Lac de Pradeilles (Pyrénées Orientales)

Bienvenue

Ce blog comme une promenade entre amis… On pourra donc lire ou écrire, admirer la nature, ramasser des cèpes ou des morilles , pêcher à la mouche, jouer au poker, parler médecine, littérature, actualité,ou même de tout et de rien comme le font des amis en fin d'une belle journée de randonnée...

samedi 20 septembre 2014

On the road again…



             Etonnant de constater combien mes lectures me ramènent souvent dans les paysages américains. J'ai déjà expliqué qu'alors que je ne suis pas du tout admiratif de la culture (ou l'absence de culture…) et du mode de vie des USA, je suis souvent sensible à la manière avec laquelle leurs écrivains font partager des émotions profondes avec très peu d'artifices et sans effets de style particuliers. La liste est impressionnante de Steinbeck à Irving en passant par Faulkner, Caldwell, Hemingway, Ford, Carver, Auster, Roth, etc…




                Ce n'est pas le cas cette fois selon moi de Jim Harrison, pourtant un de mes auteurs fétiches, qui m'a déçu avec son Nageur de rivière. Ce livre contient deux courts romans (novelas). Le premier met en scène un intellectuel sexagénaire, professeur d'histoire de l'art à défaut d'avoir été le peintre qu'il rêvait d'être, de retour dans son Michigan natal où l'attendent une vieille mère ornithologue et autoritaire, les souvenirs d'un père décédé et les blessures jamais guéries d'un premier amour écrasant. Dans le second, un jeune homme "paysan et nageur", est aimé par deux filles dont les pères sont l'un une brute violente, l'autre un richard abusant du pouvoir de son argent. Lui ne pense qu'à nager sur d'incroyables distances dans les fleuves et les lacs... 

       Même si j'ai retrouvé parfois ce talent à nous entrainer dans des histoires imbriquées à la façon de poupées russes, l'ensemble m'a semblé surfait, pas vraiment sincère et pour tout dire je n'ai jamais réussi à m'installer dans ces récits qui semblent pourtant avoir plu aux critiques.




              Le fils de Philipp Meyer   est un ambitieux pavé embrassant 150 ans de l'histoire du Texas à travers plusieurs générations d'une grande famille de "propriétaires" terriens dont la richesse a explosé avec la découverte du pétrole dans les sous sols de l'état. 
            Les  allers retours sont nombreux entre les personnages et les époques. Toute la première moitié du livre est passionnante qui fait revivre les conflits incessants (et sanglants) entre Indiens Comanches, Mexicains et Texans sur un territoire  revendiqué de tous côtés. Le premier personnage de la lignée Mc Cullough, enlevé dans son enfance par les Comanches, sera marqué pour toujours par l'épisode, participera à la conquête de l'Ouest, à la guerre de sécession, établissant les bases d'un empire à coups de vols de bétail et d'expéditions violentes. 
          Un petit fils de ce tyran sans scrupules, Peter, choisira le camp mexicain, un accroc dans la lignée dominatrice qui reprendra avec l'ambition démesurée de Jeanne Anne, petite fille de Peter, quand le Texas devient un immense forage pétrolier. Cet aspect m'a moins intéressé, même si avec l'ensemble on ressent bien l'incroyable violence qui irrigue les racines des USA.




            Enfin Retour à Little Wing de Nickolas Butler  nous emmène dans le Wisconsin (Midwest),  l'Amérique "agricole" où se retouvent après avoir passé la trentaine à l'occasion d'un mariage quatre amis d'enfance aux parcours et projets différents. 

           Dans ces retrouvailles beaucoup d'émotions, de chaleur mais aussi de non dits, de rivalités, de conflits cachés qui finalement n'arrivent pourtant pas comme en planait la menace à détruire l'amitié entre les personnages, cimentée par les lieux et les liens d'enfance. Enormément d'empathie et de tendresse dans un livre parfaitement construit, une sorte de réconfort après les cruelles galopades texanes.



