raté de Lopez, presque face aux poteaux, dont la principale difficulté semblait d’être tenté à la dernière seconde du match.

       Dominer les éléments le plus pointus sans oublier les bases, c’est le prix de l’excellence. Me revient à ce sujet  l’épanchement pleural que j’avais décelé en 5è année  de médecine par mon travail basique de tâcheron, épanchement cette fois  « oublié » par le  chef  de  service, un cardiologue bardé de diplômes…

Edit du 27/11:


France 19-All Blacks 24
     Inutile de faire un nouveau billet le titre du précédent reste adapté, sur la copie corrigée on mettra des "bien" à peu près partout sauf  dans la finition.

      Et face aux maitres néo zelandais l'attitude de Brice Dulin l'est aussi (adaptée): sourire pour le jeu retrouvé de l'équipe de France, bravo à la maitrise de l'adversaire qui en trois éclairs, mais sans génie particulier, s'est contenté de montrer avec un brin de condescendance "qui est le patron". Dura lex. 

      Mais le tournoi des VI nations en progrès dans l'hémisphère Nord  cet hiver risque d'être intéressant…



jeudi 10 novembre 2016

No comment

Sais pas qui c'est

Mais ça c'est Geluck