Lac de Pradeilles (Pyrénées Orientales)

Bienvenue

Ce blog comme une promenade entre amis… On pourra donc lire ou écrire, admirer la nature, ramasser des cèpes ou des morilles , pêcher à la mouche, jouer au poker, parler médecine, littérature, actualité,ou même de tout et de rien comme le font des amis en fin d'une belle journée de randonnée...

lundi 10 octobre 2016

Solaire

C'était hier le 9/10/16 à 11h23, par une très belle journée ensoleillée.

Il s'appelle Solal. Son poids on s'en fiche mais tout le monde demande, alors il fait 3 kilos…


Et mon petit copain Raphaël va pouvoir jouer au grand avec lui !

jeudi 6 octobre 2016

Sur Face-de-bouc, je suis une chèvre…



       Fait pas beau, averses et orages prévus toute la journée, voiture chez le garagiste, donc conditions réunies pour un petit billet inutile.

        Le sujet  du jour: ce drôle de truc qu’est Facebook. Je m’y suis inscrit pour une  seule raison: avoir  des nouvelles de certains amis qui ne répondent jamais au téléphone ni aux mails et bizarrement sont beaucoup plus prolixes sur ce « réseau ». S’est greffé ensuite un  moyen pratique de signaler à ceux avec lesquels je suis « ami » sur ledit réseau  les billets de mon blog d’un seul clic.

        Mes amis facebook sont en ce qui me concerne aussi des amis, ou du moins des connaissances appréciées, dans la vraie vie. En gros donc 30 à 40 personnes car on en oublie sans doute un  paquet dont on ignore qu’ils sont aussi dans cette assemblée virtuelle. C’est simple, on localise un individu, on envoye une invitation, qui est acceptée ou non, et basta.

       A peu près une fois par semaine, je reçois une invitation de quelqu’un  que je ne connais ni d’Eve ni des dents. C’est à chaque fois une dame plutôt jeune, ± jolie, qui dit habiter Trifouilly les oies ou Saint Leonard  la balayette, et présente seulement quelques photos d’elle sur son mur personnel. Pourquoi moi? Mystère et hasard… Je décline l’invitation et c’est tout. « Sans doute des professionnelles en quête de client » me dis-je et je n’y pense plus.

       La dernière en date a fini par m’intriguer. Je reconnais un peu honteux que c’est surtout parce qu’il s’agit cette fois d’un véritable « avion de chasse », expression certes un peu macho mais qui m’amuse pour indiquer une vraie beauté. Comme les autres fois, une curiosité basique me fait jeter un  oeil sur son mur. La dame prétend habiter Los Angeles. Exit l’hypothèse de la professionnelle assez naïve pour me confondre avec DSK et espérer me voir prendre le premier vol pour une séance tarifée sur la côte Ouest  des USA.

       Je doute que mes yeux verts qui m’ont valu dans le  passé plus de succès féminins que ma masse musculaire soient très visibles sur  la photo de mon profil, d’autant que j’atteins  l’âge où les regards des dames sont un peu plus attirés par la poche du veston que par la couleur des yeux. Bref, je demande naïvement autour de moi pourquoi ce genre d’« invitation » sur facebook.

       Je vous laisse le temps de me rire au nez…

       Bon, réponse majoritaire: il y a sur facebook des gens qui collectionnent les amis. Plus ils en ont plus ils sont contents. Certains en ont des dizaines de milliers. 


       Ok, ça sert à quoi ? Ben, à se faire connaitre, à vendre, par ex des artistes leurs oeuvres, des mannequins leurs photos, des commerçants leurs produits, plus ils ont d’amis, meilleure sera la diffusion et donc seront leurs affaires. Soit, retour sur le mur de Melle Avion. 4 ou 5 photos d’elle, 5 amis affichés… Wow, ça va diffuser dur ! Certes hier elle n’en avait que 4 (non, non, c’est pas moi qui ai fait le 5è, langues de vipères)

      Il y a un début à tout, faut bien commencer un jour, me direz vous, peut être, alors  quoi ? Melle Avion recalée dans les agences de mannequins tente sa chance sur facebook ? Ben elles ont pas bon goût  les agences ! Allez, je vais laisser une semaine cette « invitation » en stand by, pour retourner voir la progression du nombre d’amis de la dame, qui devrait être exponentielle si vous avez raison… 

       - Ouais, ouais, on dit ça… pour revoir sa photo, surtout, non ? 

