Lac de Pradeilles (Pyrénées Orientales)

Bienvenue

Ce blog comme une promenade entre amis… On pourra donc lire ou écrire, admirer la nature, ramasser des cèpes ou des morilles , pêcher à la mouche, jouer au poker, parler médecine, littérature, actualité,ou même de tout et de rien comme le font des amis en fin d'une belle journée de randonnée...

vendredi 15 juillet 2016

Plus rien à dire

             
Le massacre des innocents-Le Tintoret




              Je crois que je n'ai plus rien à dire. Un camion loué dans l'unique but de faucher une foule, son conducteur qui tire au hasard d'une main sur tout ce qui bouge tout en écrasant les piétons de l'autre main sur son volant. Après les mitraillages en plein concert, en plein aéroport, comme dans les bureaux d'un journal, les massacres mis en scène, les bombes humaines, les têtes coupées, les viols de masse, cette logique de l'horreur absolue fait de chacun de nous  une victime potentielle de  ces psychopathes délirants et nous enlève la sensation simple de faire partie de l'espèce humaine.

                Il faut bien continuer à vivre, à regarder des cyclistes grimper le mont Ventoux, des gens jouer au foot, les goëlands surfer sur la tramontane, les syndicats protester contre la loi travail, les tomates pousser, les jeunes beautés choisir un maillot de bain en solde, ma fille arriver au 6è mois de grossesse, les dorades entrer dans l'étang, mon petit fils essayer de faire rebondir 10 fois une balle de ping pong sur sa raquette. Mais leur dire quoi à tous ? Que la vie reste belle ? Que la cause de ces fous furieux est perdue d'avance ? Que le monde va retomber sur ses pieds ? Que Call of duty reste un jeu video ? 

              Pour ma part je ne sais plus, je préfère me taire, et tant pis si mon blog s'endort lentement. Pour l'instant j'ai perdu jusqu'à l'envie de parler ou d'écrire…

dimanche 19 juin 2016

Good game !...


            ... Peuvent dire de nouveau les remarquables Anglais, capables d’un spectaculaire  redressement après leur piteuse coupe du monde, un grand chelem en  tournoi des 6 nations cet hiver, 2 victoires en tournée en Australie de bonne facture, comme les Blacks toujours aussi dominateurs et maitres de leur sujet, face aux Gallois, malgré le départ de plusieurs joueurs majeurs. 

          Les Irlandais peuvent le dire aussi, ils ont frôlé la réussite complète sur 2 tests matches face aux Springboks, mais après une première victoire et une confortable avance dans le second  match se sont faits rattraper dans les dernières 20 mn de ce dernier par des adversaires subitement capables de mettre l’accélérateur à fond.

          Comme l’ASM Clermont dans un scenario qui se répète à l’infini s’est encore fait doubler dans la dernière ligne droite de la prolongation de sa 1/2 finale face au Racing (33-34 !). Cette fois encore pourtant, seuls quelques mauvais esprits ironiseront sur leur incapacité à franchir les dernières marches après avoir fait la course  en tête toute  l’année, tant le match était beau à regarder.

       Good game enfin peut dire Toulon qui a retrouvé sa maitrise face à la  nouvelle broyeuse du top 14 qu’était en train  de devenir Montpellier,  dans un match un ton en  dessous de l’autre flamboyante demie finale mais pas déplaisant.


       Je n’arrive pas à faire un pronostic pour la finale, j’espère juste qu’on ne verra pas des chocs aussi violents que celui qui a séché le pourtant monstrueux all black Nonu hier. A force de collisions plein fer entre mammouths de plus d’un quintal  lancés à vitesse maximale, on risque d’avoir de « vilains vieux » comme disait mon oncle en son temps intime d’une équipe de l’ASM déjà respectée sur tous les terrains, présente en finale 12 fois depuis 1935, et… une seule fois championne de France !


jeudi 2 juin 2016

L’Euro est arrivé (ou Zorro ?)



        Un modèle d’équilibre et de bon sens une fois de plus chez ce joueur exemplaire qu’était Lilian Thuram footballeur dans cette interview à la veille  du championnat d’Europe  du ballon. 
       
        Le contexte est pourtant suffisamment délicat avec l’organisation d’une compétition internationale dans un  pays encore en état d’urgence, occasion pour faire se creuser les méninges à tous les fous furieux rêvant de faire un carnage médiatisé à échelle mondiale. Il faut encore que des grandes gueules de service genre Cantona insinuent le venin de leurs accusations de racisme dans la réflexion et les débats sur la meilleure équipe sélectionnable compte  tenu des inévitables blessures, et, donc, de certains évènements d’autre nature. Benzema y va de son couplet, au moins lui possède-t-il à défaut de jugeotte une raison de râler puisée dans sa mise à  l’écart.

      Cette mise à l’écart est certes une punition, et depuis l’école élémentaire les punis se rangent en 2 groupes: le premier, souvent fort réduit, admet la punition et reconnait les erreurs commises l’ayant provoquée; le second, souvent nettement plus fourni, trouve toutes sortes de raisons extérieures à cette punition dans le seul but de dédouaner sa responsabilité. Le député « harceleur » explique ainsi être sujet à des manoeuvres politiques comme Benzema explique là aussi que des pressions de même nature, donc politiques, ont conduit à le boycotter.  Exit pour l’un le fait de pincer les fesses d’accortes collègues à la moindre occasion, pour l’autre le fait de participer peu ou prou à un chantage minable au détriment d’un  équipier.

     M’enfin quel est le rôle des journalistes derrière tout ça ? Le moindre propos capturé par des paparazzi qui se fichent que  telle ou telle petite phrase soit  susurrée ou non dans une sphère privée doit suffire pour faire le « buzz » et faire gonfler les ventes. C’est bien à mon sens dans les médias que l’indécence « élémentaire » de certains individus enfle sans mesure sous leur loupe grossissante. Combien de fois un gosse propose comme première réponse quand on l’interroge sur sa punition « la maitresse ne m’aime pas » ? avant que si on creuse un peu avec lui il accepte de reconsidérer son affirmation. Imaginez un journaliste à côté: trop tard, « la maitresse ne l’aime pas » sera sa Une du lendemain.

   Alors comme sur les forums d’internet il faut faire appel à  des modérateurs, et en l’occurence Mr Thuram joue ici parfaitement ce rôle. Des fois ça fait du bien d’entendre un footeux aussi mesuré et intelligent.


 Pour une fois je vais me permettre, puisqu’il est encore et toujours question de racisme, cette autocitation 





mardi 3 mai 2016

Elles sont sorties

         Mes amies les morilles bien sûr.

         Je ne vais pas vous en faire des tonnes, vous avez l'habitude maintenant. Sachez juste que cette année, nous nous  sommes bien amusés.

          Quelques jours suivis dans le pays de Sault fin Avril, il faut roder un peu bien sûr, disons 1h30 le matin


Petit repas, petite sieste-lecture, et rebelote 2h l'après midi



Ceci chaque jour, je vous épargne les photos quotidiennes, on fait ses coins en  tournant, on change chaque fois, on y revient. Plutôt sympa, non ?

Et puis après un break, on décide d'ignorer la tramontane, et de monter plus haut puisque Mai est arrivé, un endroit où ce vent diabolique ne pénètre presque pas, et ma foi le résultat de la sortie ponctuelle est loin d'être désagréable, tout étant varié (blondes, petites esculentae, morilles coniques, morillons)


Bon, maintenant faut les sécher correctement, avec un  minimum de pertes, et tenir compte que les gourmands de plus en plus intéressés attendent que j'assure aux fourneaux dans un délai raisonnable …


jeudi 14 avril 2016

Souvenir, souvenir





               Ce n'est plus la saison, et plus grave malheureusement nous avons pratiquement renoncé à la quête qui nous a enchantés quelques années, celle des truffes "sauvages", donc  permises, la faute à cette sécheresse répétée sur 3 ans qui a stérilisé dans notre région  le mycélium de nombre de truffières ne bénéficiant pas d'arrosage programmé par l'homme.

              Je dois donc me contenter de souvenirs, quand d'autres semblent avoir encore la chance de  pouvoir caver quelques merveilles, comme le montre cette excellente petite video, où tout y est sauf l'extraordinaire odeur qui embaume nos doigts quand ils prélèvent de la  terre immédiatement au dessus  du fruit convoité...



vendredi 1 avril 2016

Détour en cuisine





        C’est après avoir écouté les entretiens avec Jim Harrison que je vous ai conseillés dans mon dernier billet que me vient l’idée de mettre mon grain de  sel en papotant dans la cuisine.

         Jim H était c’est bien  connu un gastronome, ou plutôt un gourmand capable d’excès de table que beaucoup de bonnes fourchettes n’oseraient envisager. Douze douzaines d’huitres englouties à Cancale, dix neuf plats honorés dans un banquet du XVIII è reconstitué chez son ami Gérard Oberlé, avec lequel il aimait sillonner la France des bonnes tables, ce n’est pas pour rien qu’il avait du diabète, de  l’hypertension et souffrait de crises de goutte spectaculaires. 