PS: je ne sais pas pourquoi 2 images sur 3 des couvertures de livre sont floutées, je n'ai pas décelé le problème (définition de l'image d'origine ? j'ai essayé avec plusieurs, sans succès)







mardi 16 septembre 2014

Visa 2014




      Un court billet cette fois car je m'y prends trop tard, le festival est terminé depuis avant hier. Toujours autant de témoignages remarquables sur les souffrances de ce monde, les conflits, les guerres, l'insondable pauvreté de 80% de la planète.

      Comme chaque année des hommages rendus aux photo-reporters qui ont perdu la vie en essayant de nous montrer l'étendue des privilèges dont nous bénéficions à pouvoir manger à notre faim, dans un pays en paix en étant à peu près libres de nous exprimer.

       Tous les reportages sont dignes d'intérêt, bien sûr, de l'Ukraine à la République Centrafricaine en passant par l'Irak, l'Afghanistan ou l'Amérique du Sud. Mais j'ai particulièrement apprécié les photos de

Anja Niedringhaus: tuée par un policier afghan en avril 2014, elle a couvert pendant 20 ans nombre de conflits et ses clichés étaient toujours d'une grande délicatesse et d'une humanité évidente.

• La guerre du Vietnam par les yeux de photographes nord vietnamiens: la piste Ho Chi Min labourée par les bombes m'a fait me souvenir de ce que racontait quand j'étais étudiant un contact universitaire du vietcong à l'étranger. Pendant que les B52 tapissaient de mort cette piste cruciale, les transports persistaient par une piste sous terraine longeant la voie principale, ceci sur des centaines de kms…

Soldats du génie cherchant un passage sous une cascade

Jorge Silva: remarquable série sur la Tour de David, un immense squat de 3000 personnes au centre de Caracas, entretenu par ses "locataires"acceptant de véritables règles de vie en communauté.

           Même si certaines images sont parfois difficiles à supporter, remercions ce festival devenu culte de nous forcer à regarder le reste du monde, de nous informer sans cesse, parfois sur des communautés que nous ignorons encore, même en étant abreuvés d'informations quotidiennes. J'ai presque honte d'avouer par exemple mon ignorance totale des Rohingyas, une minorité Birmane de confession musulmane persécutée par … les Bouddhistes. Si ces derniers aussi s'en mêlent, la gangrène des conflits religieux n'est pas prête d'être circonscrite...

jeudi 4 septembre 2014

Bonus

               Le temps exceptionnel de ces premiers jours de Septembre coïncidait avec la fin des navettes en bus, sans doute nécessaires pour l'écologie mais conférant l'été l'écusson "tourisme organisé" au site exceptionnel de La Bouillouse. J'en ai profité pour y emmener un ami parisien qui, si nous avons  fait une cueillette de cèpes un peu maigre, le timing n'étant pas parfait cette fois, a pu comprendre pourquoi je reste un amoureux inconditionnel de cet endroit, et de la petite auberge du Carlit, toujours aussi sympathique.

              Quelques photos en prime:

Le lac Vivé en arrivant par la forêt



Le lac Vivé bis



Le Noir d'en haut, imaginez le gobage d'une grosse truite à la lisière du tombant…


      Une jolie rencontre, dans les bosquets de  rhododendrons au dessus des lacs Sec et Coumasse. Il ne pouvait pas me sentir, le vent était dans le bon sens, mais j'ai cru qu'il m'avait vu, j'étais déjà étonné d'avoir eu le temps de sortir l'appareil et de faire cette photo…




          Mais il a pris son temps, on voit que c'est un jeune chevreuil mâle, en regardant bien on aperçoit les petites cornes, restées dans l'ombre la première fois… Hum, bon, d'accord, avec cette taille de photo, on ne voit pas mieux, vous reste à me faire confiance…



Le lac Noir d'en bas, sauvage et minéral


Depuis les pistes de ski, plus fatigantes pour le randonneur qui les gravit que pour le skieur qui les descend…


En revenant du lac de Pradeilles


           Un puis deux puis trois aigles magnifiques ont plané longtemps en altitude au dessus du lac de Pradeilles, sans jamais descendre assez bas pour qu'on puisse tenter une photo.