Haka coucou |
Finie, terminée en apothéose cette coupe du monde, avec un match superbe, une finale avec 5 essais. Le premier, de Milner Skudder, était de toute beauté avec circulation de balle impeccable entre avants et arrières, des gestes rapides et millimétrés dont le spectateur est friand. Plus encore que la course impressionnante de Nonu sur le second, c'est la magnifique passe de handball de Sonny Bill Williams en déséquilibre total qui ensuite retiendra son attention. Très belle réaction australienne avec là aussi deux essais superbes, puis le drop wilkinsonien de Carter à l'instant même où les kangourous se remettaient à croire en leurs chances… Un régal…
Victoire attendue d'une équipe clairement au dessus du lot, faite de joueurs qui ont appris à se faire des passes en même temps qu'ils apprenaient à marcher, dans un pays imprégné de rugby de 5 à 95 ans, lequel pays possède pourtant moitié moins de licenciés que la France. Le rugby y est une culture, c'est un lieu commun de le rappeler.
Une stat m'a surpris récemment, qui dit le rugby maintenant plus populaire dans notre pays que le football, et pas seulement dans ses bastions traditionnels au Sud de la Loire. Un élément positif pour recréer une EDF compétitive après la correction reçue face aux vainqueurs ? Le chantier est lourd, les intérêts divergents, les lobbies sournois dans un monde au moins aussi "politique" que le reste de la société. Guy Noves a pris la barre et le pays attend de lui des miracles. Dans sa première apparition sur Antenne 2 comme sélectionneur, il a pris la précaution de se situer en homme de terrain, et de préciser qu'il fera ce qu'il peut dans le cadre où on lui permettra de s'exprimer. Mais s'il est connu pour son amour du "beau jeu" et pour ses talents de formateur, on sait aussi qu'il est loin d'être un politicien naïf, et sa manière de ne critiquer personne et de ne rien dévoiler pour l'instant de ses projets montre qu'il n'est pas maladroit pour manier la langue de bois.
N'empêche, il pourra difficilement faire plus mal que son prédecesseur obsédé par la mêlée et la force physique, et on voit mal Noves se contenter de lignes arrières incapables de négocier des ballons d'attaque. Le "french flair" pendant cette coupe du monde, on l'a vu parfois au Japon, parfois en Australie, parfois en Argentine, et bien sûr en Nouvelle Zélande. Si Guy Noves arrive à le rapatrier, il lui sera de toute façon beaucoup pardonné.
Ci joint, un remarquable entretien avec André Boniface qui à son époque ratait de temps en temps des matchs, mais si souvent nous enchantait.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire