Lac de Pradeilles (Pyrénées Orientales)

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Ce blog comme une promenade entre amis… On pourra donc lire ou écrire, admirer la nature, ramasser des cèpes ou des morilles , pêcher à la mouche, jouer au poker, parler médecine, littérature, actualité,ou même de tout et de rien comme le font des amis en fin d'une belle journée de randonnée...

dimanche 5 septembre 2010

Les bancs de la fac (6-10)

6.

- Passée la première année, ne me dites pas le contraire, les études de médecine, c’est l'autoroute… Longue distance, certes, mais sur autoroute…

- Je ne suis pas d'accord avec vous, monsieur Salmon, il y a des surprises.  Beaucoup d'employés ou de vendeurs ont été étudiants en médecine.  Le Dr Schweitzer fait de la balançoire dans leur crâne durant deux ou trois ans, après, paf, il se casse la gueule…

On le relève avec une fracture du col du fémur.  Dommage !

C'est dur et glissant un cerveau d'étudiant en médecine...

Une vraie patinoire...



7.

LUI:- Le Dr Schweitzer ? Qui çà le Dr Schweitzer ?

MOI: - Le BON Dr Schweitzer, l'hôpital de Lambaréné, le bon docteur blanc, soignant et sauvant les pauv'noi's dans la brrrousse, avec parcimonie et à bon escient.…

LUI: - Je ne te crois pas !

MOI:  - Pourquoi ?

LUI:  - Parsimoni, encore, c'est un corse, à la rigueur, mais Abonessian ? un arménien !?



8 .

Deux mille, dans un amphithéâtre de huit  cents  places.
Chapiteau géant.  Gradins de cirque romain.

Assises, genoux serrés, certaines filles.  Debout, des garçons surtout, vautrés, ou sur une fesse ou sur un pied.  Certains prêts à faire le coup de poing.  Allées surchargées.  Escaliers submergés.  Balcon noyé.  Brume de poussière et de fumée.  Les micros par dizaines, alignés sur l'estrade, comme des canards à la becquée.  Le chaudron lâche à chaque entrée un hoquet de tumulte.  Remugles de vestiaires.  Cris, sifflets, brouillons d'impatience, traînées de fou-rire.

Et puis, instantanément, le silence total.

Sur l'estrade, un  très  jeune  homme  en  noir,  cheveux  longs, écharpe rouge.

Toc toc, fait le micro.

- " A l'appel de tous les étudiants de gauche..."

Rugissements hystériques. Cacophonie de hurlements.  Sifflets stridents.  Glapissements de meute.  Martèlements de pieds sauvages.  Une avalanche.  C'est la curée...
L'appariteur le reconduit en coulisse, le sauve, l'élimine.…

Entrée du professeur: péniblement le grondement s'apaise, avec des soubresauts de bête blessée.  Cours sur les bactéries.  Le grand fauve écumant et convulsif se tapit, tête basse et soumis, et commence à écrire:

Lettre d'amour à la paramécie.



9.

Bernard peine à suivre le rythme.  Il essaye de copier les phrases de sa voisine. 
Elégante.
Maquillée au millimètre
Elle n'a pas l'air d'apprécier, soupire comme siffle la vipère.
En plus, il n'a certainement jamais vu quelqu'un écrire aussi petit...



10.

Vive les étudiants, ma mère...

Vous connaissez la chanson.

 Pas de Sida, en ce temps-là, dit le Dr Schweitzer, en clignant de son oeil
 gauche plus faible.

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