Cette expression marine signifiant qu’on laisse le bateau soumis aux caprices des éléments semble bien adaptée à la situation actuelle du XV de France, quoique ce navire là est peut être carrément en train de couler…
Ce serait malheureux mais un peu normal que Guy Noves considère ces nouvelles défaites comme un baume sur sa blessure d’amour propre, après s’être fait virer comme un secrétaire d’état naïf par un politicien hypocrite. Mais son amour du rugby est sans doute aussi fort que son orgueil. Croche pattes mis à part, il avait bien conscience qu’il ne serait pas le sauveur de la patrie.
Saint André, Noves, Brunel, même combat…perdu. Chaque entraineur a eu ou a des raisons d’espérer, qui devant l’abnégation d’une équipe en défense, qui devant pour une fois des attaques de 3/4 un peu mieux menées, qui devant le geste improbable de l’adversaire privant l’edf d’une victoire annoncée…
M’enfin le safran et le gouvernail présentent des lésions d’importance, et garder un cap devient une gageure. Impossible de trouver une charnière qui tienne la route. Serin porté aux nues devenant 3 ou 4e choix, Machenaud, Dupont, Parra. .. A l’ouverture on passe de l’extrême jeunesse (Jalibert, Belleau, faut donner leur chance aux jeunes) à la pré-retraite (Beauxis, au congélo depuis 6 ans, il apportera son expérience).
Au centre on met un tank, on l’enlève, on se demande si on va le remettre, et avec qui l’associer (le prince Fofana étant au tapis depuis belle lurette). A l’arrière même jeu de chaises musicales. Le pack est un peu plus stable, un peu plus de profils interchangeables, m’enfin à part Guirado, personne n’est très sûr de jouer le match suivant… Au point qu’on se demande si dans la cascade de blessures et de forfaits ne se glisse pas parfois le ras le bol de joueurs traités comme des pions, appelés pour un match ou deux puis jetés comme des kleenex.
Le même ras le bol qui a peut être incité ces jeunes gens à envoyer tout par dessus bord et faire après cette nouvelle défaite une bringue d’enfer au whisky écossais… Ce qui, (#balance ton porc mis à part) a quelquechose de rassurant : si le french flair a disparu, la 3e mitemps reste une tradition française assez performante dans l’excès.