Je n'avais pas lu de "polars" depuis longtemps… J'ai comblé un peu de mon retard ces dernières semaines avec deux livres à la marge du genre, mais plutôt forts de café …
Le premier mêle l'Histoire américaine (les 3 ans précédant l'assassinat de JF Kennedy) à des intrigues particulièrement tortueuses entre les hauts responsables politiques de l'époque, le FBI, la CIA, la Mafia, les anticommunistes, le Cuba de Castro et des anticastristes, dans une saga de 800 pages où je me suis perdu de nombreuses fois, peu habitué aux manipulations inextricables parfois inventées, parfois vraies, sans qu'il soit possible de démêler le vrai du faux, que James Ellroy (qui devrait se nommer Hellroy) tricote obsessionnellement (4 ans pour imaginer cette oeuvre, allongé dans l'obscurité et le silence, c'est ainsi qu'il travaille…)
Le succès du livre tient à ce qu'il piétine le mythe qu'est devenu JF Kennedy et à travers lui l'image d'Epinal de la glorieuse Amérique, en prétendant mettre à jour les multiples complots, luttes de pouvoir, imbroglios criminels sous jacents à cette période… Tout le monde il est pas beau, et personne n'est gentil…
Je n'ai guère pû reprendre mon souffle avec le second livre, du Français Marc Dugain, lequel débute le même jour que… l'assassinat de JK Kennedy, mais le propos est ici de se mettre "à la place" d'un serial killer, Al Keener, 2,2 m pour 130 kilos, en apparence plutôt débonnaire, et de QI supérieur à celui d'Einstein…La démarche est originale et intrigante… L'individu a hélas existé pour de vrai, son vrai nom étant Ed Kemper, et cette video montre qu'il n'est pas réticent à évoquer son parcours, avec un calme digne de qui transmettrait une recette de cuisine…
Le livre est très réussi, subtilement construit, et évoque en filigrane la période hippie qui a failli bouleverser l'Amérique alors en guerre au Vietnam… L'auteur nous épargne la plupart des crimes, pas question d'être voyeur, et peut-être de ce fait réussit à faire naitre une certaine empathie chez le lecteur, pour ce géant et ses efforts désespérés pour redresser une vie tordue, manipuler la réalité dans le but d'y trouver une place, mais si ce dernier en était amené à trouver quelques excuses au monstre qui aurait inspiré en partie le personnage d'Hannibal Lecter, le compte rendu non romancé de ses crimes le ferait sans doute changer d'avis…
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