    Qui a osé ? Un clic et sera supprimé(e) de ma liste d’amis, et pis fétout !

Mais non chérie, bien sûr que c'est une blague ! 

Edit du lendemain:

       Ben vous avez faux, avec la théorie des collectionneurs, et je m'en doutais ! comme prévu suis retourné ce matin compter le nombre d'amis amassés par Melle Avion depuis 24H. Tiens, l'invitation en stand by avait disparu, plus fort, plus de compte pour Melle Avion… J'ai aussi jeté un oeil sur les comptes des 5 amis prétendus de la belle… qui eux existent encore, mais sur lesquels elle n'apparait plus non plus.

    Il s'agit donc probablement d'une tentative de Fishing, que je connaissais avec les mails et dont j'avais parlé dans ce billet

    Ce qui reste mystérieux est ce qu'en attendent exactement les escrocs sur facebook, où l'intérêt semble moins évident qu'avec les mails ? Sans doute la méthode est elle plus lente et plus insidieuse. On a le temps, on crée des échanges, progressivement peut être une complicité virtuelle, avant de se glisser dans des informations plus sensibles. Que les plus jeunes d'entre vous, pour lesquels Facebook ressemble à une grande famille, au sein de laquelle on dévoile parfois de son intimité, n'oublient pas qu'il s'agit aussi d'un jeu de marionnettes…

     





mardi 4 octobre 2016

BD

          
            Sous le libellé « littérature », oui m’sieurs dames, car celles dont je vais vous parler m’ont marqué plus que la plupart des bouquins lus cet été qui ne m’ont guère incité à écrire un billet sur eux.

       


          Une trilogie hilarante d’abord, Les vieux fourneaux , par Paul Cauuet (non il n'y a pas de faute) et Wilfrid Lupano, ou les aventures épicées de trois retraités amis d’enfance, ex-militants plutôt anarchistes dans leur jeunesse, et encore pétillants de malice et bourrés d’énergie. Fous rires assurés. Dessins très précis.




            J’ai découvert ensuite Guy Delisle qui conte avec une très grande simplicité des séjours effectués par lui même en Corée du Nord (Pyongyang) et en Birmanie (Chroniques birmanes). Il capte parfaitement et de façon tout à fait naturelle l’atmosphère sournoisement étouffante qui règne dans ces pays mal connus et fermés sur eux mêmes, avec un dessin économe étonnament efficace.





         Enfin je vous conseille les 4 tomes de Blast de Manu Larcenet : lui c’est tout un monde qu’il vous propose, entre cauchemar, hallucinations et discours très cohérent, à la fois effrayant, parfois glauque, avec des moments surprenants de poésie ou de tendresse comme des pépites dans les immondices, dans un scenario très construit et une conclusion qui réussit à surprendre le lecteur qui croyait son parcours parfaitement balisé. Une utilisation incroyable du noir et du sombre dans des dessins de toute beauté souvent très impressionnants.




lundi 12 septembre 2016

Sherpasig




         J’ai eu la chance de faire connaissance avec Henri Sigayret il y a une vingtaine d’années, grâce à mon ami et associé Jean Paul, qui était son voisin. Jean Paul était et reste passionné par la randonnée en montagne, et avait tout de suite accroché avec Henri, au long passé d’alpiniste. J’ai fait de même, quand  pour moi les efforts en montagne permettent  seulement de pêcher une truite en lac d’altitude ou de cueillir quelques beaux cèpes.

         Henri n’est certes pas un alpiniste (et un himalayiste) comme les autres. Quand je l’ai connu, il  était rentré en France avec sa femme sherpa Danzi et leur fils Sonam après un accident cardiaque à haute altitude. Sherpa est le nom d’une ethnie nepalaise et non pas comme on le croit souvent celui d’un métier (porteur) même si bcp de sherpas vivent en l’exerçant. 
        Danzi, petite femme musclée très souriante, était émerveillée par notre monde, depuis l’eau courante jusqu’à l’ovni qu’était pour elle un four à micro-ondes. Née dans un village très pauvre de l’Himalaya (Pangboche), elle a peiné à s’adapter, et Henri a décidé de retourner au Nepal, à Kathmandou puisque malgré ses grandes qualités athlétiques la prudence après l’ infarctus subi lui interdisait désormais les séjours prolongés à ces altitudes. Il y est resté 20 ans.

     Sherpasig est un panorama de sa vie jusqu’à aujourd’hui. 

     Une enfance catalane (il est né à Banyuls dels aspres), un déménagement de ses parents à Grenoble, fondateur autant que ses rêveries d’élève dissipé, de ses goûts pour les montagnes si proches. Une passion pour la chasse aux chamois, lesquels, comme on dit pour les cèpes, ne se trouvent pas sur le parvis de l’église de Collioure. 
     Des éléments qui vont le conduire à s’enhardir dans des courses en montagne de plus en plus difficiles, jusqu’à se voir proposer des expéditions dans l’Himalaya mythique. Se considérant comme « invité », ce dilettante surdoué s’est ainsi retrouvé membre de la 2è expédition française ayant vaincu l’Annapurna après celle dirigée par Herzog. Le début d’une reconnaissance du milieu montagnard alpin et d’un battage médiatique pour lequel l’homme avait bien peu de goût. La gloire, l’utilisation tortueuse que pouvaient en faire les journalistes et les politiques, ne l’intéressait pas, au point que ces derniers tout comme ses pairs ont commencé sans doute à juger qu’il crachait dans la soupe et se sont méfiés chaque jour un peu plus de ce « révolutionnaire ». 
          Traquant les faux semblants, les miroirs aux alouettes, ce dernier aggrava son cas en prenant conscience de l’extrême misère du pays qui pour d’autres était terrain de jeu, ou prétexte à revendiquer un bouddhisme de pacotille épatant le bourgeois. Il se contenta désormais de quelques expéditions pour explorer des voies inconnues et/ou très difficiles d’accès, tout en s’investissant de plus en plus après sa rencontre avec Danzi dans l’aide concrète au village de sa belle famille (par ex électrifié par ses soins… et sa bourse en partie), faisant profiter Pangboche de ses connaissances professionnelles (il a tenu longtemps un bureau d’études de travaux publiques) 

      Les inimitiés qu’il commençait à collectionner atteignirent leur zenith quand il prit fait et cause au Nepal, et au Nepal seulement, il faut insister sur ce point, pour les maoïstes locaux, seuls capables selon lui par leur courage et leur droiture de lutter efficacement dans ce pays contre la misère et la corruption. Un paradoxe apparent pour ce grand lecteur capable de citer des pages entières de De Gaulle et admirateur de Malraux. Au point que, adversaire de nombreux politiques en place peu regardants sur les moyens, pour sa sécurité comme pour celle de sa famille, il se trouva contraint de revenir au pays, cette fois définitivement, après avoir donné à sa femme les moyens de gérer un lodge pour les touristes/randonneurs étrangers, et permis à Sonam de poursuivre des études en France.

    Lisez ce livre plein de verve et d’humour de ce monsieur attachant, sentimental, gentiment coquin parfois, très pudique sur des passages de sa vie plus délicats que certaines dalles ED (Extrêment Difficiles) comme la perte de contact avec ses 3 premiers fils, ou la mort de grands amis compagnons de cordée. Il est auteur d’une quinzaine au moins d’autres ouvrages dont de très jolies nouvelles montagnardes. 

