Lac de Pradeilles (Pyrénées Orientales)

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Ce blog comme une promenade entre amis… On pourra donc lire ou écrire, admirer la nature, ramasser des cèpes ou des morilles , pêcher à la mouche, jouer au poker, parler médecine, littérature, actualité,ou même de tout et de rien comme le font des amis en fin d'une belle journée de randonnée...

jeudi 18 août 2016

Burkini falso


          Ce mot qui mélange burqa et bikini serait une trouvaille amusante si le contexte n’était pas aussi tendu. La pression de l’actualité nous force une fois de plus à nous exprimer à ce sujet en évitant des débats interminables où la mauvaise foi le dispute aux calculs politiciens.

          Pour ma part le problème d’interdire ou non cet ovni ne me semble pas prioritaire. Si quelqu’un souhaite lézarder sur la plage en combinaison de ski, grand bien lui fasse. Le casque intégral, à condition d’entrouvrir la visière pourrait éviter quelques coups de soleil sur le crâne, le reste de la combinaison pouvant faire office de sudisette pour éliminer quelques bourrelets disgracieux. Le skieur plagiste qui n’aurait pas conscience de la relative absurdité de sa tenue ne reviendrait pas forcément à un vêtement plus adapté sous l’effet d’une interdiction. Je vois bien l’effet de la peur chez nos concitoyens, après les  innovations djihadistes récentes,  devant des habits considérés comme pouvant cacher des intentions criminelles. Mais j’imagine tout de même que  placer une ceinture d’explosifs ou une kalachnikov sous un burkini ne doit pas être particulièrement discret.

          Non, l’enjeu semble ailleurs. Il s’agit d’imposer des « valeurs » et de les imposer chez nous. Que ces valeurs soient rétrogrades et bien entendu à prétexte religieux, donc sacrées du  point de vue d’une minorité fanatique (qui doit être celui de tous), n’intervient pas. Elles sont rétrogrades aux yeux d’infidèles, point. Elle sont pour eux incontournables, c’est le dieu (qui doit être celui de tous) qui les impose.

           L’histoire des hommes est jalonnées d’idées horribles présentées comme lois universelles et préceptes divins.

Wikipedia nous parle par exemple des sacrifices humains: 

Un sacrifice humain est un rite religieux qui a été pratiqué dans la plupart des civilisations1 notamment au néolithique et durant l'Antiquité, le plus souvent pour s'attirer les faveurs des dieux, par exemple pour conjurer la sécheresse, ou pour que les personnages importants tels que les souverains soient accompagnés dans l'au-delà par les sacrifiés1.
Attesté en particulier en Mésoamérique, où le sacrifice par cardiectomie était pratiqué de manière très courante et parfois à très grande échelle (lors de certaines occasions exceptionnelles, les Aztèques ont sacrifié jusqu'à des milliers de personnes en quelques jours), ce type de pratique se retrouve dans d'autres civilisations comme celles de l'Antiquité méditerranéenne1, dans la Chine archaïque jusqu'à la dynastie Shang2, chez les Dogons en Afrique3 et même à l'époque contemporaine, dans le nord-est de l'Inde et dans le royaume de Dahomey4.

            Comme vous le voyez ça ne date pas d’aujourd’hui. Et ceux qui maintenant, fidèles à ces antécédents, prônent de rejoindre un autre monde, en entrainant le plus possible d’ « ennemis », pour rejoindre x femmes (vierges bien sûr) réservées pour eux sont les mêmes qui exigent de leur épouse dans ce brouillon de monde que les  rayons du soleil se heurtent comme tous les impurs regards de la plage au burkini.

             Difficile parmi ces burkinis de déterminer ceux qui sont imposés et ceux qui sont librement adoptés. Il faut bien croire que cette dernière catégorie existe, puisqu’il n’est pas rare de voir des femmes revendiquer aussi le droit de se faire exploser. Faut-il que nos sociétés  les aient à ce point dépouiillées d’identité pour qu’elles préfèrent la mort en martyr, ou une jeune vie cadenassée à double tour, dans un cachot même à l’air libre ?

             Une journaliste voilée du Gardian, Remona Aly, donne en anglais 5 raisons de porter un burkini « pas seulement pour embêter les français » (mais donc aussi pour ça, non ?)  
L’exercice de mauvaise foi est considérable, sachez pour ceux qui ne lisent pas l’anglais qu’un des avantages cités est de « diminuer la dépense en crèmes solaires et produits dépilatoires », un autre de « diversifier la libération de la femme »

            Si on arrêtait le délire ? Celui qui pense qu’un regard sur le corps ou le visage d’une femme la rend impure n’est pas un bon croyant mais un fou dangereux. Est-ce que ses parents n’ont pas fait plus que se regarder pour qu’il soit venu au monde, est-ce qu’il n’a pas regardé une possible compagne avant d’en faire son épouse, est-ce qu’il ne fait pas plus que regarder sa femme pour lui faire des enfants ? Arrêtez cette hypocrisie criminelle dans les rapports homme-femme, réintégrez la communauté des êtres humains, montrez toutes les qualités que vos peuples possèdent quand on ne leur a pas lavé  le cerveau. Protestez haut et fort contre la minorité qui vous dénature sous la chape de sa dictature archaïque et sanglante.

            Et ne laissez pas, commme je l’ai vu hier à la plage, une femme en burkini accompagnée de son mari et de deux enfants poser ses claquettes, entrer dans  l’eau jusqu’aux chevilles, garde du corps bras croisés 2 mètres en arrière, rester ainsi 3 minutes, et repartir vers le parking, les enfants pendus à ses bras pour la supplier en vain de rester un peu plus…

Burkini ? falso.





samedi 6 août 2016

On ne t’appellera pas Momo


         Dans à peu près 2 mois tu vas venir agrandir notre famille, toi petit garçon, mon second petit fils. Alors il faut bien que je refasse un billet, même si je disais récemment n’avoir plus rien à dire devant les horreurs à répétition  du monde qui va t’accueillir. Pas question de ne pas te parler, de ne pas t’expliquer au moins des bases d’une vie, de ne pas communiquer avec toi dès ton premier souffle.

            On ne t’appellera pas Momo, Mohamed n’est pas de notre culture, pas plus que Moshe, c’est tout simple à dire, quant à Maurice, pour en être plus  proche, c’est un prénom passé de mode, qui n’a guère de chances non plus d’être choisi. 

         Mais ne t’inquiète pas, quel que sera ton prénom, nous l’employerons souvent, pour te  dire qu’on t’aime, et te le montrer, pour te dire que ta maman est aussi importante que ton papa, qu’elle ne mérite pas d’être lapidée en montrant son visage, qu’elle a le droit d’entrer dans l’eau bleue avec toi vêtue d’un simple maillot de bain, que manger de la viande le vendredi ou manger du lapin ou du porc ne te rend pas impur, que ton papa n’est certes pas le saint esprit sans que cela fasse de ta mère une salope. 

        On te montrera les  merveilles de la nature et notre département en présente un riche échantillon déjà. Tu  demanderas d’où viennent ces fabuleux paysages et on te répondra qu’on n’en sait rien, mais que les hommes ont de nombreuses théories à ce sujet, certaines faisant intervenir des êtres prétendûment tout puissants, nommés dieux, d’autres non, que personne n’est vraiment d’accord, pourtant pas de raison de s’écharper à ce sujet, vois ton petit cousin Raphaël, il adore les gnocchis et pas toi sans qu’il y ait là le moindre germe de conflit. La comparaison est infantile, c’est à dessein, tu es tout de même un bébé, on ne va pas te saouler d’emblée avec les guerres de religion et la géopolitique ! Mais c’est peut être une des premières choses qu’il faudra t’expliquer, tolérer des avis et des goûts divergents, ne pas penser détenir la vérité et partant considérer les autres comme des moins que rien, qu’on peut exploiter, affamer ou massacrer. 

       J’ai employé le mot culture pour dire au début qu’on ne t’appellera pas Momo. Respecter les cultures est plus facile que respecter les croyances, ces dernières ont trop facilement envie qu’on se soumette à elles. M’enfin les cultures sont bien façonnées par des croyances, non ? Ecoute bébé, on va pas commencer avec la philo, tu n’es pas encore en maternelle dis donc! Contente toi d’être attentif aux autres autour de toi comme tu es en droit qu’on le soit à ton égard.

      Tu n’as pas  choisi ton lieu de naissance, il se trouve que tu y mangeras j’espère à ta faim et que tu auras moins de risques que  d’autres de fuir ta maison sous les bombes, quoique… Il faudra penser à cette grande chance qui t’est donnée par rapport à des millions d’autres bébés tout aussi gracieux que tu vas l’être. Il faudra qu’on t’évite autant la culpabilité que l’indifférence, et surtout, j’y reviens, que tu te sentes aimé depuis le premier jour, et puis aussi guidé, accompagné, avec une indulgence sans laxisme qui te montrera les limites à ne pas franchir comme les risques qui valent d’être pris. Car tu devras vivre avec les autres hommes, qui lorsqu’ils ne se déchirent pas peuvent constituer une chouette communauté, si si, c’est parfois possible.


      Et pour ça tu n’auras pas besoin d’un quelconque père fouettard qui exige qu’on se prosterne devant lui, qu’on obéisse à des interdits alimentaires, qu’on fasse des femmes des esclaves ou qu’on prenne les armes pour mettre à feu et à sang les partisans d’un père fouettard rival tout aussi apte à vider le cerveau de ses « fidèles » en évoquant un autre monde après le monde. Tu arriveras dans ce monde là, dont il faut tellement prendre soin, un immense jardin saccagé, mais ce sera à nous de t’en montrer les beautés toujours présentes sous les dégâts. Avec de l’attention, de l’empathie, de l’enthousiasme, de l’énergie, du respect pour la vie et encore une fois, un amour de tous les instants, pas de raison que tu ne souhaites pas participer un peu à sa restauration.

           En attendant, vivre ensemble, fixer les limites, voilà l' urgence… Je terminerai ce billet par une communication du Dr Thevenot, gynécologue Toulousain, vue sur Facebook. Cette brève date déjà de 2 ans…