Finale

      

        

            Comme l'année précédente, deux de mes 3 favoris se retrouvaient en finale hier, l'USAP et l'ASM (renommée Clermont, mais bon, ça reste l'ASM), et Toulouse, le 3è, était devenu la semaine dernière champion d'Europe, plus qu'une consolante…

             J'ai beau passer ma vie d'adulte en Catalogne, j'y suis toujours un peu chambré, quand on parle rugby, comme étant l'auvergnat, et lors de mes visites à Clermont je suis bien sûr le catalan… Rien donc qui aide  à devenir un supporter chauvin…

          Et de fait l'an dernier j'étais plutôt catalan, l'ASM dévastait le championnat, et je ne croyais pas encore  l'USAP, en gros progrès, capable de renverser la montagne, j'étais donc admiratif devant la calme détermination de l'outsider, la façon méthodique dont l'USAP avait refait son retard et désorienté l'équipe adverse.

         Cette année je me suis senti plutôt auvergnat, les imaginer perdre une 4è finale de suite après 4 saisons de très haut niveau faisait trop mal au coeur, et en face l'USAP jouait comme elle le faisait encore 2 ou 3 ans auparavant, défense et mêlée bien au point, mais manque cruel d'imagination offensive et d'intelligence de jeu au pied… Une équipe qui semblait empêtrée dans des fils invisibles, étrangement impuissante… Quand le spectateur ressent cette impression, c'est souvent que l'adversaire en fait étouffe ses moindres actions dans l'oeuf et la prive de ballons…

         Porical, encensé toute la semaine, présenté comme le buteur absolu, maintien toujours un peu raide mais visage imperméable, ratait tout, en face Parra, à peine 21 ans, continuait lui de réussir presque toutes ses pénalités…Ce jeune homme au visage de lycéen, grand chelem dans le tournoi des 6 nations, champion de France,  devenu khalife buteur à la place du khalife Brooke James persiste à souligner son "adaptation difficile en début de saison"… James, donc, ex métronome devenu buteur fragile (revoyez son visage livide face au Leinster en coupe d'Europe, dernière étape en date de la prétendue "malédiction"), et déchargé du coup de cette responsabilité au profit du phénomène, reportant son talent dans une conduite du jeu digne de Dan Carter, passe de 20m, passes sautées, percées plein champ, dégagements millimétrés, du grand art…

         L'USAP a perdu cette fois, c'est normal au vu du match, donc non décevant, mais voir un Mermoz confiné à défendre, un Durand ne sachant pas quoi faire du ballon, ce pack surpuissant ligoté, a quelquechose de frustrant.

        Que souhaiter sinon voir l'an prochain la belle ? Si la finale en elle-même n'a pas été une des plus réussies, la saison entière l'a été, avec un rugby de niveau relevé redevenu passionnant.

       Quant à moi l'agent double, je suis champion de papier pour la 2è année consécutive… Elle est pas belle, la vie ?