         Bien incapable de le suivre sur ce terrain (et sur bien d’autres hélas) je note toutefois qu’il a appris très jeune qu’il n’y avait grosso modo que 3 cuisines valables dans le monde, la française, l’italienne et l’asiatique. Bien sûr des exceptions notables rendent ce jugement un peu abrupt: qui ne se régalerait pas d’un couscous de graine parfaite avec épaule d’agneau confite de 12h ou d’une vraie paella marinera aux fruits de mer, deux  exemples  parmi d’autres… Mais globalement on n’est pas loin de la vérité. Même si les 3 ont bien quelques petits défauts pour les pinailleurs: la cuisine asiatique ferait trop de fritures, l’italienne utiliserait un peu trop volontiers les pâtes et  les fromages, la française serait parfois trop compliquée/sophistiquée.

         Cette dernière critique trouve un écho chez moi dans la mesure où ma chère compagne ne met les pieds dans  la  cuisine que si, ayant égaré ses clés (évènement terriblement fréquent), elle est obligée de fouiller la maison dans ses moindres recoins, y compris, donc, la  cuisine, pour les retrouver. Prélever un simple yaourt dans le frigo peut en effet parfaitement suffire dans son cas pour  étourdiment substituer au-dit yaourt un trousseau de clés si elle téléphone en même temps. 

         Je n’ai donc pas sur ce point la chance de Jim Harrison  qui attribuait la longévité de son  couple depuis son mariage à l’âge de 23 ans au fait d’adorer cuisiner en commun avec son épouse. Et trouver, seul, des idées de plats  fait toucher du doigt les difficultés de générations de femmes au foyer obligées de confectionner des repas chaque jour sans trop se répéter. Quand je regarde autour de moi, la génération de mes enfants côté féminin s’est à l’évidence libérée en masse de ce type de contrainte, mais la mienne, de génération, trouve encore quelques veinards dont la femme cuisine régulièrement, on est sans doute le précurseur qu’on mérite d’être …

          C’est certainement donc par manque d’imagination quotidienne  que je suis plutôt adepte des plats longtemps mitonnés qui sont même parfois meilleurs quand ils sont réchauffés, ce que je m’empresse donc de faire le lendemain, type ragoûts, daubes, gratins, etc… Ceux qu’on peut « oublier » sur un feu doux sans risque de catastrophe. Et par paresse bien sûr, comme faisaient déjà nos grands mères à la campagne, qui laissaient, finaudes, ronronner leurs faitouts au coin  de l’âtre, ces grandes marmites où se servaient les hommes après les travaux agricoles ou les journées de chasse, quelle que soit l’heure de retour à la ferme et quelle que soit la quantité nécessaire, suffisait de compléter par une bouteille de vin, une miche de pain, une  pomme ou du fromage.

         Manque d’idées, certes mais pas seulement: c’est aussi par nostalgie de ces fumets si particuliers qu’on regrette de ne plus trouver facilement d’auberge proposant au randonneur ce type de plats mijotés rustiques et tellement délicieux parce que faits avec les légumes du potager et la viande d’une étable nourrie à l’herbe ou d’une  basse cour gavée de grains.

         Dans les gites de montagne on vient faire le plein une fois par semaine chez le grossiste Métro local où les souris d’agneau sont précuites et sous blister. Réclamer de manger des truites ou une friture du torrent qui cascade sous la salle du restaurant, ou des cèpes de la forêt d’en face provoque un demi sourire poli et un léger haussement d’épaules. Vous vous trompez d’époque cher monsieur, et puis comme l’a dit le médecin de Big Jim à son patient, si vous vous rabattez sur l’entrecôte et les frites avec une bouteille de vin (notre plat du jour, euh, de tous les jours…), il faudra marcher au moins 2 heures demain pour compenser.

         C’est pourtant bien l’inverse qui fait sens, marcher 2 ou 4 heures pour le plaisir, cueillir des morilles ou des cèpes et obtenir au retour avec ces délices une succulente recette de grand mère servie dans  une  assiette épaisse, pas sur ces plats mornes et rectangulaires où zigzague autour de 3 tomates anémiques un filet tremblant de vinaigre balsamique en signature de fade modernité. Tant que ce n’est pas l’été, dont la chaleur nous cantonne, parfois pour le plaisir aussi soyons honnêtes, aux salades et aux fruits, éventuellement quelques grillades, laissons leur chance à nos fricots, guère sophistiqués et pourtant pas si répandus dans le monde, hormis à la rigueur toutes les variantes de notre pot au feu.

        Qu’on puisse dire, sans forfanterie, comme Jim H s’est entendu répondre, un jour qu’il demandait où on mangeait le mieux, dans le  Kansas: « eh bien, ici, chez soi »

dimanche 27 mars 2016

Salut grand ours brun !




Un vieil ami est parti, lui aussi... Article du Monde

           Pour ceux qui seraient intéressés et aussi parce que je m'aperçois que les non abonnés n'ont peut être pas accès à l'article, voici l'intégrale de 5 entretiens avec Jim Harrison sur France Culture, (2006).