Comme un symbole de "renaissance" pour le premier jour de semaine où je ne me rends plus sur mon lieu de travail, j'ai visité l'exposition du musée Fabre à Montpellier sur Le Caravage et le Caravagisme (quel mot horrible) que beaucoup considèrent comme une péridode charnière pour la peinture autour des années 1600… Je n'ai pas vu l'exposition jumelle de Toulouse…
David et Le Caravage en Goliath |
Profiter pleinement de cette peinture, en comprendre les ascendances et les filiations, exige des connaissances en Histoire de l'Art que je suis loin de posséder… Se replonger dans une époque lointaine est difficile car notre oeil n'est pas neuf devant ces tableaux, il a depuis longtemps intégré nombre de procédés qui ont rendu courant ce qui à l'époque ne s'était jamais vu…Mais en faisant l'effort de se replacer dans le contexte, le visiteur comprend alors le choc provoqué par ce peintre pourtant sans école qui, après avoir assimilé les préceptes des grands peintres de la Renaissance comme Michel Ange ou Leonard de Vinci (perspectives, rigueur des proportions et de l'anatomie du corps humain, décors paysagistes, etc…) conserve certes la plupart du temps des thèmes religieux habituels au Moyen Age, mais attire le spectateur vers les représentations humaines plus que vers les images divines en insistant sur le réalisme des scènes et le naturel des expressions, lesquels sont comme éclairés par un puissant projecteur…
La crucifixion de St Pierre |
Le spectateur se soumet à cette lumière, il se retrouve invité au coeur même du tableau à directement participer… Le Caravage, sans être l'initiateur du clair obscur, titre qui pourrait revenir à Leonard de Vinci, a utilisé cette technique à son maximum, et celle ci lui restera associée, même si elle deviendra très utilisée (ex: Rembrandt)… Sa façon magistrale de jouer avec les ombres et la lumière, les expressions "vraies" des personnages sans le caractère figé et pompeux qu'on leur donnait souvent auparavant offraient aux scènes représentées une densité et une réalité très impressionnantes à l'époque… Le Caravage avait il y a quatre siècles un oeil de photographe, un oeil d'homme de théâtre et de cinéaste…
Le martyr de St Matthieu |
Le sacrifice d'Isaac |
Cet article sur un site de photographie l'illustre assez bien.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire