Les tristes évènements récents évoqués dans le billet précédent m'ont peut être conduit sans même que j'en sois conscient, à refaire un tour dans la nature, mais cette fois grâce aux livres, et, comme je l'avais fait cf ce billet, à lire coup sur coup, de nouveau par hasard, deux auteurs d'époque bien différente. John Gierach, américain contemporain, et Jérome K Jérome, anglais du XIX è siècle. Cette fois ces deux là m'ont entrainé au fil de l'eau et non plus dans les forêts profondes, et m'ont fait rire, j'en avais besoin.
Le vrai titre est "Trois hommes dans un bateau (sans parler du chien)" |
L'auteur anglais du XIXè, que l'ami qui me l'a conseillé prétend avoir lu 4 fois comme l'aurait fait aussi Jacques Faizant d'après la préface du livre, nous conte une remontée de la Tamise en canot, non dénuée de notes historiques, mais essentiellement prétexte à des cascades sans fin de situations "gags" décrites dans un style un peu vieillot, mais caractéristique de l'humour anglais, certes servi habituellement à doses plus filées. L'histoire à son époque aurait connu un succès phénoménal et le livre serait passé sous le manteau de main en main. "Sous le manteau" je ne sais pas trop pourquoi, l'ironie qui saupoudre l'ouvrage à longueur de pages ne me semblant pas d'un pouvoir subversif extrême. Excellent prétexte pour en faire une pièce de boulevard, ce qui bien sûr fut réalisé à maintes reprises.
C'est le sexe et la mort… des mouches. Mais rien d'un ouvrage technique ! Un régal ! |
Hormis son titre, l'ouvrage de John Gierach qui passe sa vie à pêcher à la mouche et à écrire ensuite sur la pêche à la mouche, ne présente pas non plus d'élément inquiétant pour la société, hormis une pincée d'écologie réfléchie et intelligente, mais c'est un pur bijou là aussi d'humour anglo saxon, bien plus moderne, avec une autodérision succulente et une ironie cette fois délicatement dosée. On ne sera pas surpris de trouver l'influence de Jim Harrison et de Tom Mcguane, deux autres géants du "nature writing". Ce pêcheur invétéré est diplômé de philosophie, j'allais dire bien sûr, tant il est vrai que ceux qui se gaussent de l'apparente banalité d'une vie simple et proche de la nature feraient bien d'y réfléchir à deux fois …
Deux citations méritent à mon avis leur place ici, la première est de JK Jérome lui même, la deuxième est en exergue du livre de Gierach et est de Jim Harrison.
« Rends légère la barque de la vie et munis-la des seules choses dont tu aies besoin: un intérieur et des plaisirs simples, un ou deux amis dignes de ce nom, quelqu'un qui t'aime et que tu aimes - un chat, un chien, une pipe ou deux - prends assez de provisions pour te nourrir et te vêtir, un peu plus que le nécessaire pour te désaltérer, la soif étant une chose terrible. » Jérome K Jérome
" Je plonge le regard dans le trou le plus profond de la rivière, mystérieux comme peut l'être un grenier pour l'enfant, et je repense à ces deux pistes qui s'enfoncent et disparaissent en s'effilochant dans la forêt. J'ai la sensation que cela fait des jours que je tourne en rond sans le moindre reste d'énergie en moi. " Jim Harrison
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire