Lac de Pradeilles (Pyrénées Orientales)

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Ce blog comme une promenade entre amis… On pourra donc lire ou écrire, admirer la nature, ramasser des cèpes ou des morilles , pêcher à la mouche, jouer au poker, parler médecine, littérature, actualité,ou même de tout et de rien comme le font des amis en fin d'une belle journée de randonnée...

samedi 20 mai 2017

La fourmilière




       Alea jacta est, l’outsider a gagné ! 

       Qu’on me pardonne ce mélange d’une expression latine et d’un anglicisme en entame de ce billet théoriquement en langue française, c’est un petit hommage à notre nouveau président, qui semble avoir donné un grand coup de pied dans la fourmilière de notre vie politique, et ne craint pas les savants mélanges, pour lui de ministres venus d’horizons divers, pour construire l’attelage de son gouvernement. 

       Nos compatriotes excédés par les traditionnels rafiots qui les mènent en bateau depuis des dizaines d’années semblent s’enthousiasmer pour une structure nouvelle dont ils ne connaissent pas encore l’équilibre sur l’eau mais sur laquelle ils ont au moins l’impression de respirer de l’air frais, au lieu des gaz nauséabonds et des relents d’huile usagée des gros moteurs précédents. Habitués des tours de passe-passe cousus de fil blanc censés faire éternellement du neuf avec du vieux, nos compatriotes se détendent pour une fois devant ce nouveau magicien qui cette fois les surprend comme un nouveau talent de la Star Academy.

      On ne peut pas lui dénier certaines qualités. D’abord il est jeune, pensez, 39 ans, le plus jeune président de la Vè république ! Une prestance rassurante de bon élève, avec un visage qui rappelle celui de Boris Vian, une épouse plutôt élégante et jolie, même si quelques roquets ont déjà lancé des aboiements lamentables sur le fait qu’elle soit plus âgée que son mari. Un bagage intellectuel solide (Philosophie, Sciences Po, ENA pour lui). Tous deux sont d’abord littéraires, donc possiblement cultivés. Le contraste était d’ailleurs saisissant pendant le dernier débat avant l’élection entre le futur lauréat, posé et intelligent, et son adversaire confite dans l’agressivité systématique et le dépit, tatouages de son parti autoritaire et psychorigide. Devenu inspecteur des finances, banquier chez Rotschild, il aurait « tué le père » après avoir été brièvement ministre de l’économie du précédent président présenté comme son mentor.

     L’homme fait donc fi des clivages traditionnels et réussit pour l’instant le tour de force de donner l’impression d’avoir gagné à la gauche comme à la droite. Réunir un pays scindé en deux pôles quasi équivalents depuis des dizaines d’années autour d’un projet commun serait un exploit illustré alors par une majorité conséquente aux élections législatives à venir. Demander à chaque ministre de ne plus être représentant de sa famille politique d’origine, mais d’être dorénavant « en marche » est probablement une gageure. En pratique comment par exemple un militant écologique planétaire convaincu et expérimenté pourra-t-il composer avec un ancien défenseur du lobby nucléaire dépourvu d’états d’âme ? Cette opposition semble la plus caricaturale au sein de l’équipage recruté par le nouveau capitaine. Pour difficile qu’il paraisse, le projet garde un aspect séduisant, et une bouffée d’air frais, même temporaire, est toujours agréable dans ce pays tellement déprimé. Cela semble peu, de vérifier que le casier judiciaire des nouveaux responsables soit vide, mais ça fait tellement de bien,  après ces années de scandales ! Même si bien sûr passeront entre ces mailles… ceux qui ne se sont jamais fait attraper…

     Il faut toutefois garder à l’esprit que l’équipe actuelle est probablement uniquement composée dans un but électoral, et que le vrai gouvernement, celui qui aura réellement en charge le pays, ne sera opérationnel qu’après les législatives. L’équipe type n’est évidemment pas encore en place, elle se dessinera selon les rapports de force, et certains parmi les présents n’auront guère le temps de faire plus qu’expédier les affaires courantes.

    Quand on donne un coup de pied dans la fourmilière, les fourmis se mettent immédiatement au boulot, vont apparemment dans tous les sens mais  font preuve d’une activité débordante. Quelques jours plus tard, en résultat du travail acharné de toutes, la fourmilière se retrouve parfaitement reconstruite… à l’identique.


  « Bon courage président ! » a dit l’ancien au nouveau, une petite phrase ou bien sincère, ou bien ironique, d’après les commentateurs. Je dirai la même chose, et refuserai moi aussi de choisir pour l’instant un camp bien défini. Une réponse de normand, quoi, qui au moins devrait satisfaire notre actuel premier ministre. 

Fourmis réclamant (de nouveau) du boulot

1 commentaire:

  1. Maître, maintenant Zorro l'énarque est au pied du mur. Terminé la tchatche, va falloir grimper la face. Gaffe au mauvais temps, au verglas, aux bivouacs glacés, aux compagnons derrière qui râlent, à la bouffe dégueulasse, à la diminution d'oxygène, à ..., à..., à ...
    Bonne chance Zorro, perso je regarde les matchs qui se déroulent chez les pauvres de la terre, ces cons là y perdent toujours.

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