Chaque Vendredi saint précédent Pâques, la procession de la Sanch, qui date du XVè siècle, parcourt traditionnellement les rues de Perpignan. Pour la première fois je ne travaillais pas, et j'ai pû assister à ce long défilé de pénitents vêtus des caparutxes rouges ou noires (rappelant pour les non initiés les sinistres capes du Ku Klux Klan), et les pénitentes en noir coiffées de la mantille, chaque groupe portant des misteris scènes sculptées représentant les étapes de la passion du Christ.
La "confrérie de la Sanch" dont vous pouvez lire l'histoire ICI avait trois buts, renforcer la foi par des pratiques pieuses, commémorer la passion du Christ, et accompagner les condamnés à mort vers le lieu du supplice en leur évitant le lynchage par la foule des spectateurs puisqu'ils étaient incognitos dans la même tenue que les pénitents.
Ce qu'a dû oublier ce pauvre pécheur marchant pieds nus à visage découvert…
Les marchands du temple de nos jours ne sont pas très loin…
Une enseigne gage de succès… |
Quelques autres concessions à notre époque moderne ont lieu, telles la présence de la police municipale:
Ou bien le désir d'optimiser l'évènement sur un plan financier…
L'ensemble reste impressionnant, une sorte de carnaval solennel et inquiétant à thème imposé, ces cagoules, ces tambours en tête du sombre cortège, et même sans la mélopée lugubre du "miserere des pendus", il est difficile d'oublier la proximité de notre sort commun…