     Cette très belle video de Christophe Raylat vous en dira un  peu plus aussi sur le personnage.


    Ceux qui s’intéressent à la politique peuvent aussi visualiser avec profit celle ci 



samedi 10 septembre 2016

Visa de courte durée



        Cette année j’ai « obtenu mon Visa » de justesse, puisque ce n’est qu’aujourd’hui que j’ai vu pour la première fois quelques expos. La chaleur écrasante m’avait tenu à l’écart du Couvent des Minimes et des autres lieux d’exposition, transformés en saunas par la foule et les 35°. La chaleur et aussi les séquelles mentales des tueries qu’a connues cette année notre pays. 

         Pas la peur que l’évènement soit la scène d’un nouveau carnage, les précautions étaient nombreuses et bien organisées, non, simplement la difficulté plus grande à voir encore et encore la souffrance des humains partout dans le monde. L’avantage dans ces conditions caniculaires serait à la rigueur de pouvoir déguiser les larmes en gouttes de sueur, larmes d’empathie ou d’impuissance ou de honte devant tant de malheurs.

        Les images de Marie Dorigny  ou de Yannis Behrakis  ou de Aris Messinis  sur les migrants sont tellement poignantes, celles de Valerio Dispuri sur le paco, la nouvelle drogue qui ravage les bidons villes l’Amérique du Sud expriment tant de désespoir et de misère…

      Comme d’habitude dans Visa, quelques reportages permettent un peu de reprendre souffle. J’ai aimé pour ne citer qu’eux celui de Claire Allard sur les techniciens du spectacle, celui de Catalina Martin-Chico sur les nomades d’Iran

      L’ensemble est comme d’habitude de grande qualité. La semaine prochaine est réservée aux scolaires, j’aimerais être mouche pour voir les expos qu’on va leur proposer, et surtout les réactions des enfants.

jeudi 18 août 2016

Burkini falso


          Ce mot qui mélange burqa et bikini serait une trouvaille amusante si le contexte n’était pas aussi tendu. La pression de l’actualité nous force une fois de plus à nous exprimer à ce sujet en évitant des débats interminables où la mauvaise foi le dispute aux calculs politiciens.

          Pour ma part le problème d’interdire ou non cet ovni ne me semble pas prioritaire. Si quelqu’un souhaite lézarder sur la plage en combinaison de ski, grand bien lui fasse. Le casque intégral, à condition d’entrouvrir la visière pourrait éviter quelques coups de soleil sur le crâne, le reste de la combinaison pouvant faire office de sudisette pour éliminer quelques bourrelets disgracieux. Le skieur plagiste qui n’aurait pas conscience de la relative absurdité de sa tenue ne reviendrait pas forcément à un vêtement plus adapté sous l’effet d’une interdiction. Je vois bien l’effet de la peur chez nos concitoyens, après les  innovations djihadistes récentes,  devant des habits considérés comme pouvant cacher des intentions criminelles. Mais j’imagine tout de même que  placer une ceinture d’explosifs ou une kalachnikov sous un burkini ne doit pas être particulièrement discret.

          Non, l’enjeu semble ailleurs. Il s’agit d’imposer des « valeurs » et de les imposer chez nous. Que ces valeurs soient rétrogrades et bien entendu à prétexte religieux, donc sacrées du  point de vue d’une minorité fanatique (qui doit être celui de tous), n’intervient pas. Elles sont rétrogrades aux yeux d’infidèles, point. Elle sont pour eux incontournables, c’est le dieu (qui doit être celui de tous) qui les impose.

           L’histoire des hommes est jalonnées d’idées horribles présentées comme lois universelles et préceptes divins.

