Quelle que soit l'heure, quel que soit le lieu… |
Notre semaine de théâtre en Avignon, maintenant une vraie tradition, vient de se terminer… Inflation de spectacles "off", 1191 cette année… Nous n'en avons vu hélas que 987… Plaisanterie bien sûr…Les prix augmentent et le nombre de propositions aussi, paradoxe sur lequel les responsables du off devront se pencher sous peine de le voir s'étouffer sous le poids de son succès… Bien entendu les choix, toujours difficiles, donnent des résultats inégaux… Il n'est pas inutile cependant de pointer quelques réussites, car les bons spectacles se ré-invitent parfois d'une année sur l'autre, et même si vous lisez ce blog quand la fête est finie, cela peut vous servir pour une prochaine visite, ou pour retrouver la pièce en d'autre lieux…
J'ai particulièrement aimé:
- L'apprentie sage femme: une actrice parfaite, un décor simple mais très suggestif semblant issu d'un tableau de Vermeer , un texte "rustique" et très riche évoquant l'Angleterre du Moyen Age, renvoyant pour moi des échos du Céline du "Voyage" et du Cormac Mac Carthy de "Sutree"…
- Invisibles : Pièce réussie sur le quotidien des travailleurs immigrés de l'ancienne génération, devenus "chibanis" (les vieux) vivant dans l'ombre une retraite pauvre et silencieuse dans un quelconque foyer dans le pays qui les a fait travailler toute une vie et ne les voit même plus…
- Hitch rencontre jubilatoire par des acteurs "sosies"entre Hitchcock et Truffaut, reconstituée par le critique de cinéma Alain Riou en un prélude au véritable entretien entre ces deux célèbres cinéastes…
Ces trois spectacles m'ont semblé combler à la fois le désir d'entendre un texte de qualité et de le "voir" théâtralisé…
D'autres spectacles, plus nombreux, offrent le plaisir d'un texte OU d'une mise en scène…
Je pourrais citer:
- La faute d'orthographe est ma langue maternelle : très joli texte autobiographique bien construit qui ne trouve pas néanmoins Picouly acteur au très bon niveau de Picouly auteur
- Sarah et le cri de la langouste : Une mise en scène intéressante, de bons acteurs, mais on n'apprend pas grand chose sur Sarah Bernhardt…
Même chose avec:
Res publica, cherchant à fouiller un peu la notion de "nation" ne manquait pas d'intérêt, bien qu'un peu "scolaire"
Enfin Avignon "off" permet parfois de voir des musiciens exceptionnels pour un prix modique, ainsi Pascal Amoyel élève virtuose de Cziffra dans Le pianiste aux 50 doigts , ou Didier Riey violoniste ayant joué avec Stephane Grapelli ou Didier Lockwood dans Le violon dingue fait son cinéma
Quant au festival "in", un top et un flop pour moi:
- Un ennemi du peuple d'Ostermeyer: belle interprétation d'une pièce connue d'Ibsen, avec des trouvailles remarquables de mise en scène, dont le fait de faire intervenir des spectateurs de manière très naturelle quand la salle devient de fait une salle de réunion politique… Superbe
- La mouette, d'après Tchekov …que je n'ai pas vu, vaincu par les critiques, l'heure tardive et les 4h promises… Nous devions être 6, 5 ont affronté l'obstacle, sans pouvoir revendre ma place, 3 ont jeté l'éponge à l'entr'acte, 2 ont tenu jusqu'au bout, un des deux avouant avoir bouclé son parcours grâce à quelques sommes en pointillé…
Amis du festival, un souhait pour l'an prochain, nous laisser… euh… respirer ?
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