Prétexte à bivouacs.
Du temps pour lire ou écrire, jouer, cueillir ou contempler…
Lac de Pradeilles (Pyrénées Orientales)
Bienvenue
Ce blog comme une promenade entre amis… On pourra donc lire ou écrire, admirer la nature, ramasser des cèpes ou des morilles , pêcher à la mouche, jouer au poker, parler médecine, littérature, actualité,ou même de tout et de rien comme le font des amis en fin d'une belle journée de randonnée...
On voit mal comment Castres pourra inquiéter un Stade Toulousain reposé, ni comment Toulon pourra enrayer le rouleau compresseur Clermontois après avoir assisté aux barrages...
Montpellier était manifestement perturbé par l'absence de 2 ou 3 joueurs clés, et a bégayé un rugby plutôt brouillon qui a dû désoler Galthié, en face Castres était sérieux et concentré, ce qui s'est révélé ennuyeusement suffisant, que de pénalités !… Le Racing s'est montré très séduisant en 1è mi temps, un bel essai, une défense irréprochable et agressive, ensuite, sans doute rassurés à tort par cette capacité à étouffer les attaques de Toulon, ils ont joué petit bras, et fini par être débordés… Et puis il faudra qu'on m'explique pourquoi on fait buter un joueur qui vient de rentrer, même nommé Wisnieski, quand Hernandez (ex-magicien d'ailleurs) a raté pour qqs cms une pénalité presqu'au même endroit 5 mn avant, et pouvait donc à priori régler sa mire aisément…
J'espère que les deux grandes équipes de notre championnat vont une fois encore se retrouver en finale, et montrer aux autres le chemin qu'il reste à parcourir… Mais bien sûr, sur un match tout est possible…
Toulouse se troue parfois brusquement sans qu'on sache bien pourquoi, Clermont déraille aussi de temps en temps quand on lui résiste assez longtemps… M'enfin la fraicheur à ce stade de compétition alliée à la maturité de ces équipes ne devraient pas nous priver du spectacle attendu…
Pour l'USAP en reconstruction ce sera pour plus tard… (3 ans ?)
Le choix de ces lectures ne relève pas pour moi d'une quête spirituelle intense, pas même du fantasme un peu naïf d'un retour à la nature, mais quand même probablement d'une attirance pour une vie plus simple et surtout moins urbaine maintenant que se profile assez concrètement le projet d'un retrait de mon parcours professionnel… J'ai depuis longtemps perçu les bienfaits d'une remise en question par la nature de nos vies citadines, de leurs décors de carton, leurs comptes d'apothicaire et leur carrousel de lumières…
Combien de fois me suis-je allégé de la tension de mon métier,"ressourcé", selon l'expression à la mode, dans la cueillette des champignons ou la pêche à la mouche, et plus généralement combien de fois me suis je vu remettre à ma minuscule place par la contemplation d'un phénomène naturel, même relativement banal ?…
La brume qui monte et s'étend avec le froid sur un lac d'altitude, le baiser sonore du gobage d'une truite, l'orage qui éclate sur l'arête granitique qu'on vient de quitter, la mer qui gronde et mord une falaise déchiquetée, ou soulève et secoue sur son dos monstrueux une coque de voilier, le vent qui vous râpe le visage, vous force à baisser la tête sur la lande, à marcher comme un automate dans les trilles des alouettes ou transforme la forêt en chevelure ébouriffée qu'il épouille bruyamment, le soleil qui vous abrutit methodiquement quand il n'y a plus la moindre ombre de pin à crochet…
Pas besoin d'aller en Sibérie ou dans le Massachussets se nourrir d'oignons sauvages pour comprendre que la vie dite civilisée n'est qu'un manège sur lequel nous sommes emportés en perdant la mémoire de ce qui fait de nous de simples êtres vivants, ni plus ni moins importants que le rouge-gorge ou la marmotte… Pas besoin, non, d'être un anarchiste résolu ou un écologiste stalinien pour comprendre que sorti des villes, l'homme moderne n'est plus qu'un albatros au sol plus ou moins maladroit… La nature vous tend un miroir dans lequel votre reflet ne possède aucun maquillage, aucune tenue de gala, et bizarrement la vie n'a plus besoin de justificatif, se moque des analyses et des constructions mentales, elle se contente d'être…
Pour revenir à ces deux livres, il est tout de même paradoxal que, aussi bien pour Thoreau que pour Tesson, ces expériences de vie solitaire, au plus près des besoins élémentaires, au bord de lacs aux hivers particulièrement rudes, aient besoin d'être communiquées aux communautés auxquelles ils prétendent tous deux vouloir échapper… Thoreau ne faisait pas mystère de ses désirs révolutionnaires (cf un autre de ses livres intitulé "La désobéissance civile"), Sylvain Tesson lui avoue plutôt faire de ce "voyage immobile"une thérapie personnelle, ce qui ne l'empêche pas d'écrire un livre, de s'auto-filmer, puis donner des interviews…