Wikipedia nous parle par exemple des sacrifices humains: 

Un sacrifice humain est un rite religieux qui a été pratiqué dans la plupart des civilisations1 notamment au néolithique et durant l'Antiquité, le plus souvent pour s'attirer les faveurs des dieux, par exemple pour conjurer la sécheresse, ou pour que les personnages importants tels que les souverains soient accompagnés dans l'au-delà par les sacrifiés1.
Attesté en particulier en Mésoamérique, où le sacrifice par cardiectomie était pratiqué de manière très courante et parfois à très grande échelle (lors de certaines occasions exceptionnelles, les Aztèques ont sacrifié jusqu'à des milliers de personnes en quelques jours), ce type de pratique se retrouve dans d'autres civilisations comme celles de l'Antiquité méditerranéenne1, dans la Chine archaïque jusqu'à la dynastie Shang2, chez les Dogons en Afrique3 et même à l'époque contemporaine, dans le nord-est de l'Inde et dans le royaume de Dahomey4.

            Comme vous le voyez ça ne date pas d’aujourd’hui. Et ceux qui maintenant, fidèles à ces antécédents, prônent de rejoindre un autre monde, en entrainant le plus possible d’ « ennemis », pour rejoindre x femmes (vierges bien sûr) réservées pour eux sont les mêmes qui exigent de leur épouse dans ce brouillon de monde que les  rayons du soleil se heurtent comme tous les impurs regards de la plage au burkini.

             Difficile parmi ces burkinis de déterminer ceux qui sont imposés et ceux qui sont librement adoptés. Il faut bien croire que cette dernière catégorie existe, puisqu’il n’est pas rare de voir des femmes revendiquer aussi le droit de se faire exploser. Faut-il que nos sociétés  les aient à ce point dépouiillées d’identité pour qu’elles préfèrent la mort en martyr, ou une jeune vie cadenassée à double tour, dans un cachot même à l’air libre ?

             Une journaliste voilée du Gardian, Remona Aly, donne en anglais 5 raisons de porter un burkini « pas seulement pour embêter les français » (mais donc aussi pour ça, non ?)  
L’exercice de mauvaise foi est considérable, sachez pour ceux qui ne lisent pas l’anglais qu’un des avantages cités est de « diminuer la dépense en crèmes solaires et produits dépilatoires », un autre de « diversifier la libération de la femme »

            Si on arrêtait le délire ? Celui qui pense qu’un regard sur le corps ou le visage d’une femme la rend impure n’est pas un bon croyant mais un fou dangereux. Est-ce que ses parents n’ont pas fait plus que se regarder pour qu’il soit venu au monde, est-ce qu’il n’a pas regardé une possible compagne avant d’en faire son épouse, est-ce qu’il ne fait pas plus que regarder sa femme pour lui faire des enfants ? Arrêtez cette hypocrisie criminelle dans les rapports homme-femme, réintégrez la communauté des êtres humains, montrez toutes les qualités que vos peuples possèdent quand on ne leur a pas lavé  le cerveau. Protestez haut et fort contre la minorité qui vous dénature sous la chape de sa dictature archaïque et sanglante.

            Et ne laissez pas, commme je l’ai vu hier à la plage, une femme en burkini accompagnée de son mari et de deux enfants poser ses claquettes, entrer dans  l’eau jusqu’aux chevilles, garde du corps bras croisés 2 mètres en arrière, rester ainsi 3 minutes, et repartir vers le parking, les enfants pendus à ses bras pour la supplier en vain de rester un peu plus…

Burkini ? falso.





samedi 6 août 2016

On ne t’appellera pas Momo


         Dans à peu près 2 mois tu vas venir agrandir notre famille, toi petit garçon, mon second petit fils. Alors il faut bien que je refasse un billet, même si je disais récemment n’avoir plus rien à dire devant les horreurs à répétition  du monde qui va t’accueillir. Pas question de ne pas te parler, de ne pas t’expliquer au moins des bases d’une vie, de ne pas communiquer avec toi dès ton premier souffle.

            On ne t’appellera pas Momo, Mohamed n’est pas de notre culture, pas plus que Moshe, c’est tout simple à dire, quant à Maurice, pour en être plus  proche, c’est un prénom passé de mode, qui n’a guère de chances non plus d’être choisi. 

