J'entends d'ici la rengaine : "oh! moi, je suis lassé(e) de voir toutes ces horreurs, guerres, catastrophes, violences, crimes, si encore on y pouvait quelquechose…"
Bien sûr c'est un
festival de photojournalisme, pas de photos d'art, j'ai déjà donné mon opinion à ce sujet dans
ce billet à l'occasion de Visa 2010… C'est vrai que ces sujets sont largement dominants, soulèvements populaires dans les pays Arabes, guerres ± permanentes, ± larvées, en Afrique ou en Amérique du Sud, Haïti ou le Japon anéantis par des catastrophes monstrueuses de Charybde en Scylla, la drogue, les gangs et la misère…C'est vrai que les photos du "printemps arabe"ne sont pas à mon avis très informatives quant aux profondes différences de nature des révolutions dans ces divers pays, que je n'en sais pas plus sur la manière dont "les rebelles" lybiens se sont armés suffisamment pour tenir en échec l'armée de Khadafi, même avec l'aide de l'OTAN… Photos de guerre et de révoltes, comme vues cent fois, sans élément supplémentaire éclairant, c'est un regret…
Mais grâce à ces journalistes, qui mettent l'oeil où on ne mettra jamais les pieds, nous ne pouvons pas dire "je ne savais pas", "je ne suis pas au courant", et non contents d'être mis au coeur des situations (visite des hopitaux psychiatriques chinois des années 90 au Couvent des Minimes, ou séance de musculation au Guatemala quand le gardien de la salle de sport git dans le sang à 3 mètres de vous/ salle des archives-…) nous nous glissons parfois intimement dans la détresse d'une personne, comme dans l'histoire du sans-papiers Guilherme (Bertrand Gaudillère, Couvent des Minimes), ou plus encore dans celle de Filda Adoch (
Martina Bacigalupo, Couvent des Minimes). Ce dernier reportage, dont vous voyez une photo en tête de ce billet, est un modèle de pudeur respectueuse, commenté avec une justesse et une simplicité confondantes par une femme ougandaise lynchée par la vie et tellement forte et digne…
Et puis si vous peinez un peu à respirer dans ce monde étouffant qui est le nôtre, prenez une bouffée d'air frais avec le remarquable humour anglais de… l'anglais Peter Dench (Couvent des Minimes) ou avec les somptueuses photos marines de Brian Skerry (Couvent des Minimes)