Les deux ont des prétentions culturelles et philosophiques qu'on retrouve dans la plupart des oeuvres de littérature dites de "nature writing" , comme au cinéma (Into the wild de Sean Penn )… C'est plus sur le plan émotionnel que je trouve la nature importante, pour rééquilibrer nos sensations, et comme je le disais au début de ce billet, les développements en recherche d'une spiritualité laissent un peu sur la faim, normal quand on a quelques poissons, herbes et farines de gruau pour s'alimenter, mais au moins pas sur la soif, à voir la quantité de vodka qu'on peut ingurgiter sur les bords du lac Baïkal…
De Thoreau vous n'aurez "que" le livre, disponible gratuitement en format PDF, mais le film qu'a rapporté Tesson de son ermitage contient des images superbes, qu'on peut se contenter de contempler, sans avoir forcément besoin de commentaires littéraires, même si certains sont fort réussis…
"La virginité du temps est un trésor. Le défilé des heures est plus trépidant que l'abattage des kilomètres. L'oeil ne se lasse jamais d'un spectacle de splendeur" S. Tesson
NB: je m'aperçois longtemps après cet article que la video proposée ci-dessous est parasitée par une pub de 3 mn pour le Vietnam ! je pense qu'en cliquant sur Youtube pour la voir directement elle disparait
Toujours de grandes difficultés cette année dans ma quête de morilles… Les brunes (ou coniques) poussent à plus haute altitude et un peu plus tard que les morilles rondes (communes, blondes, cendrées)…
J'ai donc décidé de rendre visite à un de mes coins dans le massif du Canigou… Cette fois je n'ai pas rencontré de nouvelle propriété privée, mais… une barrière toute neuve sur la piste signifiant cette année accès interdit "sauf aux ayants-droit ", nouvelle entrave au peu de liberté qui nous reste… Découragé à l'idée de me coltiner une heure et demie de grimpette avant d'atteindre un emplacement peut être déjà dépouillé, je me suis contenté d'une petite zone "test" connue de moi, proche du parking imposé... Je n'y ai trouvé qu'une morille comme un prétexte à élargir ma recherche plus avant, et cette insistance s'est vue modestement récompensée, j'ai pû quand même réussir une petite cueillette…
Du coup, encouragé par ce résultat, j'ai voulu pousser jusqu'au "vrai" coin, mais au bout d'une demie heure il s'est mis à pleuvoir, me forçant à rebrousser chemin car je n'avais pas cru devoir repasser chercher mon sac à dos dans la voiture…
Tout cela pour dire que si une petite amélioration s'est produite, rien de miraculeux toutefois… M'enfin nous avons aussi depuis 2 jours un autre Président, et c'est bien ce qu'ont l'air d'attendre tous les français, qui cette fois ont offert le 6 Mai du bout des doigts 2 ou 3% de bulletins en plus au nouveau candidat, une petite amélioration, sans beaucoup d'illusions pour la suite…
PS (sans jeu de mot!): entendu de nombreux oiseaux, et si le coucou, le pivert, le merle et l'épervier m'étaient familiers, j'ai regretté de ne pas savoir identifier plusieurs autres chants parfois fort mélodieux…
Au mois d'Avril quoi de mieux que déguster des oursins au bord de la mer par une belle journée ensoleillée ?
Mais une belle journée, non travaillée, sans vent, n'est pas fréquente, et les oursins, comme toutes les ressources de la Méditerranée, se raréfient, il faut aller en Espagne avec un ami qui ne craint pas d'enfiler sa combinaison de plongée malgré la tramontane, pour pouvoir encore déguster sur la plage dans une anse abritée ces petites merveilles accompagnées d'un verre de vin blanc très frais…
Les rivales des oursins pourraient être les délicieuses morilles, avec un peu de crème et un médaillon de veau "Rosée des Pyrénées" c'est un pur régal, dans la crème parfumée chantonne encore le torrent au bord duquel vous les avez cueillies, près du frêne, de l'aubépine ou du vieux pommier…
Mais elles se font bien rares elles aussi pour qui ne dispose que des jours fériés pour sa quête:
- à cause du nombre sans cesse croissant de chercheurs
- à cause de la brièveté de leur poussée et de l'exiguité de leurs domaines
Vous faites des kilomètres sur des routes tortueuses, et quand vous arrivez sur place vous tombez sur un jeune paysan qui habite sans doute à 5 minutes, lequel vous montre une vingtaine de "poupées grignotées" cueillies dans le vallon... Vous savez bien que le meilleur chercheur du coin en laissera toujours, vous gardez donc espoir… jusqu'à ce que vous réalisiez qu'au delà des 500 mètres carrés qu'il a passés au peigne fin se dresse une clôture récente et un panneau tout neuf orné d'un beau sens interdit avec deux mots cruels "propriété privée"… Alors vous marchez, vous rôdez, vous vous retrouvez pour éviter la nouvelle propriété dans des endroits où jamais aucune morille digne de ce nom n'aurait l'idée de pousser… A force de détours et de contours, qu'impose une végétation parfois touffue…
…vous débusquez bien deux ou trois bijous, alors, en chemin vers votre véhicule, vous pensez, le jour de la fête du "vrai" travail et la veille du débat princeps opposant deux candidats à la Présidence de la République, que 4 morilles en 3 heures, ma foi, est un taux de rémunération horaire des efforts finalement assez représentatif dans la France d'aujourd'hui…