Je suis fiché dans le monde entier, mais ici, c'est chez moi, hé hé ! |
Au delà de la profonde révolte qu'il éprouve devant la barbarie de brutes fanatiques, Candide est en droit de se poser la question des méthodes employées dans notre pays pour protéger la population de ces attentats innommables.
Il apprend seulement après ce bain de sang que non seulement ces assassins étaient déjà partie prenante d'une guerre religieuse mondialisée, ayant contribué à nourrir des filières djihadistes, s'étant eux mêmes rendus pour s'entrainer dans des pays comme la Syrie ou le Yemen, mais qu'ils étaient sur la liste noire de nombreux pays, dont les USA, fichés comme terroristes.
Il constate donc que la vie en France de tels individus reste possible. Bien sûr on ne peut pas être attachés aux basques de tous les personnages un peu louches susceptibles de péter un plomb un jour ou l'autre. Il n'y pas évidemment de risque zero comme ne manquait pas de rappeler un politique. Mais de là à laisser revenir sur le territoire, s'installer sur le territoire, des gens qui reviennent de "congés"le cerveau lavé par des gourous sanguinaires et les muscles entrainés en mode commando, Candide croit rêver mais il s'agit de cauchemars…
A ce stade de réflexion primaire, Candide pointe tout de même un fait marquant: les jeunes gens saisis de la folie djihadiste ont une lecture délirante de leur religion, certes, mais ils sont aussi français. Renvoyer à la frontière un français au retour d'Irak ou d'Afghanistan même s'il y a appris le maniement des armes et les conceptions jusqu'au boutistes de fous d'allah, en pratique comment fait-on ? le renvoyer où ? Sur quels points de droit tant qu'il a seulement fomenté des attentats dans sa tête ? Une démocratie contrairement aux dictatures ne peut se contenter de procès d'intention. Les stratèges criminels qui tirent les ficelles depuis l'Afrique ou ailleurs savent bien qu'une démocratie se lie les mains justement avec ses principes démocratiques. Ils espèrent bien que les communautarismes prendront le pas sur ces règles démocratiques dans l'affolement créé par les actes terroristes, jusqu'à les faire voler en éclats pour aboutir enfin à la guerre civile, qu'ils appellent de leurs voeux.
Ce que veulent les imams sanguinaires, c'est l'affrontement entre musulmans et chrétiens, l'affrontement entre français d'origine arabe et autres français. Ils estiment probablement que la communauté française musulmane est actuellement assez fournie pour tenter maintenant des effets de levier grâce à des actes terroristes issus de celle-ci. Ils portent donc leurs efforts sur les jeunes français d'origine arabe des milieux défavorisés qui ruminent leur absence d'avenir entre deux visites infructueuses au pôle emploi. Leurs méthodes relèvent de celles employées par les sectes et les religions, proposant aux lambdas les feux de la rampe au prix du sang, faisant miroiter des statuts de héros dans ce monde ou bien plus sûrement dans un autre…
Candide a pourtant de la ressource. Il ne tombera pas dans ce piège grossier. Il n'ira pas plastiquer des mosquées au prétexte que quelques fous se réclament de l'islam. Il n'est plus, lui, au temps de l'inquisition. Il y tient à sa démocratie. L'arsenal juridique qui l'entrave face à des visées machiavéliques reste adaptable. En situation de guerre ou de guerre larvée, cet arsenal peut et doit se montrer plus contraignant. Il a confiance en cette adaptabilité. Il peut imaginer par exemple que toute personne ayant participé de près ou de loin à aider une filière djihadiste soit immédiatement déchue de la nationalité française, ainsi que toute sa famille, même si elle n'est pour rien dans l'histoire. Oui, ainsi que toute sa famille, sinon comment la responsabiliser cette famille ? Une part éventuelle d'injustice à assumer quand le danger devient majeur. Candide doit montrer qu'il a aussi des crocs.
Mais dans le même temps il doit montrer qu'il a du coeur, lutter contre les discriminations, lutter pour l'égalité des chances, ne pas confondre djihadistes et musulmans, permettre l'accès à l'éducation et bien sûr autant que le permet la situation économique, à l'emploi. Les terroristes sont des marionnettes sanglantes, ceux qui tirent les ficelles sont des tyrans moyen âgeux, ils ne connaissent pas la démocratie, ne connaissent pas les ressources de Candide, ne savent pas qu'une nation peut se dresser en bloc, face à des menées criminelles, en intégrant même en cas de danger majeur ses courants les plus marginaux. Ainsi Candide, s'il n'invite pas le FN, le tolérera à ses côtés, dans la foule bruyante ainsi formée les sirènes du communitarisme borné auxquelles il le sait plus sensible que d'autres ne pourront guère se faire entendre.
Candide alias Charlie
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