         Mais ne t’inquiète pas, quel que sera ton prénom, nous l’employerons souvent, pour te  dire qu’on t’aime, et te le montrer, pour te dire que ta maman est aussi importante que ton papa, qu’elle ne mérite pas d’être lapidée en montrant son visage, qu’elle a le droit d’entrer dans l’eau bleue avec toi vêtue d’un simple maillot de bain, que manger de la viande le vendredi ou manger du lapin ou du porc ne te rend pas impur, que ton papa n’est certes pas le saint esprit sans que cela fasse de ta mère une salope. 

        On te montrera les  merveilles de la nature et notre département en présente un riche échantillon déjà. Tu  demanderas d’où viennent ces fabuleux paysages et on te répondra qu’on n’en sait rien, mais que les hommes ont de nombreuses théories à ce sujet, certaines faisant intervenir des êtres prétendûment tout puissants, nommés dieux, d’autres non, que personne n’est vraiment d’accord, pourtant pas de raison de s’écharper à ce sujet, vois ton petit cousin Raphaël, il adore les gnocchis et pas toi sans qu’il y ait là le moindre germe de conflit. La comparaison est infantile, c’est à dessein, tu es tout de même un bébé, on ne va pas te saouler d’emblée avec les guerres de religion et la géopolitique ! Mais c’est peut être une des premières choses qu’il faudra t’expliquer, tolérer des avis et des goûts divergents, ne pas penser détenir la vérité et partant considérer les autres comme des moins que rien, qu’on peut exploiter, affamer ou massacrer. 

       J’ai employé le mot culture pour dire au début qu’on ne t’appellera pas Momo. Respecter les cultures est plus facile que respecter les croyances, ces dernières ont trop facilement envie qu’on se soumette à elles. M’enfin les cultures sont bien façonnées par des croyances, non ? Ecoute bébé, on va pas commencer avec la philo, tu n’es pas encore en maternelle dis donc! Contente toi d’être attentif aux autres autour de toi comme tu es en droit qu’on le soit à ton égard.

      Tu n’as pas  choisi ton lieu de naissance, il se trouve que tu y mangeras j’espère à ta faim et que tu auras moins de risques que  d’autres de fuir ta maison sous les bombes, quoique… Il faudra penser à cette grande chance qui t’est donnée par rapport à des millions d’autres bébés tout aussi gracieux que tu vas l’être. Il faudra qu’on t’évite autant la culpabilité que l’indifférence, et surtout, j’y reviens, que tu te sentes aimé depuis le premier jour, et puis aussi guidé, accompagné, avec une indulgence sans laxisme qui te montrera les limites à ne pas franchir comme les risques qui valent d’être pris. Car tu devras vivre avec les autres hommes, qui lorsqu’ils ne se déchirent pas peuvent constituer une chouette communauté, si si, c’est parfois possible.


      Et pour ça tu n’auras pas besoin d’un quelconque père fouettard qui exige qu’on se prosterne devant lui, qu’on obéisse à des interdits alimentaires, qu’on fasse des femmes des esclaves ou qu’on prenne les armes pour mettre à feu et à sang les partisans d’un père fouettard rival tout aussi apte à vider le cerveau de ses « fidèles » en évoquant un autre monde après le monde. Tu arriveras dans ce monde là, dont il faut tellement prendre soin, un immense jardin saccagé, mais ce sera à nous de t’en montrer les beautés toujours présentes sous les dégâts. Avec de l’attention, de l’empathie, de l’enthousiasme, de l’énergie, du respect pour la vie et encore une fois, un amour de tous les instants, pas de raison que tu ne souhaites pas participer un peu à sa restauration.

           En attendant, vivre ensemble, fixer les limites, voilà l' urgence… Je terminerai ce billet par une communication du Dr Thevenot, gynécologue Toulousain, vue sur Facebook. Cette brève date déjà de 2 ans…